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MoonSatellite › Missing Time
- 2011 • Musea Dreaming Dreaming-DR 8474 • 1 CD
cd • 5 titres • 68:03 min
- 1Missing Time I 21:15
- 2Missing Time II 17:59
- 3Missing Time III 7:28
- 4Missing Time IV 12:28
- 5Missing Time V 8:53
informations
Pour en savoir plus sur MoonSatellite et y télécharger des extraits MP3, visitez son site web: http://moonsatellite.volutes-abstruses.com/
line up
MoonSatellite (Synthétiseurs, claviers et programmations des rythmes par Alesis Andromeda A6, Moog Minimoog Voyager, Moog Taurus III, Roland SH 201, Korg R3, Korg Triton Le, Akai MPC 5000, Roland MC 808 et Yamaha RM1X, Moog MoogerFooger MF 108M Cluster Flux, Electro Harmonix Deluxe Electric Mistress - Small Stone - Stereo Polyphase - Flanger Hoax Polychorus - Deluxe Memory Boy - Stereo Memory Man with Hazarai - Cathedral Stereo Reverb)
chronique
On n'a pas assez de nos deux oreilles pour suivre tout ce qui se passe dans les sphères de la MÉ. On essaie d'en écouter le plus possible mais il y a toujours quelque chose qui passe sous le radar. Comme “Missing Time” de Moonsatellite. Ceux qui sont familier avec l'univers musical de Lone Wofl savent de quoi sa musique est forgée. Pour ceux qui ne le sont pas; elle est fortement influencée par Jean Michel Jarre et de sa période Oxygene/Equinoxe. Sauf que “Missing Time” est différent. C'est une union de la romantique et cosmique French School au Berlin School exploratoire des années Schulze, plus particulièrement sa période Blackdance et surtout Body Love. Mais par-dessus tout, c'est un superbe album serti de trois magnifiques titres qui trônent très bien au-dessus des cinq mouvements de “Missing Time”.
Des vents aux torsades bouclées roulent dans une ambiance cosmique où des voix plaintives flottent dans un environnement électronique qui sonne comme une fusion d'Oxygène et de Magnetic Fields de Jean Michel Jarre ouvrent les corridors des Voies Lactées qui imbibent la très longue première partie de “Missing Time”. L'ouverture est tout simplement exquise avec cette ambiance cosmique qui semble figée dans un trou noir. L'impression d'être totalement immerger dans une faune cosmique est très prenante, surtout avec un casque d'écoute. Et dès les premiers balbutiements des séquences qui avancent à pas de loup, "Missing Time I" nous entraîne dans la lente spirale morphique des années analogues. Le rythme est doux. Hyper doux! Il arpente les escaliers du temps embaumé de chœurs angéliques et des ambiances lunaires qui flirtent étonnement avec celle de Jarre. Muni de ses pulsations étanches le rythme suit sa courbe ascensionnelle, flottant avec une apesanteur enivrante dans un micmac cosmique composé des éléments soniques de cette poésie interstellaire qui a tellement bercé nos rêves. Nous sommes définitivement plus loin qu'au paradis. Tout est présent; chorale cosmique, trainée de poudres d'étoiles, pluie métallique, gaz cosmiques et bruits interstellaires. Moonsatellite affiche une douceur onirique sur sa délicate structure rythmique qui tournoie si fragilement dans son embryon cosmique. Et la chorale est impénétrable, tant la densité des octaves nous amène là où les grands de la MÉ des années vintage nous avaient égarés. Les 10 premières minutes sont de superbes embellies cosmiques, alors que tranquillement le rythme s'éveille avec des boucles échoïques qui s'entrechoquent et ondulent comme des rimes enfantines roucoulant avec innocence sur les cliquetis des cymbales. Ces vagues cosmiques qui s'entrelacent et bouillonnent avec passion supportent les frappes des percussions et entend une autre ligne de séquence, plus mélodieuse, ramper au-dessus de leur magma sonore alors que d'autres percussions, plus franches et plus incisives, découpent le rythme pour le propulser plus haut, plus loin. Cette nouvelle portion de rythme forme une sulfureuse symbiose avec les éléments cosmiques alors que sa progression nous amènes aux portes de Klaus Schulze sur son majestueux Body Love. Et on reste coi. Sidéré par cette permutation des ambiances vers ce mouvement soutenu par des frappes de percussions qui morcellent cette approche initiée vers la 10ième minute et où Jarre, croise un Adelbert Von Deyen fortement imprégné par Klaus Schulze. Les solos de synthé se délient les harmonies alors que le tempo crescende vers les étoiles, enracinant à tout jamais les délices oubliés de l'ère analogue que Moonsatellite a retrouvé dans le grenier de ses inspirations. Magique et ça vaut à lui seul l'achat de “Missing Time”. Mais il y a autres choses sur cet album.
