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Henry Purcell (1659-1695) › Music for a while / O solitude

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Solvant      mercredi 3 décembre 2008 - 21:51
Wotzenknecht      dimanche 30 mars 2008 - 12:47
Coltranophile      samedi 4 août 2007 - 11:13
Girardasse      jeudi 30 mars 2006 - 10:32
juj      vendredi 10 février 2006 - 01:33
urizen      dimanche 21 septembre 2003 - 01:56
Dan le Sale      dimanche 6 octobre 2002 - 23:48
Sheer-khan      dimanche 9 juin 2002 - 21:21

14 titres - 55:18 min

  • 1/ The plaint 7.26
  • 2/ If music be the food of love 2.19
  • 3/ I attempt from love’s sickness 2.01
  • 4/ Fairest Isle 2.44
  • 5/ Sweeter than roses 3.17
  • 6/ Not all my torments 1.58
  • 7/ Thrice happy lovers 2.49
  • 8/ An evening hymn 5.01
  • 9/ From rosy bow’rs 7.09
  • 10/ O lead me to some peaceful gloom 2.51
  • 11/ Retired from any mortal’s sight 2.51
  • 12/ Music for a while 4.00
  • 13/ Since from my dear astrea’s sight 3.51
  • 14/ O solitude 5.53

informations

Enregistré en avril 1979. Prise de son Jean Fraçois Pontefract.

line up

Alfred Deller (contre-ténor) ; Wieland Kuijken (basse de viole) ; William Christie (clavecin) ; Roderick Skeaping (violon baroque sur 1) ; Robert Elliott (Orgue sur 14) ; Jane Ryan (basse de viole sur 14)

chronique

  • chansons profanes-baroque

Ce recueil de chansons de l’anglais Henry Purcell est un délice d’élégance et de mélancolie. 14 pièces, profondes et graves, simples, dans lesquelles le grand Henry exprime cette patte mélodique si particulière (incarnée notamment dans le fameux air du froid extrait du «King Arthur», repris par Klaus Nomi) et qui marqua fondamentalement l’expression musicale anglaise. Le Haendel de la célèbre «Sarabande», de fait, lui doit tout. «The plaint», qui ouvre cette heure de solitude recueillie, est un modèle du genre. La basse de viole, lente, calme et sombre, installe l’espace sonore… on est dans la gravité absolue… puis le clavecin résout son premier accord, peut entrer alors le timbre ici très ambiguë d’Alfred Deller. Bien que régulièrement secouées des complexités rythmiques et mélodiques virtuoses propres au langage baroque, les compositions recherchent la pondération, une lenteur imposante, affectée, assumée par la voix plaintive et inquiétante de la viole. Le clavecin et ses ponctuations d’accords développés vient autant attendrir qu’assombrir le propos. Attendrir par sa légèreté, son caractère mélodique et galant, assombrir par ses lenteurs soudaines, ses pointes d'austérités, mais aussi cette merveilleuse et courte résonance propre à l’instrument, et par laquelle se fabriquent de curieuses et fugitives rencontres harmoniques, comme des arrières pensées. La voix, enfin, instrument roi de ces compositions pour contre-ténor, focalise tout le génie mélodique de Purcell, dansant sur les octaves, allant chercher la petite note, l’infime inflexion, où s’attardant avec sévérité dans les registres graves, étirée et vibrante, pour mieux pleurer. Le choix d’Alfred Deller face aux Andreas Scholl, Gérard Lesne et autres virtuoses modernes, tous héritiers du maître, réside dans cette humanité par laquelle l’anglais savait si bien compenser ses lacunes techniques d’autodidacte. La voix n’est pas toujours parfaitement fluide, mais elle en devient justement profondément investie. Le timbre se cherche dans les accès virtuoses, mais il se trouve alors par l’engagement soudain, la dynamique habitée du chanteur, là où la plupart des poulains d’aujourd’hui dominent le sujet technique, et en oublie la douleur nécessaire à l’exécution de ces chants. La tristesse est parfois nue et entière, exprimée dans les passages les plus lents et tendus. Elle est aussi souvent diffusée au travers des habitudes et règles de compositions de l’époque. Derrière les joliesses baroques on perçoit la douleur, le sourire est mélancolique. Ce disque est un sommet pour les connaisseurs, et une porte d’entrée idéale pour les profanes. La dimension courte des pièces, la sobriété de l’instrumentation et l’évidence des mélodies de Purcell rendent cette musique à la fois représentative d’une époque, et ouverte à la notre. Au XVIIème siècle, en Angleterre, il fallait savoir se lamenter avec élégance et courtoisie.

note       Publiée le samedi 8 juin 2002

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oué, on en parlait un peu longuement dans les com de Didon... (Et ceci-dit le costume de pingouin me va moins bien au teint, hein... Et à l'Henry pas si bien que ça non-plus j'ai toujours trouvé mais bon... On va pas repartir des pages là-dessus).

    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Dioneo, tu me fais penser à Klaus Nomi qui a repris Purcell.

    ellington Envoyez un message privé àellington

    Peu importe que la voix ne soit plus tout a fait la huitième merveille du monde qu'elle fut jadis : c'est l'au-revoir d'un ami que l'on a tendrement aimé.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Remember me ! Remeeember me ! But OoOoOOOooo forget my Fate ! Remember me, but O o o o Ooo forgeeet... Myyy... Faate....

    (Ou alors j'attends en embuscade non loin de l'entrée de la salle. Et PAF ! le Riche Francilien Visiblement Porteur du Nombre de Places Qu'Il Me Faut. C'est pour la bonne cause (la mienne, qui est celle du Beau et du Courtois ; si ...)).

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    sinon, concernant ce Alfred Deller que je refuse de noter alors que je l'ai en vinyle depuis longtemps, ça vient juste du fait que malgré la voix parfaite, je trouve la composition un peu "vaine", comparé à l'efficacité de Didon et Enée et de King Arthur, ou la beauté ethérée de la Fairy Queen.