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Toshiaki Ishizuka/Masayoshi Urabe › 夏の背骨 (Natsu No Sebone/The Backbone of Summer)

  • 2010 • P.S.F. PSFD-194 • 1 CD

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Cyril_M      mardi 13 août 2013 - 11:56

1lp • 1 titre • 58:17 min

  • 1夏の背骨 (Natsu No Sebone/The Backbone of Summer)58:17

informations

Enregistré le 10 décembre 2009 au studio APIA 40. Produit par Hideo Izeekumi (PSF Records/Modern Music).

La précision du rendu sonore, l'acoustique, les indices donnés par les notes de pochette - associés aux applaudissements qui saluent la fin de la pièce - laissent à penser qu'il s'agit là d'un concert enregistré en studio devant un public réduit plutôt que dans une salle de spectacle, un bar ou autre lieu doté d'une sono, d'un système d'amplification destiné à projeter la musique hors de son espace acoustique "naturel".

line up

Toshiaki Ishizuka (percussion), Masayoshi Urabe (saxophone alto, cloche)

chronique

Il semble que cette pièce – très certainement improvisée, oui – tente de saisir les tensions et relâches, les circulations d’énergie d’un lieu, d’un moment. De purger l’espace investi – en les rendant audibles, matérialisés, presque, en tout cas pleinement perceptibles – de courants qui s’y opposeraient, de nœuds qui enserreraient les corps, les esprits présents. Plutôt qu’une traduction, la captation de vibrations normalement inaperçues, ramenées par voies instrumentales dans un spectre, à des fréquences que nos sens peuvent saisir, qui s’y répercutent, qui peuvent y initier apaisements et lancées. Il est somme toute logique que le présent disque ait été enregistré devant, parmi quelque public – les applaudissements à la fin en attestent. Cet art de la médiation la moins altérante possible, du phénomène rendu aussi brut qu'il se peut, exige presque une présence – qui détermine sa course, ses durées ; qui rappelle aux officiants, aussi, ce que le procédé peut avoir de trompeur, les exempte peut-être d’une vanité qui pourrait faire écueil : car aussi mobile soit l’attention, aussi infimes soient les variations qu’en son extraordinaire concentration elle parvient à épouser, l’Instant ne sera toujours qu’une fraction artificielle, fruit de nos entendements qui ne sauraient saisir la parfaite et changeante fluidité du temps en son écoulement, ses courses, ses courants. Musique sans code, donc, mais pas sans forme ni sans vitesse – qui veut se fondre à celles, par essence transitoires, de son impalpable objet. Qui veut réduire tout délai en deçà de nos seuils. Musique libérée de tout souci de style, d’écoles mais pas vidée de toute mémoire. Les roulements de la batterie, des percussions – comme souvent, quand Ishizuka délaisse le geste jazz – renvoient ici les échos de festivals de rue, de célébrations anciennes. Les timbres que trouvent parfois Urabe – ses lignes sinueuses, aussi, même abstraites de toute ligne mélodique préméditée, de toute logique modale, voire, probablement – rappellent parfois ceux – ouverts, pleins, entêtants, captivants – de la flûte shakuachi. Musique certainement presque impossible à noter, à retranscrire exactement sur partition – il faudrait tout au moins, pour ça, créer un solfège spécial, infinité de signes pour une infinité de textures ductiles, d’infimes variations de volumes, parfois sur une seule note longuement tenue, parfois en chapelets véloces et contrastés. Musique sans harmonie chiffrable – et où pourtant (ô paradoxe ?) rien ne semble dissoner. Musique puissante dont les poussées ne semblent jamais chercher la violence qui détruit. Tensions extraordinaires qui ne veulent pas rompre mais tenir, autours de quoi se contracte et se détendent muscles, poumons, autres organes, chair vivante. Secondes contemplées où tout reste en éveil. Titre curieux, au fait, qui pourrait presque suffire : la Colonne Vertébrale de l’Été. De quelle nature est l’évidence qui nous en frappe, cette heure presque entière chaque fois écoutée ?

note       Publiée le dimanche 11 août 2013

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Sans doute l'un des improvisateurs les plus essentiels de l'underground japonais actuellement. Un sacré morceau.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Masayoshi Urabe est une bête, au sens propre