"Missing Time II" offre une intro plus repoussante où des bruits hétéroclites valsent comme des feuilles de métal qui se tordent de peur. On entend une ligne de basse pulser au loin, alors que des éléments plus chaleureux, harmoniques apparaissent dans cette épave sonore qui dérive vers l'inconnu. Les orchestrations sont belles et, peu à peu, redorent les tonalités difformes d'une intro qui tranquillement bascule vers une belle sonate interstellaire. Une ligne de basse séquence pulse un peu avant la 10ième minute, balayant les derniers souffles d'une chorale oubliée dans les restes de l'intro. Une autre ligne de séquences s’arrime, faisant osciller ses ions dans des entrecroisements et tissant des mouvements linéaires qui ondulent constamment sur le contrepoids de leurs élans sédentaires. Et "Missing Time II" galope maladroitement sur son rythme évasif. Un rythme habillé de lignes de séquences dont l'amoncellement et les entrelacements appellent l'irréel à ces formes plus concrètes où séquences martelées et percussions soutenues battent lascivement sous des harmonies d'un synthé aussi morphique que lyrique. "Missing Time III" est définitivement mon coup de cœur sur “Missing Time”. C'est un beau down-tempo cosmique, une belle ballade lunaire avec des percussions dont l'écho de leurs coups se perd dans des douceurs astrales. Les harmonies sont tellement fragiles qu'elles vous scient les jambes. Et une superbe, mais superbe ligne de synthé vient dévoilée une mélodie toute gênée qui soupire dans la nuit et nous amène là où seul on veut bien être. Mirifique! Moins accessible, "Missing Time IV" laisse mariner son intro dans une foule de tonalités électroniques qui nous sont familières. On y entend du Jarre, du Vangelis (Invisible Connections) et même du Kraftwerk lorsque les larmes de violons viennent secouer l'emprise de nos souvenirs (j'entends du Thierry Fervant) et laisser une voix de sirène astrale ensorceler notre âme avec une de ces mélodies uniques au cinéma dramatique et poétique Français. Évasif et morphique le tempo explose avec des percussions nourries et des séquences qui sautillent dans le pas des autres, moulant ainsi un down-tempo hypocrite qui laisse son rythme lent se nourrir des séquences bouillonnantes. Ces séquences fiévreuses trépignent dans leurs ombres de rythme, créant une symétrie rythmique implosive qui accepte volontiers les caresses des voix astrales et séraphiques, ajoutant une étonnante dimension poétique à un titre aux origines assez éclectiques. "Missing Time V" est une ode ambiante à Jean Michel Jarre. On y décèle toute ses périodes sur une structure ambiosphérique qui flotte et flotte avec toute la richesse de ses influences.
Magnifique et totalement renversant. “Missing Time” est un superbe album qui semble sortir tout droit du temps. Cette façon dont les cinq structures se chamaillent les souvenirs de Jarre, Schulze, Vangelis et Kraftwerk est tout simplement exquise et en fait un album assez unique où les rythmes croissants s'extirpent des ambiances cosmiques pour faire rouler leurs squelettes désarticulées, comme leurs séduisants down-tempo, dans des longues structures où foisonnent des mélodies lunaires qui feront verser des soupirs de l'âme. C’est très bon, voire excellent et hautement recommandable.
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