vendredi 26 février 2021 | 172 visiteurs connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › L › Laibach › NATO
Janvier et mars 1994, Studio Laibach, studio CD, Ljubljana
Milan Fras, Dejan Knez, Ervin Markosek, Ivan Novak
L'ironie n'a jamais préservé du navet, sinon ça serait trop facile. NATO reste donc à la fois un des albums les plus ironiques de Laibach, et aussi une de leurs plus certaines croûtes. Pour moi qui aime le Laibach obscur des premiers enregistrements mais surtout le Laibach "pop", ce tyran glacial faisant de tubes des monuments d'outrance militariste à l'oreille profane, leur son se doit d'être intimidant, totalitaire comme cette grosse voix d'ours slovène qui fait peur aux enfants. Ce groupe qui montre la dictature silencieuse cachée sous l'entertainment n'est pas juste quelque chose de bourrin, certainement pas même, mais il n'est jamais plus fascinant que quand il est puissance. Sur Kapital, il avait déjà mué, avec un son plus samplé/electro, et après avoir ressorti des tiroirs un vieux live bien expé à l'effigie de l'ex-membre suicidé du groupe, Laibach y va en toute désinvolture en mode techno/dance, ne gardant de puissance que les percussions martiales et les grosses flatulences de cuivres. Pas que ce soit basique, comme toujours nos gais-lurons de l'est sont sophistos et manient les symboles, mais l'effet "plastique-mou" y est prépondérant, et Laibach n'a jamais été Suicide, sans un son burné ils perdent quelque chose. Les speeches de Milan Fras cadrent moyennement sur ces beats cheesy, donc, et les choeurs omniprésents de ses nanas gavent assez rapidement. On comprend l'intention derrière l'évolution synthétique, le fond du concept-album axé sur l'organisation militaire atlantiste est d'ailleurs pertinent j'imagine, mais niveau musique l'effet est greums, en dehors de quelques rares titres efficaces comme la "reprise" de Status Quo ou "Alle Gegen Alle" (rien de surprenant que de la pure EBM reprise par Laibach fonctionne). Une auto-contrefaçon faiblarde de leurs héroïques faits d'armes 80's, le recyclage de ce qui est désormais convenu d'appeler recette, uniquement destiné aux plus fervents admirateurs, révélant au passage des choix de reprises qui auraient pu être nettement plus audacieux en 1994. NATO a le fascisme flacide, et, comme le suggère la raideur gauche de cette chronique, le réécouter pour l'archiver m'a été pénible.
note Publiée le jeudi 14 août 2014
Note moyenne 12 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "NATO".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "NATO".
Pénible l'écoute de Nato? Je ne comprend pas. Moi cet album m'éclate
Korbakounet comment est ce possible écouter Nato t'as été pénible... Ben merde alors c'est une usine à tubes et le compte à rebours terminal est un délice comme grosso modo tous les autres titres de l'album. Et le p'tit dernier est goûtu ma foi.
@Raven: c'est vrai que les apparences sont trompeuses, d'autant que le Quo se croit obligé d'interpréter cette scie à chacun de ses concerts…misère, misère c'est sur les pauvres gens que tu t'acharnes obstinément ! enfoiré !
@ E.Jumbo: c'est vrai que les mecs de la Mano qui causaient de Laibach c'était Priceless :)
D'ailleurs, Laibach ont-ils repris des chansons de Mano Negra ?