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Robert Schroeder › Ferro Oxid

cd • 8 titres • 69:41 min

  • 1Ferro OXID 11:15
  • 2Nature Processed 10:58
  • 3Reduction 8:01
  • 4Carbon Dioxide 6:02
  • 5Interaction 7:17
  • 6Time is Changing 6:36
  • 7Matter Decay 9:27
  • 8Acceleration 10:09

informations

Pour en savoir plus sur Robert Schroeder et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://www.news-music.de/home_e.html

line up

Robert Schroeder (PPG Wave2, Minimoog, Multimoog, DX-7, D-110, Sequential Drumtraks et Atari 1040-ST)

chronique

Robert Schroeder ne cessera donc jamais d'innover autant que d'étonner! Avec un titre aussi ludique que “Ferro OXID”, le désigner des sons et l'architecte des rythmes improbables revient en force pour un 28ième tour de piste où ses recherches musicales, toutes formes confondues, depuis Harmonic Ascendant trônent en maitre absolu sur ce sidérant nouvel opus qui en étonnera plus d'un. De ses romanesques incursions dans les univers ambiants à des rythmes doucement portés par des approches groovy et lounge, Robert Schroeder propose plus de 70 minutes d'une MÉ vivante et innovatrice où les antipodes du mouvement Berlin School s'étreignent dans des structures que Schroeder poussent toujours et encore plus loin.
La première portion (Ferro OXID et Nature Processed) de ce dernier album de Robert Schroeder est celle qui surfe le plus sur les racines de la Berlin School. Racines qui trempent indéniablement dans une sonorité contemporaine mais dont les structures restent toujours aussi antiques. La pièce-titre étend son nuage de brume électrique et ses souffles d'anges nucléaires dans une intro où les harmonies morcelées pleurent dans des tintements et des percussions rongées par l'oxyde de fer. Ces chœurs et brumes finissent par forger des cerceaux dont les ombres hésitantes flottent comme des spectres perdus dans une ambiance apocalyptique. Des riffs s'agitent fiévreusement, emportant dans leurs frétillements ces cerceaux qui deviennent les éléments harmoniques d'un rythme circulaire et finement hachuré que des percussions percutent et harponnent d'une approche plus lourde et plus vivante. Les harmonies du MiniMoog soufflent comme des lassos fantomatiques sur une structure alourdie par des percussions claquant comme les fouets des danses technos unijambistes. Et les premiers accords de séquenceur arrivent, plongeant "Ferro OXID" dans un savoureux micmac rythmique avec des séquences, au départ galopantes, qui voltigent en de fines ruades désarticulées et dont les vives touches alternantes tournoient dans une mélodieuse ivresse rythmique. Et bang-bang boum-boum, le rythme redevient de plomb avec des pulsations qui claquent dans les figures harmoniques des séquences, conduisant un "Ferro OXID" essoufflé dans les cybernétiques ambiances méditatives de "Nature Processed", là où nous attend le romanesque univers de Schroeder. On a vraiment l'impression de nager dans les mystiques ambiances de Harmonic Ascendant sur ce titre où une fine ligne de mélodie enchante dans ce monde perdu, peinturé de voix éthérées qui fredonnent sur le scintillement d'un ruisseau regorgeant de chants d'oiseaux amphibiens. Un univers hors de ce monde qui charme une ouïe médusée par ce retour aux sources totalement inattendu de Robert Schroeder qu'un rythme lunaire réveille les douces pulsations d'une union des percussions et d'une ligne de basse songeuse dans une ambiance aussi morphique qu'irréelle. Voilà bien un 22 minutes que l'on réécoute encore avant de passer à "Reduction" qui est un superbe funky-groove embellit d'une luxuriante faune sonore comme seul Schroeder peut concocter. De ces percussions délicates, claquant finement dans les ondulations roucoulantes d'une ligne de basse aux suaves odeurs suggestives, le tempo oscille avec une langueur numérique tout en croissant son intensité métallique dans les froides pulsations des tonalités nucléaires et les lamentations nasillardes d'un synthé, tant lunaire qu'orgasmique, dont les arômes harmoniques rappellent une scission de Double Fantasy. C'est assez unique et très à l'image de l'univers stéroïdé de Robert Schroeder, tout comme "Carbon Dioxide" qui, tout en offrant une structure de rythme apparente, sautille à contretemps de son mid-tempo enrobé d'une faune psybient où halètements psychotroniques et solos aux formes harmoniques toujours nasillardes ornent un rythme déchiré par son ambivalence.
