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Marc Almond › Orpheus in exile

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sebcircus      vendredi 17 mai 2013 - 17:25

cd • 12 titres

  • 1Boulevards of Magadan
  • 2Forgotten tango
  • 3My fire
  • 4I love so much to look into your eyes
  • 5Friendship
  • 6Pearly night
  • 7Brave boy
  • 8Day and night
  • 9A skein of white cranesBeggar
  • 10When youth becomes a memory
  • 11Autumn
  • 12Letter from Magadan

extraits vidéo

informations

Andrei Dorofeev Studios, Pavian Studios, Garret Studio, Moscou, Russie

L'album est en réalité sorti sous le nom de Marc Almond with Alexei Fedorov feat The Rossia Orchestra Ensemble

line up

Marc Almond (chant), Alexei Fedorov (arrangements)

Musiciens additionnels : Evgeny Kudryashov (batterie, percussions), Timur Pirogov (basse, contrebasse), Igor Uporov (guitares), Sergei Bagin (guitare, guitare sèche), Oleg Smirnov (guitare sèche), Alexei Fedorov (guitare, choeurs), Anatoly Ponomarev (bayan), Lyudmila Karpoushkina (violon), Dimitry Sadknov (clavier, grand piano), Oleg Anurin (clarinette, clavier, grand piano), Varvarka Kalganova (grand piano), Anatole Sobolev (direction)

chronique

Ses voyages en Russie auront décidément beaucoup marqué Marc Almond. Il explique que c'est lors d'une tournée en 1992 qu'il a découvert la musique de Vadim Alekseyevich Kozin grâce à des disques offerts par de jeunes fans. Ces présents ont beaucoup ému notre Anglais qui a également été touché par l'œuvre et l'histoire de cet artiste qui connut tout d'abord la gloire et fut adulé du public avant de finir au goulag en raison de son homosexualité (un crime en URSS) et pour avoir refusé d'écrire des chansons à la gloire de Staline qui adorait pourtant son répertoire. Kozin avait simplement expliqué qu'il n'était pas un chanteur politique, la réponse à ne pas donner ; les anciennes rumeurs que sa popularité avait tues ressurgirent de plus belle et lui valurent un exil en Sibérie jusqu'à la fin de ses jours, même après sa libération puisque les charges pour homosexualité l'empêcheront sans cesse d'être vraiment réhabilité. L'amour de la musique le poussera néanmoins à composer à nouveau mais, explique Marc, des titres plus mélancoliques, sa personnalité ayant été marquée de manière indélébile par son sort. Son journal intime révélera son amertume, sa fatigue tant morale que physique. Ses disques détruits, sans concerts, il se verra pourtant redécouverts par des admirateurs au cours des 80's, lesquels n'hésitaient pas à lui rendre visite. Vadim se faisait alors un plaisir de les régaler de petits concerts privés dans son appartement. Il mourra en 1994 à l'âge de nonante et un ans. Tant son style que son statut d'icône gay persécutée ne pouvaient qu'intéresser un artiste de la trempe de Marc Almond qui s'est associé au producteur et arrangeur Alexei Fedorov pour tenter de rendre justice au répertoire de Kozin et le faire redécouvrir au delà des frontières soviétiques. Né d'une mère gitane, ce dernier s'inspirera grandement de cette musique pour écrire, ses textes reflétant la beauté de la nature et des paysages de Russie ainsi que diverses réflexions sur les grands moments de la vie, l'amour, la romance tragique. Marc souhaitait rester le plus fidèle possible à l'esprit originel de ces titres et leur conserver un feeling russe aisément reconnaissable (il n'hésite d'ailleurs pas à chanter quelques paroles dans cette langue sur 'Forgotten tango'). Inutile de vous dire que cet album est une réussite totale, notre Anglais n'étant jamais aussi à l'aise que dans cet univers cabaret/variété/chanson et ses diverses extensions ; sa voix et les arrangements des musiciens du Rossia Orchestra Ensemble rendent pleinement justice à la beauté et la délicatesse des chansons. Glissant entre influences jazzy un peu tristes, arrangements de musique russe traditionnelle, piano cabaret, tango occidental, Marc Almond remet en lumière les sonorités d'une époque à priori révolue mais dont les émotions simples et vraies parlent étrangement toujours au cœur de nos jours. Intimistes mais jamais trop dépouillées, ces pièces dégagent certes de la tristesse ('Beggar', le bouleversant 'A skein of white cranes'...) mais également de la poésie et quelques touches de clarté aussi intenses qu'elles sont fugaces ('I love so much to look into your eyes', 'Friendship'). Personne mieux que Marc n'aurait pu mener pareille entreprise à bien et il s'acquitte de la tâche avec brio, on sent l'hommage sincère et humble d'un admirateur mais qui, bien plus que cela, fonctionne sur la même longueur d'onde au pont de comprendre et savoir restituer ces pièces. Marc se réjouit d'ailleurs de savoir que les disques de Kozin s'écoutent à nouveau et que de nombreux jeunes Russes connaissent aujourd'hui ses airs ; Kozin aurait apprécié c'est certain et il aurait sans doute également adoré rencontrer cet excentrique Anglais capable de restituer son répertoire avec tant de conviction.

note       Publiée le mercredi 15 mai 2013

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    sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

    Bel album en effet, comme toute ses dernières productions "Feasting with panthers" et "Variété" sont aussi des albums tout à fait recommandables.

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    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Merci Twili !