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Parliament › Chocolate City

lp • 9 titres • 00:00 min

  • 1Chocolate City
  • 2Ride On
  • 3Together
  • 4Side Effects
  • 5What Comes Funky
  • 6Let Me Be
  • 7If I Don't Fit (Don't Force It)
  • 8I Misjudged You
  • 9Big Footin'

informations

Produit par George Clinton - Ingés-sons : Jim Callon, Jim Vitti

line up

George Clinton (vocaux, arrangements rythmiques), Bootsy Collins (basse, arrangements rythmiques, guitare), Ray Davis ((Raymond Davis) vocaux), Tiki Fulwood (batterie), Fuzzy Haskins (vocaux), Eddie Hazel (vocaux), Tyrone Lampkins (batterie), Cordell Mosson (guitare, basse), Gary Shider (guitare, vocaux), Calvin Simon (vocaux), Grady Thomas (vocaux), Bernie Worrell (claviers,synthétiseurs, arrangements de cordes et de cuivres), Perkash John (basse)

chronique

“God bless Chocolate City and its vanilla suburbs”... Non, ce n’est pas une ode à un illustre épisode de Super Mario, mais bien une déclaration d’intention de la part du Révérend George Clinton à ses ouailles : Parliament-Funkadelic seront la bande-son des noirs prenant le contrôle des métropoles blanche de l’Amérique. Peut-être basé sur la natalité supérieure des afro-américains face aux WASPS, Clinton déclare avec une force tranquille dans la voix : "You don't need the bullet when you got the ballot". Pas la peine de se casser les dents faces aux forces de l’ordre une fois de plus, voter suffira pour renverser la tendance et commencer à peindre la Maison Blanche en noir d’ébène, ce vieux rêve black. Alors aujourd’hui que l’inimaginable est arrivé et bien installé (après avoir eu un Clinton pour président !), réécouter un "feel-good record" aussi optimiste et joyeux peut sembler mettre en lumière un cruel décalage… Pourtant, il signifie là un tournant des années 69-73, qui voit la culture black se transformer radicalement à une vitesse incroyable, exhortant la fierté de la couleur de peau et le besoin de se sentir, enfin, bien dans sa peau… Sans le moindre début d’once d’aggressivité, ils annoncent dès la pochette – plus culte que le disque – la couleur : les monuments patriotiques de la vielle Washington qui fondent à vue d’œil à mesure que les blacks deviennent majoritaires dans plusieurs villes du pays. C’est de ça dont parle Clinton, avec ce spoken word quasi-rappé à la Gil Scott-Heron, habillé des cuivres des frères Brecker, soufflant également chez Zappa – pas la seule connexion bien entendu ! Avec ce titre, c’est un morceau d’histoire qui s’écrit pour Parliament. Déjà, l’expression Chocolate City est quasiment passée dans le langage courant. Musicalement, c’est aussi là que se formera le noyau de songwriters Clinton/Worell/Bootsy Collins, qui fera florès par la suite, reprenant d’ailleurs le gimmick "gamin’ on ya !" qui rythme la chanson. Cela dit, on retombe assez vite dans les roublardises habituelles de la clique, avec un Side Effects aux lyrics très suspects appuyant sur les mêmes zones érogènes/nauséeuses que Lucille Has Messed My Mind Up et Bobby Brown Goes Down de Tonton Zappa (je vous le disais)… Le groupe est alors lancé avec facilité dans une soul funky et mâtinée de claviers P-Funk qu’ils maîtrisent à la perfection… C’est donc un album pépère : les mecs sont plus qu’au point, il manque quelque peu les sorties de route d’Osmium, la funkyness absolue des albums plus tardifs, ou tout simplement le gros bordel rock et foutraque de Funkadelic. Mais Parliament se voulait d’entrée un contrepoint moins dense, plus lisible, permettant au passage les nécessaires ventes auprès du public black, renflouant ainsi les caisses de ce collectif n’ayant quasiment jamais placé de tube significatif. C’est donc avec des titres parfois anecdotiques que se développe ce CC, tel le très bref If It Don’t Fit Don’t Force It, cours d’éducation sexuelle rappelant que le rire est un lubrifiant de tous les diables. Du trivial, des histoires de cœur ou de cul des brothers habitant dans le block du coin, Parliament fait de petites vignettes toujours pertinentes, tel ce I Misjudged You en forme de retour à la délicatesse mielleuse du Doo-wop, genre dans lequel tout ce beau monde a démarré sous le nom de The Parliaments dans les 60’s. Le texte est touchant, et ferait bien d’inspirer la masse des gangstas prompt à nommer "bitch" tout ce qui n’attend pas sagement son coup de bite. Le titre est une reprise des Unifics, groupe de Doo-wop de Washington, tandis que Let Me Be Me est un gospel dans le style de la ville, chanté par le très fervent Eddie Hazel, tandis que les claviers aériens de Bernie Worell jouent un slow langoureux dans un style très "Bach", comme tout bon slow langoureux de cette époque. Ces deux titres mis à part, rien ne fait de Chocolate City un album concept sur la capitale américaine. Plutôt ouverte sur l’extérieur, la troupe accueille en son sein le bassiste Prakash john, blanc-bec Canadien ayant officié chez Alice Cooper dans sa période white trash et sur Rock’n’roll Animal de Lou Reed : en plein dans l’amérique blafarde ! Et le voilà ici œuvrant aux côtés de Bootsy Collins, l’homme le plus Funky sur terre après James Brown. "don't be surprised if Ali is in the White House Reverend Ike, Secretary of the Treasure / Richard Pryor, Minister of Education / Stevie Wonder, Secretary of FINE arts /And Miss Aretha Franklin, the First Lady”. Qui, incidemment, a un peu plus de coffre et de choses à dire que Carla.

Bon
      
Publiée le samedi 9 novembre 2013

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    commentaires

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    Un peu dur, la chro', non, Dariev? C'est sur qu'il est moins épileptique que les suivants ou même si directement groovy que "Up For The Down Stroke" (sans parler du 1er) mais il est plein de petites diversions ludiques. "I Misjudged You", par exemple, ça tient du génie (en toute subjectivité).

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    Nerval Envoyez un message privé àNerval

    Tu ne peux pas laisser un tel commentaire sans balancer des noms

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    ah tiens, je m'attendais pas à de tels éloges pour ce Parliament-là, en dépit de ce classe et futuriste morceau titre... je trouve qu'il y a, un cherchant un peu dans du moins-connu, des choses plus barrées et chargées (politiquement et autres) que ce groupe, en funk-soul 70's... ce qui ne lui enlève rien en soi

    Tago Pago Envoyez un message privé àTago Pago

    <<Tooguetheeeeer foreEEveeer tooguetheeer, yeeaaaaaaah>>

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    Alex999 Envoyez un message privé àAlex999

    Le véritable son Parliament arrive ici et se confirmera avec l'album suivant "Mothership connection". J'ai découvert Parliament et Funkadelic très récemment et ai écouté presque tous leurs albums et il n'y a pas grand'chose à jeter. Pour ma part, c'est du tout bon jusqu'à Gloryhallastoopid pour Parliament et jusqu'à Uncle Jam wants you pour Funkadelic. Mais Chocolate City fait pour moi figure d'indispensable au même titre que Mothership et Funkenletechy vs placebo syndrome.

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