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Gustavo Jobim › Manifesto

cd • 15 titres • 75:57 min

  • 1The Disquieting Muses 2:14
  • 2Biomekanik 4:13
  • 3The Spell 7:29
  • 4Origin of the Obsessions 8:02
  • 5We Atomic Children 3:30
  • 6The Mystery of San Gottardo 2:55
  • 7At the Bottom of the Shaft 9:49
  • 8Partie II
  • 9Hallucination by the Seashore 6:13
  • 10Living in the Light of the Immortal Worlds 9:30
  • 11The Eleventh Hour 2:18
  • 12Apparition of the Ghost of Erik Satie 3:04
  • 13The Flock of Birds 4:04
  • 14Iconoclast's Despair 2:30
  • 15Eternal Sorrow 9:58

informations

Composé et enregistré entre 2001 et 2012

On peut entendre des extraits sonores et se procurer Manifesto en visitant le site Bandcamp suivant: http://gustavojobim.bandcamp.com/releases

line up

Gustavo Jobim (Synthé Roland XP-30 et MicroKorg, piano électrique, séquenceur et FX)

Musiciens additionnels : Thelmo Cristovam (Trompettes sur Eternal Sorrow) Filipe Giraknob and Eduardo Pletsch (Guitares sur Eternal Sorrow)

chronique

Dans le firmament des artistes indépendants qui produisent de la très bonne musique, une musique soignée et bien mixée, il ne faut pas oublier le nom de Gustavo Jobim qui ferait la leçon à bien des artistes qui émergent sur des labels reconnus. “Manifesto” est sa 11ième œuvre. Divisé en 2 volets, comme un album double, avec 7 titres pour chaque volet, “Manifesto” s'inspire de la vie de deux artistes qui ont eu une influence sur la vision artistique du synthésiste Brésilien; le peintre Suisse H.R.Giger, à qui l'on doit la bibitte d'Alien, et le poète Brésilien Augusto Dos Anjos. C'est œuvre intense. Difficilement apprivoisable mais brillamment mise en musique, où la folie se cache derrière chaque seconde. Un album majoritairement d'ambiances. Des ambiances sombres, intrigantes et angoissantes où les phases de rythme défilent à perdre haleine sur des lignes de synthé aux tonalités de Synergy et de vieux orgues des ténèbres.
"The Disquieting Muses" ouvre le bal de la démence avec une ligne de synthé grugée par des chœurs aux bourdonnements chtoniens. Et comme un mérycisme plasmatique, cette ligne de synthé subdivise ses angoisses avec des tonalités de vieil orgue fantomatiques qui flottent parmi ces voix devenues composites où des teintes opalines s'embrouillent à des souffles plus éthérés dans une intro aussi ambiante que sombre. On courait contre la mort que ça serait comme dans "Biomekanik". Le rythme est dément et engendre le chaos avec un maillage de séquences, pulsations et percussions de bois qui court à perdre haleine sous les complaintes d'un orgue vampirique et d'un synthé qui nous rapproche des ambiances surréelles de l'album Cords de Synergy. Intense et percutant, ça déstabilise l'ouïe. Brillant! "The Spell" nous ramène dans l'univers tout en contraste de “Manifesto” avec une longue phase ambiante sur un fond musical océanique où on entend les bulles d'oxygène gargouiller au travers un enchevêtrement de lignes aux tonalités sibyllines qui tranquillement permutent en orgue de cathédrale occulte. Je courais contre la folie que ça serait comme dans "Origin of Obsessions". Après des ondes sonores qui déchirent la noirceur de leurs lames anfractueuses, le rythme s'installe. Noir et lourd, il palpite de ses oscillations tempétueuses pour fuir une avalanche de lignes de synthé dont les tonalités biscornues et criardes condamnent la folie comme étant le dernier repos. Après ce tonitruant appel à la folie, "We Atomic Children" instaure un climat d'inconfort avec ses noires lignes pulsatrices qui flottent et s'entrelacent au-dessus d'un dialecte méphistophélique. "The Mystery of San Gottardo" laisse entendre une mélodie tourmentée avec un piano, à prime abord assez mélodieux, qui s'isole dans une zone aliénante. "At the Bottom of the Shaft" clôture le premier volet de “Manifesto” avec une longue phase d'ambiances sombres qui coulent à travers un synthé aux lignes graves, réverbérantes et aux délicats bouquets flûtés.
"Hallucination by the Seashore" débute le 2ième segment avec une structure de rythme qui fait sautiller des ions mouleurs de rythmes rebelles dans une fascinante symphonie pour pas perdus dans l'oubli. Le rythme bouillonne dans son approche statique, trucidant une mélodie qui cherche appui sur de délicates et très discrètes lignes de synthé. "Living in the Light of the Immortal Worlds" est un long passage ambiant où des lignes de synthé crissent à l'unisson dans d'enveloppants chœurs chtoniens. Pas plus rythmé, mais animé par d'ondulantes couches de synthé aux tonalités de vieil orgue, "The Eleventh Hour" jette ses vagues de tourment qui roulent dans l'oreille comme une caresse sur le dos d'un démuni. C'est aussi intense qu'émouvant, même si très noir. Le piano de Satie peut être beau comme violent et tourmenté, Gustavo Jobim en fait la démonstration sur "Apparition of the Ghost of Erik Satie" qui offre une très belle 2ième portion avant de faire bousculer ses notes dans "The Flock of Birds" qui épouse effectivement la vie sociale d'une flopée d’oiseau avec leurs candeurs et leurs craintes. Et ensuite le piano devient source de folie sur "Iconoclast's Despair" qui porte à merveille le sens de son titre. "Eternal Sorrow" conclût Manifesto en deux volets. Si la première est intense de ses voiles de synthé noirs et morphiques, la 2ième nous plonge dans l'antre d’une structure échevelée qui fait honneur aux ambiances noires, sibyllines et alambiqués qui surplombent un album où les deux inspirations de Jobim se nourrissent d'une vision de tourmente, voire d'anxiété.
“Manifesto” n'est pas pour toutes les oreilles. C'est un album où la beauté se cache dans son approche de bizarrerie et de démence parfois iconoclaste. Mais les ambiances sont enveloppantes. Très enveloppantes. Et la musique respire de ces synthés aventureux que Larry Fast triturait dans ses premiers Synergy. J'aime bien. C'est comme lire une vieille histoire d'Edgar Allan Poe sur le bout de nos fesses tant les nerfs deviennent à vif.

note       Publiée le vendredi 14 juin 2013

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