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Wipers › Alien boy
- 1980 • Park Avenue Records PA-10-EP • 1 LP 33 tours
cd • 4 titres • 8:54 min
- 1Alien Boy
- 2Image Of Man
- 3Telepathic Love
- 4Voices In The Rain
informations
Enregistré en 1979 à Recording Associates (Side A) et Sound Smiths (Side B) pendant les sessions de Is this real - Ingé-son : Greg Sage et Tom Robinson - Masterisé par Hi (Joachim Hinsch)
Artwork par Steve Doughton
line up
Dave Koupal (basse), Sampson Henry (batterie), Greg Sage (guitare, chant, paroles)
chronique
L’expression « groupe maudit », si elle a un sens, a probablement été inventée pour les Wipers. C’est bien simple, pas un seul de leurs titres qui ne parle pas d’isolation, de tentative avortée de se faire comprendre, de déception envers les autres… Car au fond, Greg Sage est à l’opposé de la violence et du nihilisme prôné par son milieu (le hardcore US première vague)… Pas du genre à détruire, l’homme deviendra même menuisier dans les 90’s. Pour l’heure, il délivre ici 4 très courtes chansons, plus dures et monochromes que les ruées vigoureuses de Is This Real. Et l'heure n'est pas à se réjouir, surtout que cet EP est considérablement moins bon que ce qui suit ou précède. Significativement, toutes les sorties postérieures porteront une chape de plomb de déprime et de colère. Alien Boy, donc, la chanson : ça ne rigole plus, ça ne pogote plus vraiment, ou alors pour chasser les démons, que tente d’exorciser cette guitare sur une note, livide et infernale… « You’re an Alien, they hurt what they don’t understand ». Conseils du grand frère déjà passé par là, et aujourd’hui visiblement rompu à l’art de la tension permanente. Ce changement d’ambiance prendra un aspect tristement symbolique en 2006. En effet, Alien Boy a été écrite non pas au sujet de Greg Sage mais de James Chasse, alias « Jim Jim » pour les intimes, bon ami du groupe qui aurait durablement impressionné Sage – pourtant largement son aîné - dans les 70's par sa maturité et sa vision, en bon jeune bourgeon de la scène de Portland. L’ado prodige deviendra hélas schizophrène, tout en gardant une certaine aura de personnage important de la scène locale. Et en 2006, n’appréciant pas son comportement erratique, des policiers le battront à mort en pleine rue, sans oublier de mettre des heures à l’amener à l’hopital. Un documentaire est depuis sorti sur l’affaire, dénonçant la brutalité aveugle des policiers, hélas bien connue aux USA, et portant le nom… « Alien Boy ». Sombre anecdote… Greg Sage est-il voué à pisser dans un violon ? Pas sûr vu le nombre d’hommages qui lui sont rendus depuis le mouvement grunge, et qui n’ont jamais cessé. Pourtant, bien que impliqué depuis le départ dans la scène punk de Portland (qui restera bien profondément dans l’ombre de Seattle, et c’est un euphémisme), produisant des groupes et sortant même une compilation dédiée, Greg Sage gardait dès le départ cette position de franc-tireur, fédérateur mais isolé, révéré à la façon d’un pionnier mais quelque peu inaccessible.
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