The Breath Of Life › Lost children

Dommage que beaucoup ne se souviennent de Breath of Life qu'au travers de 'Nasty clouds' car, même si c'est effectivement un très bon morceau, le groupe a semé d'autres hits sur sa route. Dans le cas de disque-ci, c'est 'The last four days' qui m'avait titillé l'oreille, une composition fraîche aux échos d'automne servie par un mélange de guitares lourdes et d'accords plus cristallins, sans oublier le timbre de Isabelle Dekeyser. Ce n'est pas l'unique réussite de 'Lost Children' qui témoigne, comme bien d'autres d'ailleurs, pas évident de se renouveler dans les éloges, du savoir-faire des Belges en matière de composition et d'arrangements. Sans chercher la complexité gratuite, on sent ce besoin de ne pas s'appuyer trop lourdement sur des structures évidentes, sans renier la mélodie le moins du monde. Par exemple, plusieurs titres débutent par de petites mélodies que l'on verrait volontiers tourner en boucle pour s'enrichir progressivement d'autres éléments, d'un rythme...Hé bien justement, à peine ces ouvertures lancées, elles sont souvent corrigées soit par l'apport d'un nouveau thème ou une simplement modification de sonorité. En témoignent aussi l'adjonction de divers instruments tels que le bouzouki, les carillons, en plus du violon, déjà une marque de fabrique du groupe. On remarquera également la qualité de la programmation que Philippe Mauroy tente au maximum de faire sonner comme une véritable batterie, tout en exploitant quelques variations de sons permises par l'électronique. En termes d'ambiances, le disque oscille entre des morceaux légèrement heavenly où Isabelle Dekeyser se sert du registre aigu de son timbre, où les orchestrations semblent inspirées par la nature et les éléments tels que l'eau, le vent, les arbres (la rythmique de 'Noamina' qui m'évoque volontiers le cours d'un ruisseau, 'Into the flames' où le violon court comme un vol de feuilles d'automne porté par la brise), et d'autres plus appuyés plus sombres et secs dans l'attaque mais tout aussi porteurs en termes de mélodies. Et pour une fois, la pochette est moins moche que d'habitude...