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The Legendary Pink Dots › Hallway of the gods

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Scissor Man      dimanche 21 avril 2013 - 10:05
floserber      dimanche 10 juillet 2016 - 15:05
taliesin      dimanche 21 avril 2013 - 07:50
Klozer      samedi 3 septembre 2022 - 19:22

cd • 11 titres • 00:00 min

  • 1On High
  • 2Mekkanikk
  • 3Sterre
  • 4Spike
  • 5All Sides
  • 6Harvest Babies
  • 7Lucifer Landed
  • 8The Hanged Man
  • 9The Saucers Are Coming
  • 10Destined To Repeat
  • 11Hallway

informations

Produit par Frank Verschuuren - Ingé-son : Frank Verschuuren - Enregistré au Studio Klaverland et au Miller Block (éléments de "All Sides" et "The Hanged Man"), Vancouver, Canada (1996/1997)

"covered up by El Cod" (ndlr : qui n'est autre que Steve Stapleton/Nurse With Wound)

line up

Edward Ka-Spel (Qa'Sepel) (chant, claviers, lyre [détruite]), Ryan Moore (basse, batterie, guitares électrique et acoustique), The Silverman (claviers), Niels van Hoorn (Niels van Hoornblower) (cuivres acoustiques et électriques, flûte), Frank Verschuuren (appareils sonores), Edwin Van Wanrooij (guitare)

chronique

La deuxième moitié des années 90… Période troublée, où dans la musique semble régner la désorientation et l’oubli absurde du passé… Qu’arrive-t-il donc aux Legendary Pink Dots ? 96 est une année marquée par une étrange inactivité, jamais vue depuis la création du groupe… Ils ont – temporairement – remplacé les fidèles Martjin de Keer et Raymond Steeg par un certain Atwyn et un certain Frank Verschuuren, qui va doter leur nouveau disque un son pour le moins novateur. Les Dots sont restés coincés dans le couloir des dieux, dans ce "trou béant dans le temps" que Ka-Spel décrit sur la chanson titre, illustration parfaite d’un couloir monotone habité par une brume millénaire à couper à la serpe. Une dérive quasi-inerte, monochrome comme ils ne nous en avaient pas habitués jusqu’ici, annonciateur des expérimentations drone-ambient à venir, particulièrement sur les œuvres solos de Ka-Spel. Tout l’album, en somme, de par sa production à la fois numérique et crade, ses textures à la fois organiques et froides comme du métal rouillé, annonce la direction plus électronique vers laquelle ils tendent par intermittence depuis qu’ils ont fricoté avec le Skinny Puppy en roue libre de Last Rights. Cela donne des parti pris de production pour le moins extrêmes, brouillant le moindre des repères, quitte à hérisser les oreilles. On est entré dans l’age du "Whirled Wide Web", comme dit le livret ; le psychédélisme est bien plus diffus et lointain qu’il ne l’était sur le diptyque Shadow Weaver, qui paraît presque chaleureux à côté. Idem pour les ballades planantes de 9 Lives, ici évidées de tout romantisme, de toute main tendue. D’ailleurs le grandiose On High démarre le disque avec le même feeling d’état des lieux morbide que Madame Guillotine… Cette fois Ka-Spel griffonne les paroles dans un trajet, comme à son habitude, alors que l’avion survole le Groenland pour le ramener d’une énième tournée américaine… Ses pensées sont éparses, amères, tout comme la musique. Sa nausée est-elle due à l’avion ou à l’immaturité des humains qui le lasse ? Notre petite terre, vue d’ici, à l’air aussi fragile que menaçante. Impossible de cerner l’humeur exacte de ce disque. Sur Mekkanik, Ka-Spel endosse soudain la voix d’un cyborg destiné au sexe, tel l’Ami Electrique de Tubeway Army, ou le Gigolo Joe de Spielberg… Sa mélancolie est terrible. Et ça ne s’arrange pas par la suite… L’avion continue de dériver dans l’éther qui s’épaissit à vue d’œil, et le monde défile devant les yeux du poète, impuissant devant sa marche désormais absurde. Jusqu’au tourbillon instable et sans queue ni tête de All Sides, où le groupe joue sans filet, largue pour de bons tout repères et se fond dans un tableau impressionniste de ciel qui tangue, vision de transe non contrôlée. "N’est-ce pas un peu tard pour commencer à croire ?" s’y demande le narrateur, paumé et à nu, avec la production psychédélique et brûlante pour seule protection. Encore plus étrange, finalement, est la redescente mélancolique de Harvest Babies, où la vision de Ka-Spel continue, le jour du jugement succédant à l’apocalypse. Si un solo Floydien vient rappeler Maria Dimension, Ka-Spel semble apaisé et implore le Seigneur d’accepter tous tels qu’ils sont… On finira par apprendre que tout cela a été inspiré par une visite dans une "sweat lodge", sorte de sauna chamanique commun aux Indiens d’Amériques, Finnois et Celtes ! Et puis tout se dissipe quand démarre Lucifer Landed : brouillard atroce et mal de crâne dont on ne réalise qu’il était là qu’après son départ. Lucifer est ici bien évidemment à prendre au sens de celui qui amène la lumière, tant la clarté et l’évidence de cette sublime folk-song irradie dès la première écoute. Le texte est indéchiffrable mais les mélodies sont d’une beauté qui apaise le plus vif des tourments, comme l’était On Another Shore sur 9 Lives. Il est clair que cette merveille rend terne le reste du disque par comparaison, mais les Dots enchaînent malicieusement de la seule bonne façon qui soit : en changeant complètement de sujet avec un genre de glam rock sautillant et dégénéré. Finalement, l’ovni total de ce disque, sans jeu de mots, c’est le drolatique The Saucers Are Coming, une expérience pour le moins surprenante, même pour un habitué aux excentricités des points roses. La voix de Ka-Spel murmurant à notre oreille d’emblée prend de court (surtout au casque)… C’est un titre narratif. Il a quelque chose à nous confier et parle de… d’un soir où il fait la vaisselle en écoutant la radio ! Un bonhomme comme les autres en somme… Mais très vite, une voix surgit du transistor, la voix de Ka-Spel himself – éternel dédoublé - et le titre part immédiatement en sucette, tandis qu’une machine krautrock se met en branle, de même qu’un délire à la Independance Day, fin du monde médiatisée, grands signaux dans le ciel… On ne sait s’il faut rire (ce serait bien la première fois dans ce disque déshumanisé), mais le premier degré et l’absence de peur du kitsch imposent le respect. "There is no moon tonight / And the stars are whispering our names". Pourquoi faut-il qu’ils tapent toujours juste même avec les ingrédients les plus fragiles ? En définitive, en cette très cyber(punk ?) année 97 où beaucoup d’artistes plongent tête baissée dans un bain électro de peur d’être ringards, les Dots tirent leur épingle malgré leur absence de moyens… Grâce à ce producteur extrémiste… Au risque de devenir étranger à eux-mêmes, malgré leur univers si riche et déjà bizarre en soi. A période bizarre, album bizarre, et celui-là ne ménage franchement pas sa peine.

note       Publiée le samedi 20 avril 2013

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    J'aime bien ce dixe, mais bon, quitte à faire mon vieux c*n, je trouve que c'était mieux avant - époque 'The Golden Age'...

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    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    Nan mais 4 boules, ça va pas ou quoi ! Cet album me fait chialer de bonheur et comme dit ma psy, c'est bon de chialer.

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