Götterdämmerung › A body and a birthmark

Si je ne me décide pas enfin à entamer la discographie de Götterdämmerung, certains pourraient croire que les seuls représentants goths des Pays-Bas sont Clan of Xymox. Il est vrai que voilà un pays qui ne brille pas par son apport incalculable en la matière mais ses quelques groupes valent souvent le détour. C'est en tout cas vrai pour le combo dont je souhaite vous parler. Hormis la nationalité, il ne partage rien du tout avec Clan of Xymox car oeuvrant dans une voie nettement plus underground. Dynamique, leurs morceaux se construisent à partir d'une boîte à rythmes sèche et endiablée et d'un déluge de guitares deathrock, le chant dégage une profondeur gothique dans le timbre mais est utilisé de manière moins grave, plus libérée; on y ressent même quelques échos décadents tels qu'on pouvait les trouver chez Bauhaus. Ce premier enregistrement témoigne déjà d'un vrai savoir-faire en matière de mélodies et d'atmosphères, les musiciens n'hésitant pas à ajouter de petites touches de clavier pour renforcer certains climats ('Pile of agony'), quelques passage instrumentaux grinçants bien sentis où la guitare est malmenées à coups d'effets ('Triangulation') et à faire preuve d'audace en livrant des titres relativement longs (souvent autour de six minutes, voir jusqu'à dix pour 'Vision of Wane'). Pas de goût spécifique pour des structures progressives, Götterdämmerung aime balancer la purée assez vite mais également créer un effet de transe en axant certains passages sur la répétition et en corsant le tout de touches purement atmosphériques (ils ont même le culot de n'utiliser que des samples de voix pour 'Amphitryon satir' et ses huit minutes). Une belle manière d'affirmer sa personnalité, une constante que l'on retrouvera sur les albums suivants également. Ce qu'on appelle un groupe créatif en somme.