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Simple Minds › New Gold Dream (81-82-83-84)

  • 1982 • Virgin 2230 • 1 CD

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Fabb74      mercredi 11 mai 2022 - 11:35
Mike Darc      jeudi 29 mars 2018 - 12:24
AlXX      jeudi 12 juin 2014 - 20:36
Seijitsu      lundi 12 août 2013 - 23:09
Raven      jeudi 20 juin 2013 - 15:27
zugal21      vendredi 5 juin 2020 - 16:36
EyeLovya      dimanche 22 janvier 2017 - 10:59
Richard      samedi 22 août 2015 - 20:29
Karamazov      vendredi 31 janvier 2014 - 01:31
Rocky Turquoise      dimanche 2 juin 2013 - 19:53
Dane      samedi 1 juin 2013 - 15:59
novy_9      samedi 1 juin 2013 - 10:44
taliesin      vendredi 31 mai 2013 - 23:47
stankey      vendredi 31 mai 2013 - 21:46
E. Jumbo      vendredi 31 mai 2013 - 21:07
innersilence      vendredi 31 mai 2013 - 21:00
allobroge      dimanche 4 mai 2014 - 20:25

cd • 9 titres • 44:56 min

  • 1Someone Somewhere In Summertime
  • 2Colours Fly And Catherine Wheel
  • 3Promised You A Miracle
  • 4Big Sleep
  • 5Somebody Up There Likes You
  • 6New Gold Dream (81-82-83-84)
  • 7Glittering Prize
  • 8Hunter And The Hunted
  • 9King Is White And In The Crowd

informations

line up

Jim Kerr (chant), Charlie Burchill (guitare), Michael MacNeil (claviers), Derek Forbes (basse)

Musiciens additionnels : Herbie Hancock (synthétiseur), Mel Gaynor (batterie), Mike Ogletree (batterie), Henny Hyslop (batterie)

