Ofvitarnir › Nóttin varð köld og í lengra lagi

Les productions de chez Paradísarborgarplötur ont cette particularité qu'elles ne s'embarrassent pas de considérations marketing: packaging limité au minimum (dans le cas de ce disque, les titres ne figurent même pas sur la pochette, il faut aller les chercher sur le site du label), son souvent assez cru, sans overdubs superflus, peu de mise en page (ici, les titres s'arrêtent net et le suivant enchaîne sans temps mort)...La patte maison, c'est le DIY et la sincérité. Ofvitarnir avaient crée la sensation avec leur premier essai plutôt prometteur et ils confirment avec un second tir utilisant les mêmes ficelles que le précédent mais avec un accent légèrement plus porté sur l'aspect garage de la musique. La guitare occupe l'avant plan avec ses sonorités grésillantes mais sans excès afin que la mélodie ne soit jamais noyée dans un chaos trop bordélique; le chant lui est encore planqué dans le fond, comme si le chanteur était loin de tout ça, la rythmique assure...La particularité est que cette musique ne recèle ni colère ni tension, il y a une forme de tranquillité derrière cette nappe d'électricité pêchue mais qui se refuse à exploser en quelque chose de purement agressif, idem pour le chant qui contrairement à pas mal de formations islandaises du style contemporaine évite les hurlements ou les rugissements stériles. Une chanson comme 'Good day to be homeless' m'évoque étrangement des mélodies à la Cure période 'Head on the door' mais passé dans une multitude d'effets ou une version moins saturée de Sonic Youth. C'est plutôt futé car avec une production aussi crue et basique, il eût été aisé de balancer la sauce et d'opter pour le bruit. Rien de tout ça ici, le groupe signe de vraies mélodies mais les salit un peu parce que finalement, ce n'est pas de la pop qu'ils font. Une fois encore, je ne commenterai pas les titres, vous laissant seul(e)s juges mais pour le reste, je conseille volontiers car c'est vraiment efficace, électrique, dynamique mais avec un léger effet triste rétroactif. 4,5/6