The Eden House › Smoke and mirrors

'Du coup, l'achat du premier album se profile comme une option très probable...' concluais-je ma chronique du mini de reprises des Anglais de The Eden House. A l'heure où le groupe doit en être à son quatrième album, j'ai effectivement franchi le pas et me suis procuré ce premier opus découvert sur scène à Londres. L'attente était uniquement due à une crainte de ne pas retrouver sur cd la magie ressentie en direct moi qui ne recherche pas forcément les trucs trop éthérés, crainte bien vite balayée dès les premières écoutes de ce beau disque enveloppé dans sa magnifique pochette. Pour reprendre les termes de ma chronique et résumer l'axe de travail, Stephen Carey (ex-This Burning Effigy, N.F.D., Adoration...) et Tony Pettit (ex-Fields of the Nephilim, Rubicon, NFD...) composent les titres tandis que diverses chanteuses se succèdent derrière le micro et pas des moindres puisqu'on retrouve notamment Monica Richards (Faith and the Muse) et Julianne Regan (All about Eve). L'intérêt de la démarche est que chacune d'elle parvient à apporter sa touche personnelle à l'ambiance des chansons; c'est ainsi que 'To belive in something' sonne comme du Faith and the Muse plus éthéré. Pour discuter du cas Julianne Regan, je me dois de préciser que je n'ai jamais tellement goûté à la musique de All about Eve, la jugeant trop légère et fleur bleue, mais force et de d'admettre que sa prestation vocale sur ce disque est bouleversante. Ecoutez le sublime 'All my love', il vaudrait l'achat à lui-seul. La musique de The Eden House se veut un accès à la beauté, les arrangements sont délicats, soignés, planant, aspect renforcé par l'usage du violon et des nuances de flûte. On privilégie les tempi pas trop rapides, les guitares aériennes, sans se départir de quelques bases gothic rock, notamment dans le jeu de basse ronronnant de Tony Pettit. Quelques bribes exotiques exprimées grâce au violon et aux percussions permettent de renforcer le pouvoir évocateur des morceaux dont la pochette résume bien la portée selon moi. C'est magnifique, poignant, rien de niais, de la beauté mélancolique et poétique à l'état pur qui n'empêche pas quelques éclats plus électriques ('Trashed treasure'). Un parfait doublé avec le mini de reprises chroniqué précédemment et presque une heure de finesse dans un monde de brutes...