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Red Krayola › The parable of arable land

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Membre Note Date
Dariev Stands      vendredi 8 avril 2016 - 18:20
Solvant      jeudi 5 septembre 2013 - 21:54
Horn Abboth      jeudi 5 septembre 2013 - 15:56
space_ritual      jeudi 5 septembre 2013 - 22:57
Seijitsu      jeudi 5 septembre 2013 - 07:55

cd • 6 titres • 40:59 min

  • 1Hurricane Fighter Plane
  • 2Transparent Radiation
  • 3War Sucks
  • face b
  • 4Pink Stainless Tail
  • 5Parable Of Arable Land
  • 6Former Reflections Enduring Doubt

informations

Produit par Lelan Rogers – Ingé-son : Walter Andrus

Design de pochette : Flash Graphics, Houston, TX - chacune des pistes est précédée d'une improvisation collective baptisée "Free Form Freak-out" et indiquée sur les tracklists.

line up

Rick Barthleme (batterie), Steve Cunningham (basse), Mayo Thompson (guitare, voix), The Familiar Ugly

Musiciens additionnels : Roky Erikson (orgue, harmonica sur Transparent Radiation)

chronique

  • improvisations lo-fi / rock expérimental

Une expression comme « sans précédent » prend tout son sens à l’écoute de ce disque. Red Crayola c’est une bande d’étudiants en philo cramés du bulbe, anciennement connus sous le nom des 73 Balalaïkas, pour vous situer, qui sévissait sur les scènes de théâtre des très interlopes campus texans. Un beau jour, Lelan Rogers, producteur des 13th Floor Elevators, les voit jouer dans un centre commercial, et, dans un élan de vision artistique comme seules les années 67-68 pouvaient le permettre, décide de les signer. Savait-il qu’en signant Red Crayola, il s’engageait aussi à accueillir en studio les « Familiar Ugly », soit une troupe informelle de 50 individus qui débarque pour improviser pendant plusieurs heures d’affilée, le tout avec des instruments allant de la poêle à frire à la poupée qui dit maman en passant par une Harley au démarrage ? L’approche est Dada, inspirée de Fluxus et sans doute de John Cage, et fait du Texas une terre en avance sur les expériences de groupes comme Amm ou Can (pour l’aléatoire introduit dans le studio). Couplé avec les chansons tremblotantes et droguées jusqu’à l’os de Mayo Thompson (dont la voix hallucinée semble cacher un mystère insondable), cela donne un album mortel, du genre unique au monde et à faire essayer à tout le monde, ne serait-ce que pour voir leur réaction. Des spasmes de groove sont à prévoir sur Pink Stainless Tail et surtout l’hymne Hurricane Fighter Plane, aussi cathartique que You’re gonna miss me mais sur un mode plus autiste encore. Les paroles sont un amas de non-sens à l’image du disque, à savoir qu’elles n’ont pas vieilli contrairement à d'autres œuvres des 60’s puisque Red Crayola, avec ses images brutes de l’enfance bricoleuse et décomplexée, est hors du temps. Le morceau titre donne à réfléchir : ce n’est plus une impro, c’est un crescendo savamment étudié, mais à ce stade de l’album on ne sait plus où se situe la limite entre bruit et musique, entre impro et écriture, entre n’importe quoi et génie éclatant, subconscient et mystique. Parable of Arable Land est un disque dangereux, qui largue infiniment plus les amarres avec les conventions que Trout Mask Replica et White Light/White Heat selon moi… C’est simple : tout sonne bizarre. Chaque instrument semble désaccordé, étouffé, distendu. C’est un psychédélisme total, celui d’après le summer of love, et comme chez d’autres soldats de cet absolu (les Elevators bien sûr, mais aussi le Jefferson Airplane de Baxter’s, qui sonne aussi tordu et brouillon), les 1ères écoutes sont désagréables, mais une fois assimilé, ce genre de disque est inépuisable, le son étant suffisamment trouble pour qu’aucun élément ne fasse redondance au fil des écoutes. Parable of Arable Land est un disque qui vous durera toute la vie. Comme tant d’autres à l’époque dans la scène psyché, Red Crayola est politique. War Sucks détourne les paroles du chant traditionnel « America », mais ce n’est rien à côté du traitement que ces fous font subir au concept d’album de pop music. Les Free-Form Freak-Outs qui servent de liant entre chaque chanson donnent l’impression que l’on sort progressivement du studio pour rejoindre une kermesse vaudou dans la rue, et si au 1er abord on pense à une blague, on se rend vite compte que des sons inouïs se cachent là-dedans, à l’image de cette batterie presque black metal qui martèle sur la face B ! Le bordel inextricable qu’il y a la dedans, je ne vous raconte pas. Mais c’est précisément ce qui fait de cet album une œuvre cultissime, un gros compost bien déjanté pour toutes les musiques expérimentales à venir (oui, c’est aussi large que ça), et notamment les marginaux américains comme Sun City Girls ou Caroliner, qui trouveront ici un phare.

note       Publiée le jeudi 5 septembre 2013

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    WZX Envoyez un message privé àWZX

    Je ne m'en souvenais plus trop, mais il est vraiment top celui-là ! Complètement en roue libre, et pourtant bien rock, les effets pas rajoutés pour le plaisir d'en foutre partout, les mélodies au top. Je le réécouterai plus souvent tiens. Et puis me reste à goûter le suivant. Décidément bien bon ce groupe (le Soldier-Talk totalement barré et excellent lui aussi, dans un autre style, avec les Pere Ubu dix ans plus tard ; et puis le Corky's Debt to his Father de Mayo Thompson en son nom propre)

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Ca, ça replonge dans le sonic protest de cette année (et pourtant les conditions acoustiques étaient plus que médiocres). Mais bon Mayo Thompson et son charisme intact.

    space_ritual Envoyez un message privé àspace_ritual

    Ahha enfin une bizarrerie que je connais ici... je le trouve moins difficile que Trout Mask Replica perso, sûrement parce qu'il est moins long. Pas mal du tout sinon, on sent bien le côté 60s évidemment mais ça a bien vieilli... un gros 4/6

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    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    Album absolument culte ! Effectivement on nage en plein psychédélisme, mais pas le petit trip sympa qui donne l'impression de flotter, là, on touche presque à la transe, avec tout ce que ça implique de montée, de crescendo jusqu'à l'acmé ultime. A l'écoute de groupe de free folk contemporain comme Davenport ou Silvester Anfang, on sent clairement l'influence de cet album sur certains courants musicaux. A noter aussi la reprise de "War Sucks" par Spectrum (= projet solo de Peter "Sonic Boom" Kember, ex Spacemen 3)

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    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Un ovni aussi difficile et déroutant que Trout Mask Replica, mais bien plus abouti aussi à mon goût. A noter que les Spacemen 3 ont fait une reprise étonnante (et donc géniale) de "Transparent Radiation" sur leur Perfect Prescription.

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