La Peste › Untitled

Laurent Mialon est un fin gourmet. Si si. Des preuves ? En voilà. Là où le goret de base mettra tout son amour à regarder suffoquer le hardcoreux moyen sous des gravas de pieds écrasants (vraisemblablement là une manière de se venger d’une enfance difficile passée dans un placard à balais…), La Peste joue, lui, sur la respiration, la dynamique. Et s’il respecte le transitoire, s’il daigne nous offrir quelques espaces de répits réverbérés, c’est pour mieux nous agenouiller ensuite sur ses déclinaisons de pieds filtrés, empilés, dépilés, entassés, accumulés. On le sait admirateur de François Bayle ; ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve dans sa musique tout un arsenal sonore propre à la concrète la plus intègre. Ainsi du très emblématique «Insistance Pathologique» dont les grincements, cordes et cris se frittent en répons avec une déferlante de pieds déterminés. Même analyse sur le «Scandale Du Sample Contaminé» (j’adore ce titre), plus expérimental encore, où cloches, carillons, sonnettes et autres percussions métalliques viendront ironiquement compléter un dispositif rythmique dépassé par tant d’audace. Bon appétit !