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Mythos › Grand Prix

cd • 11 titres • 43:52 min

  • 1Grand Prix 4:16
  • 2Transamazonica 3:51
  • 3Transatlantik Non-Stop 3:30
  • 4Video 5:15
  • 5Jet Set 5:20
  • 6Bermuda Dreieck 4:00
  • 7Robot Secret Agents 3:00
  • 8Mayday 3:51
  • 9Bonus Tracks
  • 10Rockwärts 6:20
  • 11Mellotron Mystique 4:53

informations

Enregistré entre Mai et Juin 1981 au Mythos-Spezial Studio für Elektronik, Werbefilm, Berlin, Allemagne (Sky Records 066). Remixé et remasterisé au printemps 2012

Pour en savoir plus sur Mythos et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://www.mythos-music-berlin.de/

line up

Stephan Kaske (Synthés, séquenceur, percussions électroniques, vocodeur, flûte, ténor sax et voix)

chronique

Si Quasar était l'album de transition pour Mythos entre le Krautrock et le synth-pop, “Grand Prix” est l'album qui en complète sa métamorphose. Mis à part les lignes de flûte qui chantent ici et là, ce 2ième album solo de Stephan Kaske s'assoit sur des structures et équipements strictement électroniques. Pour les fans de Krautrock, c'était de la haute trahison, d'où les critiques très acerbes, mais pour les fans de MÉ, notamment de l'école de Düsseldorf, ce “Grand Prix” ajoutait une touche très progressive, même s'il présente 8 courts titres, à du synth-pop aux arômes fortement imprégnés des approches robotiques des cyborgs de Düsseldorf.
Après les bruits d'usage qui entourent le cirque de la F1, la pièce-titre crache des ions sauteurs qui sautillent frénétiquement sur place pour forger un rythme hyperactif que des bribes d'harmonies cristallines séparent d'un farouche entêtement rythmique. Les voix, ainsi que l'approche mélodieuse, qui entourent "Grand Prix" nous plonge dans les influences que Kraftwerk a eu sur la première génération techno avec Trans Europe Express. C'est accrocheur et mélodieux tout en ayant un cachet très robotique, comme dans "Video", et son rythme perturbé par des ions furtifs qui portent à bout de rythme une mélodie aux prismes de glace, ainsi que le très laconique et cybernétique "Bermuda Dreieck". L'enveloppe rythmique de “Grand Prix” est principalement axée sur des tempos lents, à la limite ambiants. On joue des hanches et on sautille bien plus que l'on bang de la tête avec frénésie. C'est du beau synth-pop avec des tracés rythmiques qui sautillent dans une fine anarchie de séquences adjacentes. Les percussions sont sobres et leurs frappes très mathématiques. Elles complètent plus le rythme qu'elles ne les contrôlent alors que les séquences pulsatoires tracent des patterns rythmiques à l'intérieur desquelles d'autres lignes de séquences dessinent des tangentes plus harmonique, créant des rythmes plus morphiques que de danses. D'ailleurs la grande force de “Grand Prix” est ses approches harmoniques qui s'inspirent entièrement de ces séquences mélodieuses aux tonalités de glace. Des prismes de glace qui tournoient et gazouillent comme dans "Transamazonica", un titre qui offre une structure de rythme austère dont la mélodie forgée entre des lignes de synthés et de flûtes gambade sur un sobre lit de séquences et de percussions électroniques. "Transatlantik Non-Stop" est une superbe adaptation d'une danse médiévale en mode électronique. On accroche à la première écoute. On sent à travers ce titre, ainsi qu'avec des passages de "Bermuda Dreieck", que Stephan Kaske n'a pas encore renié ses racines de Krautrock. "Jet Set" offre un rythme flou. Entre la douceur et ses coups de percussions saccadées, frappant avec la précision des séquences, le rythme tente une approche mélodique qui chante comme la mélodie de glace de "Transamazonica". "Robot Secret Agents" est un court titre qui présente un rythme ambiant, tout comme "Mayday" et ses roulements de tambour qui étouffent dans de denses nappes de synthé. C'est du bon synth-pop, légèrement plus progressif, mis à part "Robot Secret Agents", où les chants de Kaske et ses brises flûtées se mélangent à des vocodeurs et des nappes de synthé mellotronnées. On dirait du Jethro Tull sur du Bauhaus. Cette deuxième vie, très bien réalisée en passant, de “Grand Prix” présente deux titres en prime qui raviront les fans de cette période transitoire de Mythos. Lugubre et lourd, "Rockwärts" palpite d'une vie organique avec ses élytres métalliques qui cliquètent sur une approche funéraire truffée de gargouillements et voix vampiriques qui pimentent une ambiance pleine de tonalités iconoclastes. "Mellotron Mystique" est une fine ode au Mellotron ambiant qui nourrira les phases de relaxation que Stephan Kaske investiguera quelques 15 plus loin.
Dans cette ère où les icones de la musique retapent leurs œuvres ancestrales afin de leur donner une seconde vie et, surtout, combler les nouveaux adeptes qui n'ont pu se procurer ces œuvres disparues dans les labyrinthes du temps, il n'y a aucun mal à ce que Mythos ressuscite l'album de sa controverse. Surtout qu'il s’agit du bel album bien fait qui dépeint l'incroyable cheminement de Stephan Kaske dont la carrière respire d'un second souffle depuis le très bon Surround Sound Offensive. En fait je n'ai jamais compris pourquoi “Grand Prix” a reçu une telle volée de bois vert à sa sortie alors qu'il complétait à merveille le cheminement de Quasar. Pour moi, les deux albums sont des incontournables dans la carrière de Mythos qui est un des artistes les plus sous-estimés de la scène Krautrock électronique. Pour l'année, 1981, “Grand Prix” recèle quelques bijoux qui s'inscrivent dans les phases futuristes à la Blade Runner (pensez au petit fantassin cybernétique dans l’appartement de J. F. Sebastian) où les rythmes aseptisés n'ont pas à rougir des enveloppes harmoniques qu'ils supportent avec la candeur robotique des premières phases techno des années d'une synth-pop évolutive.

note       Publiée le samedi 27 juillet 2013

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