Ofermod › Thaumiel

Ofermod, groupe culte s'il en est de la scène black metal suédoise, nous sort son deuxième album après "Tiamtü" en 2008, qui m'avait quand même un poil déçu. Peut-être qu'à l'époque j'en attendais trop après l'exceptionnel, que dis-je l'énormissime EP "Mystérion tés anomias". Nous voilà maintenant en 2012, "Thaumiel", c'est son nom, déboule avec un line-up totalement remanié. Michayah Belfagor, qui utilise cette fois-ci son vrai nom, Mika Hakola, est toujours le maître à penser de la formation, mais le changement le plus radical est le départ du chanteur Nebiros. J'avais quelques appréhensions parce que le bougre avait quand même une aura bien spéciale avec un chant convaincant. Je ne vais pas dire que le remplaçant, JK, ait fait oublier son prédécesseur, mais plutôt que son chant s'adapte très bien à la nouvelle orientation du groupe. Parce que oui, il y a quand même du changement musicalement parlant chez Ofermod. Mika n'a certainement pas voulu faire et refaire indéfiniment la même musique. C'est tout à son honneur. Et je dois bien avouer que les premières écoutes du disque ont été particulières. Par moment, je me suis demandé ce qui avait bien pu passer par la tête du suédois. Le début de l'album montre un groupe toujours bien encré dans le metal extrême noir, à Sa gloire, entre death et black metal mais tout en ajoutant des éléments peu courant dans le monde du metal extrême avec notamment des percussions limite tribales (ouh là, attention, ce n'est pas du Sepultura ! Loin de là même) pour un résultat qui serait plutôt incantatoire. Voilà, la véritable évolution globale d'Ofermod est de proposer une musique proche d'un rituel satanique. On avait pu le remarquer en concert, mais là, sur disque, c'est d'autant plus flagrant. La musique incorpore aussi de plus en plus de chœurs divers et variés, mais toujours sombre et propice aux messes noires. Là-dessus, c'est une réussite, le groupe a toujours eu comme fil conducteur le satanisme et ce n'est pas avec "Thaumiel" que cela va changer, mais c'est surtout le moyen d'y arriver qui évolue. Et puis, et puis... Dès le troisième titre, on sent que ça change, du chant clair, des passages plus catchy, me rappelant Shining, et puis bing, sur le titre suivant, Niklas Kvarforth pousse la chansonnette pour un morceau... de viking metal ! Alors celle-là, je ne m'y attendais pas ! Voilà un titre à la Bathory avec chœurs de guerriers & co. sur un rythme lent, limite doom ! Je ne m'imaginais pas un jour entendre ce genre de musique, limite pagan, sur un CD d'Ofermod. Donc, forcément, les premières écoutes ont été un peu déroutantes. La suite revient à un style plus proche du début de l'album avec un côté à la fois sulfureux et mystique, et surtout plus brutal, avec notamment un "Chôshekh ên sôf" qui envoie du bois !! Par contre, le ré-enregistrement de "Chained to redemption" n'apporte pas grand chose et est inutile selon moi. Au final, il faut bien reconnaître une chose. Ce coup-ci, les compositions sont vraiment bien senties. Il m'a fallu du temps pour bien l'apprivoiser, mais au final, l'album est vraiment sympa, aérien, diversifié avec du rythme, beaucoup de parties bien distinctes. Alors certes, il ne s'agit pas de l'album de l'année, mais là, Ofermod a à la fois surpris et proposé un disque intéressant et novateur. Je le trouve bien supérieur à "Tiamtü". Un disque original et de qualité.