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Gang Of Four › entertainment!
- 1979 • EMI records 3313 • 1 CD
cd • 12 titres
- 1Ether
- 2Natural's Not In It
- 3Not Great Men
- 4Damaged Goods
- 5Return The Gift
- 6Guns Before Butter
- 7I Found That Essence Rare
- 8Glass
- 9Contract
- 10At Home (He's A Tourist)
- 115.45
- 12Anthrax
yellow e.p. • 4 titres
- 1Outside The Trains Don't Run On Time
- 2He'd Send In The Army
- 3It's Her Factory
- 4Armalite Rifle
informations
The Workhouse, Old Kent Road, Londres, 1979.
http://en.wikipedia.org/wiki/Gang_of_Four
line up
Jon King (chant, melodica), Andy Gill (guitare, chant), Dave Allen (basse, chant), Hugo Burnham (batterie, chant)
chronique
Premier bon point pour ce premier Gang Of Four : la pochette est très nulle à première vue, mais si tu t'approches pour regarder un peu plus près, ben en fait elle tue, et après quand tu la re-regardes de loin, elle tue toujours. Par contre c'est quoi ce titre ? "entertainment!" ? Je rêve ou c'est lancé comme un méprisant "tenez, v'là du divertissement pour vous sales consommateurs sans cerveau, allez, bouffez bien !" ? Ils se prennent pour qui ceux là ? En plus on dwaow... c'est vrai que ça remue bien cette connerie en fait... mouairf enfin, pas de quoi s'extasier non plus, c'est juste sympa. Et désolé, mais leur dance-punk reste quand même totalement dans la mouvance en vogue depuis le milieu des années 2000 et tous ces trucs rythmés chaloupés de beaux gosses ténébreux-distants... et on en a un peu marre. Après ok, c'est vrai qu'il faut quand même avouer que leurs paroles sont plus travaillées que la moyenne des suiveurs. Un peu comme Richard Hell, les keupons de Gang Of Four ont des lectures et des cultures et ils se servent de leur cerveau... n'aiment guère les chansons d'amour, comme John Lydon... et c'est très bien, j'admire... mais ils cultivent aussi tellement leur côté athlète (et non ascète comme ceux de leur espèce), qu'on se rappelle bien vite la devise antique : "un esprit sain dans un corps sain". Donc voilà : même si c'est souvent digne d'être devisé et plus profond que de la politique de gauche, j'ai une question : qui serait assez autiste pour lire du Gang of Four en l'écoutant ? Les mêmes qui le seraient assez pour percer l'épiderme froid et arty de Wire, j'imagine... Mais qu'il est dur de lire, quand tes cervicales jouent à chat perché. Et quand tes veines sont hachées comme de la ciboulette par des copeaux de guitare stratégiques aussi efficaces que du AC/DC sans avoir besoin de se faire chier à être boogie. Du coup mon cerveau, couic!, je débranche. Même si Joy Division est plus sombre (encore que, à bien regarder...), The Sound plus trouble, Pere Ubu plus givré du bulbe, Killing Joke plus occulte, et j'en passe, le son de Gang Of Four est simplement LE son post-punk définitif, tranchant comme une fin de négociations. Qui pourrait raisonnablement penser que des morceaux de ce disque avaient tant besoin d'un réenregistrement pour sonner plus moderne ? Y a pas plus net, question rythmique, question prise au scalpel des sentiments, rabaissés jusqu'aux rotules. Humiliés. Jusqu'au larsen final psyché et corrosif "Anthrax", on peut tout citer, sans parler de l'E.P d'octobre 80 gracieusement ajouté en bonus sur la version que j'ai, aussi rigoureusement indispensable que le filet de citron jaune dans le rouge du bloody mary. La batterie est une batterie, elle cogne comme un gang de boxe. La basse est une basse, aux lignes assez cordes, et aux cordes assez troncs. Elle maraude sous les étincelles d'une guitare capable de faire pointer les tétons plus vite que de l'eau froide. Andy Gill avait ses caresses et tortures perso. Je me pogne plus a parler sérieusement de technique guitaristique depuis le collège, mais ce type arrive quand même à faire sonner sa guitare comme un vocoder ("5.45"). Et ça c'est du vice. Ses riffs sont lancés comme des Laguiole hors de prix en direction d'une seule et même cible : notre corps. Ce corps qui nous inquiète. Et qui réagira toujours avant ce cerveau sollicité par la voix (plus commune que le reste mais purement anglaise donc forcément remarquable). Pour finir, le melodica - on oublie trop souvent le melodica - utilisé avec parcimonie psychopathe, qui fait aussi bonne part du sel du Yellow E.P.... ahahah, avec tout ce détail je me rends compte j'en ai même oublié de continuer ma chronique sur sa lancée façon "ce disque vient de sortir" qui était sensée donner un cachet un peu moins lu et relu... grillé le p'tit malin ! Excuse à la maîtresse : je l'écoutais en écrivant. Et vu qu'on peut pas l'écouter en lisant ben j'me lisais pas..... Malgré qu'on l'aie déjà publiquement sucé sur tous les médias spécialisés, et qu'il n'aie pas du tout besoin d'un nouveau tour de langue, cet album est bien le cliché de base imparable qu'il est, c'est comme ça mon gars tu peux rien y faire, alors autant ne pas réfléchir tant que ça et te laisser aller à la putain de BASE. Autant essayer de critiquer la pomme de terre.
Dans le même esprit, Raven vous recommande...









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commentaires
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Bah, Joey c'est un peu notre George Clinton à nous, non ? (en effet : non).
- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
Pour le coup, Joey Starr s'en revendique complètement (de l'étiquette, pas de Gang Of Four). D'ailleurs si il faut développer sur les groupes qui revendiquent l'influence de Gang Of four, faut penser aux Beastie Boys, mais aussi à NERD. Et sur le dernier, ça s'entend beaucoup !
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ça doit forcément être un des sens que Clinton a donné au truc, oui... Sinon il y avait Rick James, qui se revendiquait du "Punk Funk", aussi ! (Voire d'avoir inventé le style/le nom ? Je ne suis plus sûr).
- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
Mais le P Funk ici c'est pour Punk Funk, non ?
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oui, c'est une bonne histoire du truc, quoi - à la fois partiale ou en tout cas bien subjective (pour lui la plupart des groupes ont très vite "trahi" le truc post-punk, ou sont simplement très vite passés à autre chose, qu'il considère plus "rattaché au mainstream", passés leurs tous-premiers disques... Ça se tient mais pour certains je trouve que ça se nuance) et très documentée. Une approche bien anglo-saxonne de l'écriture sur la musique, donc, c'est du sérieux mais qui ne prétend surtout pas à l'objectivité neutre.
Message édité le 17-02-2025 à 14:02 par dioneo