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Sensitive Chaos › Amerisynthecana
- 2013 • Subsequent Records SR005-02 • 1 CD
cd • 9 titres • 59:54 min
- 1To Sleep, To Dream 5:42
- 2Contemplation of One's Self in the World 7:00
- 3August Rains, Were Those Tears? 5:59
- 4Amerisynthecana 6:53
- 5Floating 6:25
- 6Neues Jahr, Alles Klar 7:37
- 7The House on Fire (Put Out) 8:02
- 8Android Cat Sleeps in the Sun 2:08
- 9Amerisynthecana (Extended Version) 10:06
informations
Pour en connaître davantage sur Sensitive Chaos et y entendre des extraits MP3, visiter son site web : http://sensitivechaos.com/
line up
Jim Combs (Synthétiseurs, claviers et percussions programmes)
Musiciens additionnels : Paul Vnuk Jr. (Percussions manuelles, claviers et voix sur 2, 4 et 7) Christian Burk (Synthétiseurs sur Contemplation of One's Self in the World) Brian Good (Saxophone soprano sur 1, 2, 4 et 7) Tony Gerber (EWI sur 2 et 7)
chronique
- neo folk
J'aime comparer l'approche artistique de Jim Combs à celle de Mike Oldfield. Les deux sont inspirés par leur folklore et aiment forger des structures minimalistes auxquelles se greffent des harmonies et des rythmes parallèles. “Amerisynthecana” est une anagramme des mots synthé et americana et dépeint à merveille l'univers de ce 5ième album de Sensitive Chaos où le folklore américain respire de ses charmes au travers une approche aussi électronique qu'éclectique.
Les premiers accords de "To Sleep, To Dream" nous entraîne dans une envoûtante ambiance de fête médiévale. Nous sommes en plein dans les terroirs de Mannheim Steamroller (projet Fresh Aire) avec des accords aux tonalités de guitare acoustique ancienne et de clavecin qui se courtisent comme dans les vieilles danses en lignes des temps moyenâgeux. Ils unissent leurs symbioses pour se laisser aspirer dans une spirale électronique, du genre berceuse de nuit, qui étend ses poussières de saphir dans une délicate ritournelle qui se parfume avec des arômes du saxophone de Brian Good à mesure que les refrains se succèdent. Tantôt ambiant et tantôt genre bal masqué, "To Sleep, To Dream" épuise ses 5 minutes dans une structure ambivalente avant d'être happé par une finale plus intense. Une finale festive digne des carnavals aux teintes de jazz de la Nouvelle-Orléans. Étonnement, la procession des accords de "Contemplation of One's Self in the World" offre une séquence qui est très près du Berlin School. Le mouvement coule sur cette première ligne d'arpèges à laquelle se greffent d'autres arpèges plus limpides dont les palpitations et tonalités entrecroisées forgent un arythmique débit hachuré. Tentant de se soustraire à une tempête de drones et à une nuée de souffles de synthé, de EWI et de saxophones qui nous plonge dans l'univers de Mark Isham, "Contemplation of One's Self in the World" progresse de son hypnotique démarche minimaliste en emmagasinant les harmonies nécessaires ainsi que les torsades inattendues pour combattre la passivité de son mouvement. "August Rains, Were Those Tears?" est un titre ambiosphérique riche de sa structure ambiante qui regorge de souffles hybrides. Jim Combs est seul avec son synthé. Il dessine des courbes planantes et des lignes flottantes qui s'entrelacent dans une fascinante ode éthérée où l'obscurité plane sur la tranquillité. C'est un beau moment d'ambiance, tout comme le très contemplatif et ésotérique "Floating" et ses bruits blancs qui grésillent dans de superbes lignes de synthé astrales.
La pièce titre est le joyau de “Amerisynthecana”. Le mouvement débute avec des percussions manuelles qui tambourinent sous les brises d'un maillage de synthé et saxophone. C'est très délicat et étrangement envoûtant. Des arpèges chatoyants scintillent ici et là, tout autour de cette enchanteresse trance cérébrale amérindienne. Ondulant comme un félin cernant sa proie, "Amerisynthecana" affiche une subtile férocité alors que le mouvement croît d'un étonnant, et inattendu, crescendo où tout est amplifié et où s’ajoute une angélique chorale à nous faire dresser les poils sur tout le corps. La peau des tambours nous parle, les souffles du saxophone nous ensorcèlent, les arpèges scintillants dansent pour nos oreilles et les chœurs séraphiques nous enveloppent d'une apaisante aura de contemplativité. C'est magique et ça vaut assurément sa version allongée que l'on retrouve sur le CD. Une version allongée d'une douce intro morphique. "Neues Jahr, Alles Klar" est un doux mouvement d'ambiance. Une délicate danse de carillons aux tonalités de glockenspiels qui tintent et s'entrechoquent dans une ritournelle de verre soufflée par des lignes de synthé aux chants hybrides. Commençant tout doucement, "The House on Fire (Put Out)" infiltre nos oreilles avec des multicouches de drones qui bourdonnent telles des lamentations chamaniques. Un chapelet d'arpèges spasmodiques s'extirpent de ces souffles vocalisés qui tempêtent parmi des vents torsadés alors que le rythme s'éveille dans une structure saccadée. Un rythme désarticulé qui se cambre devant la pluie d'arpèges gigotant dont les ruades indisciplinées virevoltent en de douces spirales saccadées, alors que le saxophone recouvre et apaise tranquillement "The House on Fire (Put Out)" d'un parfum de doux jazz blues solitaire. Ténébreuse avec ses cerceaux de verre échoïque qui se butent à des clochettes temporelles, la finale se fond aux ronronnements mécaniques de "Android Cat Sleeps in the Sun" dont l'approche patibulaire détonne dans ce délicat bouquet musical qu'est “Amerisynthecana”.
La musique de Sensitive Chaos me fait penser à un sac à surprises. On reconnait l'emballage, le nom. Si on ne sait jamais ce qu'il y a à vraiment l'intérieur, on a une vague idée et on sait surtout que ça va être bon. Et “Amerisynthecana” est très bon. Un très bel album qui s'apprivoise tellement facilement que l'on cherche à comprendre comment on a déjà atteint sa fin. Délicieux et étonnement magique.
note Publiée le vendredi 31 mai 2013
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