Gezan › Katsute Uta to Iwareta Sore

On les croyait mort. Les japonais. Depuis l’incident, l’accident, le désastre. Pour preuve, ce dernier live des Boredoms cet été, interminable purge à s’ouvrir les veines. Le psychédélisme ne restait plus guère que chez les anciens d’Acid Mother Temple, dont les disques souffrent de ce que leurs concerts détonnent ; à savoir des jams interminables bourrées de solos ivres et cachetonnés comme un troisième âge. Si je vous parle de ces deux groupes, c’est parce que Gezan c’est en quelque sorte la rencontre des deux en plein milieu de Dotombori. Découvert en live dans ce qui reste l’une des expériences les plus psychédéliques, funs et heureux de vivre de ma court existence (c’est bien simple, je me serais cru dans les années 90), l’album (le premier) de Gezan, s’il peine à reproduire l’excitation incontrôlable de jeunes branleurs d’Osaka pour qui le risque se conjugue au vêtements féminins et aux featuring avec Merzbow, reste ce que j’ai entendu de plus excitant dans le "style" ; ce style, c’est le rock japonais. Car malgré la production assez crade et lo-fi, la dose de psychotrope qu’injecte cet interminable album n’égale que les performances des maîtres suscités. La voix du chanteur, surtout, est marquante. Entre naïveté kawai j-pop gay, et hurlements porcins hystérique. J’ai détesté les cinq premières minutes, puis je suis tombé amoureux. Bon sang, quel charisme. Et ces mélodies, c’est du n’importe quoi ! Infantile au possible. Ouais. Sauf que niveau guitare noyée sous les effets, ça se pose là. Et rythmique punk. Punk ? Ouais, punk à la sauvette, punk 2013 en rose fluo. Depuis cet album est sorti un single absolument parfait, qui ouvre une nouvelle voie pour Gezan, un truc mieux produit, efficace comme jamais. Parce qu’on va pas se mentir, si ce n’était ce côté étouffé bâclé qui fait son charme, l’album aurait récolté la note qui vous le fera télécharger.