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Jean-Louis Murat › Live + Mademoiselle Personne

  • 1995 • Virgin 7243 8 40348 2 5 • 2 CD digipack

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Pierre-Arnaud      samedi 27 mai 2023 - 14:21
vincenzo      lundi 3 juin 2013 - 16:51

cd1 : live • 10 titres • 46:52 min

  • 1Jeune pluie sur la chardon05:04
  • 2A Woman on My Mind06:12
  • 3Le monde caressant02:39
  • 4Saint-Ex04:02
  • 5Si je devais manquer de toi04:12
  • 6Corridor humide03:02
  • 7Verseau04:06
  • 8Johnny Frenchman05:33
  • 9Maîtresse04:21
  • 10Suicidez-vous le peuple est mort07:36

cd2 : mademoiselle personne • 11 titres • 45:15 min

  • 1Tu te plais dans le film ?03:41
  • 2Cadavre débit05:06
  • 3Amour zéro04:36
  • 4Quel salaud !03:18
  • 5Lozac'h02:07
  • 6Joachim04:56
  • 7Si c'est ça le bonheur05:28
  • 8Franco-kurde04:36
  • 9Rendez-vous04:13
  • 10Cadavre débit (nanana)04:17
  • 11Le charme02:51

extraits vidéo

informations

"Live" enregistré live le 23 Décembre 1993 au Transbordeur, Lyon, par Christophe Dupouy. "Mademoiselle Personne" enregistré par Christophe Dupouy au studiot Davout, produit par Jean-Louis Murat.

line up

Jean-Louis Murat (chant, guitares), Denis Clavaizolle (claviers, guitares), Jean-Yves Lozac'h (pedal-steel guitar, banjo), Eric Gracient (guitares, harmonica), Michaël Ohayon (guitares, dobro, mandoline), P. Loiseau (basse), Régis Ceccarelli (batterie), Elodie Bouchez (chant, voix sur Mademoiselle Personne)

chronique

  • road-trip de memphis à la bourboule

Quelle drôle d'idée pour Murat de sortir un album live à ce point de sa carrière. Exercice qui consiste bien souvent à pondre une sorte de best-of des titres qui vous ont rendu célèbre. Et Murat, aucun titre ne l'a vraiment rendu célèbre. Sans doute la raison pour laquelle cet album ressemble plus à une collection d'inédits et de faces B ainsi qu'un ou deux grands morceaux enfouis dans les archives de son répertoire. D'autant que le brenoï se méfie du format concert, alors il s'entoure, en grande formation, du genre d'inspiration country rutilante avec toujours les synthés planants de Clavaizolle, indispensables. Un groupe qu'il reprend pour composer en quelques jours la bande originale du film fantôme de Pascale Bailly, "Mademoiselle Personne", dans lequel Elodie Bouchez en fan amoureuse poursuivait le chanteur. Ou quelque chose comme ça, puisque le film en question n'est jamais sorti, nul part, pur fantasme duquel la seule trace concrète reste cette BO qui se déplie en road-trip languide d'atmosphériques planants et de chansons de passage désabusées. La voix juvénile et sensuelle de Bouchez s'y mêle à celle de ce vieux renard séducteur de Murat. "Je ne vivrais pas aussi intimement que toi avec l'idée de ma propre perte" glisse-t-elle dans "Quel salaud !", suivi d'un Lozac'h au solo de banjo évocateur de solitudes sauvages. Longues percées de guitares aériennes de "Joachim", la jeune femme en Candide à laquelle le brenoï ne daigne répondre qu'un "tombé…" joueur et blasé, jeu sensuel qui se poursuit dans deux versions du "Cadavre débit", en écriture automatique d'abord folk intimiste, puis franchement pop, à entonner sous la douche, à deux peut-être. D'autres mots trop faciles, pour un "Si c'est ça le bonheur" aux accents de mélodie cajun, alors autant se taire pour laisser résonner des rythmiques un peu médiévales, un peu tribales. D'ailleurs c'est la guerre. Murat lâche "Quel peuple d'enfoirés, ils ont déjà niqué les Arméniens, ils vont niquer les Kurdes.", dégouté, taiseux préférant le blues, harmonica et guitare, old-school, comme en Amérique. Le cul entre deux chaises, Murat use de l'amour courtois, dialogue masculin-féminin : à Bouchez la poésie pure des mots, à Murat l'invitation répétée au plaisir, "avant que le malheur nous ronge.", sur des claviers nocturnes et bruits de nature endormie. C'est là aussi, dans les montagnes, que s'ouvre ce concert, sur des bourdonnements inquiétants, brumeux, un chant qui se perd dans les humides prairies pentues, "Jeune pluie sur le chardon", des imprécations insensées : "nom bancal que je vomis." régurgite un brenoï habité. Glissement d'un air à l'autre, érection de mélodie pour "A Woman on My Mind", la guitare slide s'excite soudain, le morceau, sublime de sensualité tragique, est gagné par l'ampleur du groupe qui se met en branle derrière Murat. Ce refrain en Anglais, ce tiraillement entre l'Amérique et la tradition de chanson française, l'Auvergnat l'avait ressenti dès ses débuts, d'où il exhume le fameux "Johnny Frenchman", exercice d'auto-dépréciation beau et pathétique, en flagellation de guitare sèche et orgues psychés, "Je rêve dans ta langue invincible (…) comme un Johnny Frenchman", la violence du François sur lui-même fait chialer la slide guitar et l'harmonica, c'est un western à la Bourboule, faute de mieux, "C'est la guerre de Cent Ans inachevée, j'ai le complexe dit du perroquet.". Alors on passe ses morceaux, pas toujours les meilleurs, à la moulinette d'une country lustrée en rêvant de Memphis, "Si je devais manquer de toi." y gagne en caractère. Mais ce n'est qu'à la toute fin que l'intensité du début refait surface dans une version extraordinaire, littéralement portée aux nues, de son morceau maudit, "Suicidez-vous le peuple est mort", supplique lancinant supplicié au son d'une rythmique lugubre, en long crescendo bien achevé à la limite de l'hystérie. Live ? Dead. Retour à la terre. Sous le chardon.

note       Publiée le samedi 1 juin 2013

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