chronique

  • nouveau romantique

Une bouffée d'air pur. Un peu comme dans les publicités pour désodorisants 'fraîcheur marine', mais sans les dégénérescences cancérigènes. Simple Minds, adolescents nocturnes voire inquiétants, ont mis de la couleur dans leur ciel, leur cold wave a depuis quelques temps rosi, et les réverbères de leur quartier ont éclos. "Car les réverbères sont des fleurs et les concubins s'enlaçant à leur pied les neveux de la Lune" (Robert Burns). Les mélodies sont reines dans New Gold Dream. La production aussi (parmi les premières armes de Peter Walsh, qui sera rien de moins que l'habilleur en charge sur les Scott Walker de Climate Of Hunter / Tilt / The Drift). La structure post-punk se fond parfaitement dans cette chair synth pop qui épouse délicatement leur forme abrupte, comme des doigts dans une femme. Guitares d'un cristallin policier, basse bien nourrie, batterie drue comme le ressac, qu'un généreux limon de synthétiseurs vient couvrir, menés par un Jim Kerr dont on ne sait trop s'il est plus Bowie ou plus Ocasek mais qu'au final peu nous chaut tant sa flanelle vocale enchante nos cochlées. Comme dirait mon ami Pat Bateman, "le groupe a indéniablement trouvé sa voie, commercialement et artistiquement", et même si New Gold Dream ne fait jamais partie des deux ou trois disques régulièrement cités comme le sommet de Simple Minds, il reste rigoureusement indispensable et je contre-attaquerais sans hésiter le dédain du Progmonster à son égard (cf sa chronique de Reel to Real Cacophony), en érigeant New Gold Dream comme leur chef d'œuvre - du moins, leur album le plus gracieux et intense émotionnellement parlant. Je n'hésiterais pas à parler de synthèse concernant ce suprême de new wave. "Synthèse" est un terme qui sied parfaitement à cette collection de slows moirés, dont les moments d'acalmie sont parfois proche du point d'évaporation "publicité pour eau minérale", voire coquille vide, au vu des quelques divagations instrumentales aseptisées et pas forcément indispensables qui heureusement n'y tiennent un rôle que secondaire. Un peu comme les métaphores onaniques dans mes chroniques si vous préférez. La tête d'affiche de New Gold Dream reste cette aura romantique aveuglante, qui excuse bien des sirops et des écumes. Même le feeling pompier et douteux d'un "Glittering Prize" qu'on aurait pas vraiment regretté. Car c'est l'émotion qui domine ici, et qui se lance vaillamment à l'assaut de notre panthéon 80's, telle la Vierge à l'épée dans un champ de roses fanées fouettées par les alizés de la Mélancolie... L'introduction parle d'elle même (même si, hélas, elle est aussi le climax et que par conséquent tout ce qui suit sera forcément moins intense) : "Someone Somewhere (in Summertime)" happe l'auditeur dans sa grandiloquence turquoise hallucinée, transcendée par un Jim Kerr aux abois, probablement dévasté par une perte sentimentale aussi regrettable que lycéenne, un Kerr qu'on devine dans le studio agenouillé au centre d'un cercle de bougies parfumées, les bras tendus vers le ciel et les yeux noyés de larmes... Une chanson belle à en crever, tant la mélancolie, la nostalgie y brûlent et affleurent de partout. "Hunter & The Hunted" (finissant sur ce solo de synthétiseur très pink floydien signé Herbie Hancock) et "King Is White and in the Crowd" viendront rappeler cette noblesse dans le fuchsia sentimental et cette générosité mélodique des écossais en fin d'album, tout simplement magique, et au milieu un titre comme "Big Sleep" fera la transition idéale pour ceux qui furent éblouis par Empires & Dance et le doublé Sisters / Sons. Cette new wave coule comme le Clyde dans les Lowlands, elle est naturelle, minérale plus que synthétique. Synthèse, pourtant. Synthèse du nouveau romantisme alors en vogue, qui parvient ici au point de patine et de crémeux ultime, ce moment crucial où la glace était pas encore complètement du sucre candi, juste avant que ne débarquent des atrocités mutantes avec des noms comme Kajagoogoo. Et synthèse de paroisses pas forcément faites pour s'apprécier : les amateurs de pop sophistiquée aux arrangements classieux, les gothiques tolérants au glucose, les ex-punks mariés-deux-enfants, les midinettes mouillant sur Duran Duran... et, j'en mets mon gant à couper, les gutsiens, qui savent toujours différencier le cosmétique de la beauté (n'est-ce pas). Voici la new wave que j'écoute quand je suis d'humeur chose, quand je vaque à mes aubes incertaines, celle qui résonnera le jour où ma Lady Di s'en ira déguster d'autres piliers... La new wave rassurante et transcendante d'un automne dont les pluies minces ne finissent jamais de chuter et dont les mauves remembrances illuminent mon cœur gorgé de regrets. À jamais.

note       Publiée le vendredi 31 mai 2013

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Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

Il commence à infuser lui. On dirait les Cars dans le côté poseur effronté débilo-mélancolique, et ces lignes de basse qui défoncent le crâne (je pense à Glittering Prize notamment).

Richard Envoyez un message privé àRichard

Même ressenti, il y a 4-5 ans au Festival de Beauregard à côté de Caen. Le public était vraiment présent pour la décennie 80. Les autres années étaient écoutées avec...politesse.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Vu en concert ce soir à Avoine (à côté de Chinon). Jim Kerr a encore une belle voix, c'était un peu plan-plan quand même à part "Someone Somewhere in Summertime" qui fait toujours son petit effet.

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Merci Gouzi ! Le plus bel album de la vague "new romantic" encore et toujours (impression solide après avoir bien bourlingué à travers tous ces LP ornés de touffes amphigouriques et de chemises... courageuses) Je l'ai ressorti ce matin avec grand plaisir. Les mélodies sont reines ici, et d'un raffinement exemplaire. De la belle musique tout simplement, gracieuse et dans son élément.

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Gouzi Envoyez un message privé àGouzi

Superbe chronique pour un grandiose album (même si on peut lui trouver quelques petits coups de mou). Evidemment on a perdu la dimension expérimentale des précédents mais après l'aventure, on semble être arrivé à une sorte d'eldorado. Les émotions se stabilisent et se fondent et se confondent avec la musique, dégageant une lumière tout en clair-obscur, partagées entre le fait d'avoir atteint le sommet et de contempler le paysage désiré et celui de savoir .... que désormais il n'y a plus rien d'autre à attendre que la déscente. Et ce sera le début progressif avec Sparkle In The Rain, quoique pas encore franchement douloureuse à ce stade!