Portal › Vexovoid

À demi dévoré par des calamars géants, la tête enfoncée profondément dans les failles d'une cheminée hydrothermale. Le venin souffreteux des tentacules qui vous étreignent et vous étranglent. La pression qui réduit vos os à de la poussière planctonique. Le vrombissement paresseux de la tectonique, chevauché par d'impossibles baudroies mortes-vivantes, affamées des sucs métastatiques de votre âme. Âme perdue dans la tornade abyssale du strict règlement de la gravité. Ici-bas le soleil n'a jamais percé, transportant vainement son absence sur les parasites des cadavres de baleines à demi dévorées par le Grand Cthulhu en guise d'apéritif. Son règne touche à sa fin, car le Kraken réclame vengeance, dans un tête à tentacules qui laissera la terre comme une vulgaire mare de boue. Le bec déchire, les griffes entaillent, les ailes sont arrachées, et la plainte contrite des corps déclenche un tsunami qui engloutit aussitôt les animaux terrestres. Sous la violence des coups, l'abysse se soulève, émerge du noir dans un tourbillon vertical qui déverse sur le monde les restes des charognes et de la vase millénaire. En d'autres termes, Portal arrête un peu la branlette pour nous offrir son album le plus efficace, le mieux produit et peut être bien le plus réussi. Une trentaine de minutes, à l'ancienne. D'ores et déjà celui qui revient le plus chez moi, en tout cas. 5.5/6, car il continue de grower. Edit : et d'ailleurs il a tellement growé et, ressuscité par les albums de l'année, il n'en devient que meilleur mois après mois. Le clip de Curtain met la misère à la totalité des clips de Tool. Grand, très grand.