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Gustaf Allan Pettersson (1911-1980) › Mélodies

  • 1998 • CPO CPO 999 499-2 • 1 CD

cd • 29 titres • 64:43 min

  • Barfotasanger (mélodies aux pieds nus) (1943-45) | 50:03
  • 1Visa i sorgton2:31
  • 2Klokar och knythänder2:38
  • 3Fattig är mor1:12
  • 4Kärleken gar vilse3:19
  • 5Stjärnan och gallret1:37
  • 6Nantig man mist1:38
  • 7Blomma säj1:59
  • 8Vintervisa1:32
  • 9Liten ska vänta2:04
  • 10Jungfrun och ljugarpust3:13
  • 11En spelekarls himlafärd1:59
  • 12Du vet2:10
  • 13Du lögnar1:37
  • 14Herren gar pa ängen2:09
  • 15Hundarna vid havet2:06
  • 16Kivlynnte liten2:28
  • 17Jag tänker pa ting0:45
  • 18Blomma vid min fot1:29
  • 19Rymmaren2:10
  • 20Min loängtan2:07
  • 21Nu väntar man vinter1:40
  • 22Mens flugorna surra2:08
  • 23Han ska släcka min lykta2:00
  • 6 sanger (six mélodies) (1935) | 14:42
  • 24Det blir stilla da krorna dör2:09
  • 25En visa i ensamhet1:20
  • 26Pinmjen och blixten1:19
  • 27Resignation2:38
  • 28Tillflykt1:51
  • 29Mitt hjörta behöver ett litet barn5:19

informations

Enregistré du 2 au 4 décembre 1996 à Hannovre. Producteurs executifs : Burkhard Schmilung et Peter Stamm. Ingénieur : Harro Dittrich.

line up

Monica Groop (mezzo-soprano), Cord Garben (piano

chronique

  • mélodies mornes

"Ma musique est pour les humbles, les faibles et les exclus, mais en même temps aussi pour moi-même, pour m'aider à supporter mon propre destin [...] Je m'y adonne afin de retrouver le chant que l'âme a chanté autrefois". Je m'appelle Gustav Allan Pettersson, je suis né en 1911, et je vis depuis l'enfance dans les bas fonds de Stockholm. J'ai 24 ans, j'étudie au Conservatoire Royal de Musique de la ville depuis 4 années et malgré le froid, la pauvreté, la solitude et ce connard de prof de violon, ma vie n'a déjà plus rien à voir avec l'enfance dégueulasse qu'on m'a servie. Alors je profite de ce piano, abandonné dans une pièce de l'église de mon quartier sordide, et de la nuit qui veille, pour chanter mes premières musiques... J'aime ce poème : "mes jours las aspirent à la nuit. ma vie est sans joie, il faut la prendre comme elle vient, cela ne vaut la peine ni de pleurer ni de rire.". Mes thèmes seront la mort et le désespoir. J'ai 6 textes comme celui-ci. J'aime que le piano soit simple, nu, j'aime que les mélodies soient grises. J'ai bien entendu envie de chialer mais je sais me tenir ; la voix est sérieuse, le ton sévère, la beauté est aride, sans courbe ni sourire : elle est dans une émotion esquissée en fin de mélodie, dans la vibration infime des harmonies désertiques et austères, et que la moindre note, ajoutée posément et avec compassion, pare de sombres reflets bleus. Mais je ne suis pas ici pour faire plaisir. On ne m'a jamais aidé, je ne tendrai pas la main. Je suis ici pour dire la lueur morne de l'existence, la triste vie des miséreux et des victimes ; je suis ici pour parler de moi, car nous sommes des millions. Le curé m'a peut-être finalement mis à la porte de son église parce que les voisins se plaignaient de la lumière... mais me revoilà, dix ans plus tard, mes études terminées et gagnant ma vie comme altiste au philharmonique de Stockholm, à nouveau derrière un piano pour chanter ma musique. Et mon message est le même. Pourquoi aurait-il changé ? J'ai du tellement travailler, tout ça pour vivre de rien et n'avoir le temps que d'écrire quelques pièces de chambre. Le message est le même, mes chansons vont pieds nus, ces textes sont les miens : 24 larmes retenues, sobres et froides, sur un piano éparse dont les accords aigus pleuvent en gouttes lentes et étouffées, sur des lignes mélodiques distantes, qui gardent leurs émotions cachées. Je ne veux pas plaire. Je ne veux pas séduire. Je veux témoigner. Dans la tradition des cycles de mélodies de ma scandinavie natale, avec ces fragrances folkloriques et ses rythmes populaires, mais loin de la campagne, de ses bruits et de ses couleurs, loin des maisons cossues, je veux me tenir droit et grave, dans toute ma pauvreté, et mon enfance des villes, sans effet ni courbette, blessé et nu. Je me tiens sans amabilité, sans faiblesse, aux limites de la tonalité, portant le dénuement jusque dans le jeu absent et désolé de mon piano. "Si on m'avait laissé faire, j'aurais écrit autant de mélodies que Schubert". Parce que j'ai tant à dire, tant de larmes à retenir. Et puisque la vie, ce monstre aveugle et amoral, en décidera autrement, je trouverai une autre voie que ces douces et mornes chansons de pluies et de cendres. Car c'est le sens de ma vie ; je me dois d'exposer au monde les limbes et les ténèbres où l'on nous a enterrés.

note       Publiée le lundi 11 novembre 2013

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    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Tigrou qui revient et ça m'échappe, voila comment avoir honte de ne pas avoir encore lu ces chroniques!