"Interaction" est un très beau down-tempo lunaire. Le rythme est distrait et coule avec la langueur de ses pulsations et accords échoïques, où tintent cymbales et roulements de tambour épars, dans un abstrait décor de poésie lunaire avec un synthé qui lance ses harmonies contradictoires sur les tapis d'une voie lactée éclatant d'une vie sonique argentée. C'est un slow organique dans une faune psychédélicosmique. "Time is Changing" est un bon techno qui subjugue avec son intro teintée par une approche des contes et westerns mexicains. De méditatif, avec ses bizarres accords de guitare acoustique hispanique, l'ambiance devient de plomb avec de lourdes pulsations qui secouent les antichambres de nos tympans, dont chaque résonance soulève ses particules harmoniques multi-soniques, sur une structure entrecoupée de son rythme pilonné par de brefs passages aussi oniriques que bordéliques. Les sonorités du MiniMoog sont aussi distinctives qu'envoûtantes tout au long de “Ferro OXID” et la façon dont Schroeder sculpte ses perles méditatives sur "Matter Decay" est extrêmement séduisante. Sur un rythme qui hésite à sortir de sa torpeur morphique, les limpides accords de clavier errent sur des pulsations mécaniques. Troquant leur musicalité pour des souffles de cristal, ils tracent des filaments harmoniques qui s'ébattent sur les fines ruades des percussions dont les tintements et les coups de peaux timides sculptent un rythme très évasif. Et ce rythme permute aussi en un fin filet stroboscopique dont les contours hachurés se laissent caressés par ses solos oisifs d'un synthé qui délaisse ses empreintes primales pour insuffler ses harmonies adjacentes avec des voix d'outre-monde qui murmurent dans une dryade aussi mélodique qu'un univers organique peut le permettre. "Acceleration" conclut cette 28ième œuvre de Robert Schroeder avec une structure évolutive qui se veut une belle conclusion à “Ferro OXID”. Des pulsations grésillant comme des élytres de cigales blessées accompagnent les vents désertiques qui débouchent ses premières secondes. Une brève et captivante ligne de piano étend la première structure mélodique dont l'ombre se retrouve coincée dans une vie sonore bariolée de riffs de clavier, de fuzz wha-wha et des pulsations métalliques. Les premiers battements technoïdes arrivent et "Acceleration" offre un rythme linéaire qui s'entoure de stries d'un synthé spectral. Un synthé grouillant de sa faune sonique bigarrée qui diffuse aussi ses voix cosmiques fredonnant comme des chœurs chtonien et conduisant "Acceleration" dans une phase ambiosphérique où de superbes solos rêveurs accrochent un soupir aux oreilles, revitalisant un rythme de techno assouplit par les approches mélodiques d'un MiniMoog qui a encore plein de brume et de voix cosmiques à étendre sur un délicat rythme perdu dans sa fusion techno-morphique.
Rarement le style de psy dance robotique de Schroeder m'aura séduit à ce point. “Ferro OXID” est un genre de testament musical que Robert Schroeder signe pour ses fans avec un album qui s'inspire de ses 27 premières œuvres. On y trouve de tout, dans une sonorité encore plus éclatante si cela se peut. C'est le carrefour d'un univers musical qui, en toute vraisemblance, aboutira vers d'autres formes d'ambiances et éléments soniques qui viennent enrichir le vocabulaire tant musical qu'électronique du magicien d'Aachen. Quel merveilleux album! À recommander sans hésitations.

note       Publiée le jeudi 11 avril 2013

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