Miss Kittin & The Hacker › Two

Plus club et smart, moins "nuit des masques" que le First Album, mais pas moins avare en moments de pur kiff technocturne capable de faire le pont entre The Horrorist et Loana, Two est aussi plus varié, c'est indéniable. The Hacker a peaufiné ses bandes, accentué les moments bourrins, affiné les cotonneux, livré de la body music en pâture aux pistes tâchées de gin-to', de la new wave pour stimuler les saupoudreurs de GHB, des sifflements glaçants appropriés à leurs manigances hallucinées sous les stroboscopes, j'en passe... Il y a des instrus de très haute tenue ici, c'en est même parfois grisant, pour peu qu'on soit un minimum sensible à la queue de comète de cette vague "electroclash" initiée dix ans plus tôt et dénaturée de son magnétisme par ses plus escrocs rejetons (je crache pas sur un Vitalic ou un petit Carretta pour zoner la nouille cahotante sous le peignoir et un perrier en pogne, mais ces mecs ont autant de rapport avec Hacker que Keanu Reeves n'en a avec Joaquin Phoenix). Miss Kittin, quant à elle est... égale à sa sensualité habituelle. www.salopefrigo.com, pour situer, vu que j'aurais très bien pu faire un remake internet de la chro du First Album. Simple ustensile vocal accessible au commun, Kittin est fondue dans ce décorum glossy comme un sticker Corsica collé au cul d'une Aston Martin DB9. Après tout, pourquoi pas. "1000 Dreams" et "Ray-Ban" sont des tubes salement bien claqués, et la curiosité relative qu'est la reprise du King a son petit charme. "Je passe le temps à rêver de choses qui n'existent pas..." Si la darkwave tropézienne existait... bah, pourquoi pas, tout compte fait. Comme dirait ce pote indispensable, toujours là pour traduire nos pensées les moins élégantes et passer pour le grossier tocard de service à notre place : "bourré, c'est baisable".