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Mohammad › Som Sakrifis

  • 2013 • Pan 1 CD

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Membre Note Date
Gros Bidon      lundi 5 septembre 2022 - 19:17
gybe      samedi 19 février 2022 - 17:14
jb29      vendredi 18 septembre 2015 - 18:37
dimegoat      mardi 12 août 2014 - 18:53
Saïmone      lundi 21 juillet 2014 - 15:38
zenithzahir      vendredi 30 août 2013 - 14:38
Storm      lundi 10 avril 2023 - 22:45
Cinabre      lundi 5 septembre 2022 - 19:21
Tacrolimus      mardi 11 avril 2017 - 10:51
Yog Sothoth      lundi 15 février 2016 - 10:05
Khyber      samedi 17 janvier 2015 - 09:28
Melas_Khole      vendredi 5 décembre 2014 - 01:05
GinSoakedBoy      mardi 29 avril 2014 - 23:17
Rodrigayz      dimanche 20 octobre 2013 - 10:26
VL      dimanche 1 septembre 2013 - 22:24

cd • 3 titres • 32:04 min

  • 1Sakrifis
  • 2Lapli
  • 3Liberig Min

informations

line up

Coti K. (contrebassiste), Nikos Veliotis (violoncelle) et Ilios (oscillateurs)

chronique

Vous aussi vous devez connaître ça, chers lecteurs. Cet espèce de syndrome un peu dégueulasse qu'on appelle l'expérience. Cette chose infâme qui vous ruine naïveté et fraîcheur, découverte et enthousiasme. Plus le temps passe, et plus rare sont les coups d'éclats. Si vous êtes des habitués du site, je parie qu'au début de votre errance virtuelle dans ces lieux simultanément accueillant et repoussant, vous aviez, comme tout un chacun, des coups de cœur mensuels. Vous lisiez (et écoutiez) au moins un disque par mois qui allait vous ouvrir inexorablement vers des horizons pour vous aussi vierge que votre première petite amie (qui n'était pas si jolie, avec le recul). Vous étiez, peut être pas un défricheur, mais en tout cas un fouineur. Un chercheur (au sens CNRS du terme). Un creuseur. Vous saviez ce que vous vouliez, et vous mettiez tout en œuvre pour trouver pépites et perles. Vous étiez assoiffés. Vous l'êtes toujours. Car cette soif, cher lecteur, si tu traînes dans les parages, c'est que nous la partageons. Et que nous savons qu'elle ne se tarit jamais. Ô grand jamais, fort heureusement. Et puis le peer-to-peer est arrivé. Très tard, chez moi. J'étais déjà ruiné, de toute façon. Mais ça a été le pic de jouissance. Je buvais jusqu'à plus soif ! J'étais abreuvé à l'infini. C'était pas un coup de cœur par mois, c'était par semaine ! Par jour ! Je téléchargeais comme un malade, j'empilais, j'achetais même un baladeur mp3 pour écouter tout ces disques dont le temps me privait de la découverte. Petit à petit, l’excitation s'est mêlée de lassitude. J'avais écouté les nouveautés, les vieux classiques – du moins le pensais-je. Mes artistes préférés passaient à la moulinette, eux aussi, de la demi-écoute torchée au volant de ma voiture, dans le métro, en fond sonore pendant que je faisais la vaisselle. Fallait bien se rentre à l’évidence : j'étais blasé. Je me prenais pour un champion du bon goût, du jugement, de la vérité. Ce que l'expérience fait passer pour de la valeur, ce n'est rien d'autre qu'une fuite de la répétition. Et puis, une fois compris que la répétition, dans un monde à bout de souffle, n'est pas à montrer du doigt, mais bien à ériger comme un modèle de création, on est prêt à s'ouvrir comme une fleur. Mohammad, derrière ce nom qui fait penser à nos amis persans, se cache un trio amateur des films de Belà Tarr. La comparaison a été soulignée par la quasi totalité des chroniques de ce disque, et pour une bonne raison. Ce disque, c'est le Cheval de Turin, et sa bande originale cyclique, obsessionnelle, répétitive. Des drones de cordes (contrebasse, violoncelle), taillées dans d'infimes mélodies, délicates et fragiles. Des nappes électroniques, discrètes. Comme un rayon de soleil réfléchi sur une mer de plomb. Ou, pour rester dans le thème, comme la démarche claudicante et pachydermique d'un cheval de trait à l'agonie. Mohammad esquisse un amour des travellings, des plans fixes. Du noir et blanc propre. D'une narration qui tient plus de l'évocation. « Som Sakrifis » est envoûtant, d'autant plus qu'il est bref. Loin du marathon, l'album s'écoute comme on lit une nouvelle. Une nouvelle de Yirminadingrad, surtout. Une nouvelle de Volodine, Lutz Bassman. « Som Sakrifis » n'a pas eu besoin de nombreuses écoutes pour devenir instantanément un coup de cœur. De par sa courte durée, il passe plusieurs fois par jour. Il devient peu à peu un compagnon, un souvenir, une photo vieillissante qu'on garde dans la poche. Avec lui, on s'évade vers un monde d'où l'on souhaite revenir. Tant qu'on peut encore faire l'aller-retour, je vous conseille de prendre votre billet.

note       Publiée le mardi 16 avril 2013

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Note moyenne        15 votes

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Après un gros passage à vide, le groupe (sous sa forme duo, à savoir MMMD) revient avec un album formidable, très différent, très "pop", avec une pochette au mauvais goût intersidéral. Génial

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Merci Cinabre, je mets ces titres dans ma liste d'écoute.

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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A ne pas manquer dans le même esprit: la disco de deathprod (sauf le dernier beurk) et fovea hex - allure.

Tu m’en diras des nouvelles!

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Je reste sans voix ! Je n'avais jamais entendu parlé du style musical Drone et à l'écoute de cet album on comprend tout de suite de quoi il s'agit : "Style de musique caractérisé par l'utilisation de sons et de notes soutenues" me dit Discogs. Je découvre également Mohammad et il me presse d'en apprendre plus sur ce projet musical. Incroyablement puissant et envoutant on découvre toute la richesse de ces compositions avec une excitation que chaque note vient relancer. C'est tout simplement beau, enivrant mais aussi angoissant. J’hésite entre très bon et Chef-d’œuvre mais je crois que je ne vais pas hésiter longtemps.

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gybe Envoyez un message privé àgybe

Liberig Min est vraiment intriguant, je ne m'en lasse jamais. C'est tellement prenant.

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