Old Man's Child › The pagan prosperity

J’adore cet album, et ce n’est qu’avec une douloureuse objectivité que je ne lui attribue que 4/6… j’aurais bien mis un point de plus. Dès la première seconde, on se prend bien en gueule que le son a franchi un cap depuis «Born… ». La batterie frappe comme du death, les guitares sonnent speed metal, thrash, et le clavier est d’une ampleur aérienne et glaciale saisissante. En fait, cet album n’a plus rien de black metal, et il est pourtant totalement Old man’s child. Pour donner à ses riffs la richesse rythmique nécessaire Galder utilise de fait bien plus le thrash que le black metal, le heavy également. Les riffs sont witching, speed, carrés, très mélodiques mais bien nerveux, rentre-dedans et sautillants. La batterie ne cherche d’ailleurs pas à courir après d’hypothétiques blasts inutiles et préfère la variété métal et l’efficacité, là encore, du heavy ou du thrash. 8 bons coups de poings symphoniques dans le bide… chaque riff accroche l’oreille, secoue la nuque, fait serrer les dents, chaque mélodie fonctionne et emporte, les arrangements sont d’une parfaite efficacité et les structures à la fois riches et simples. Mention spéciale à «The millenium king» qui ouvre l’album, avec son riff excellent qui inspira sans doute Finntroll, son couplet pathétique, sa variété constante, et surtout son break central, succession d’atmo, de chœurs vikings grotesques et parfaits et d’un solo heavy trippant à souhait. «Return of the night creatures» fait partie des autres moments forts de cet album. On est face à… comment dirais-je… du thrash sympho. Les arrangements aux claviers prennent de la finesse (le refrain de «Doommaker» et son piano en pluie…), la voix très particulière va droit au but, la batterie frappe et court, les claviers ouvrent les portes de l’imaginaire et de l’atmosphérique… et les guitares conduisent le tout et l’auditeur avec. La petite bombe speed tristounette «Behind the mask», l’imposant et lourd «Soul possessed», le thrash-poppy (mais oui ! !) «My kingdom… », l’ironique «What malice…» sont autant de réussites belles et directes. Alors tout cela n’est pas révolutionnaire, et à quelques instants près, on n’atteint jamais le très beau. Mais toute la patte mélodique de Galder est là, mélancolique, nerveuse, péchue à mort, cynique et, on le sent, encore haineuse. Le choix d’un synthé souvent spacial rajoute à l’ampleur et à la froideur et encore une fois, le son est idéal. Pourquoi 4 alors ?… c’est vrai ça, merde… après tout.