Korum › Son of the breed

Korum : "A sufficient number of members of a deliberative body to have their own way and their own way of having it". Voilà qui fixe d'entrée la motivation de cette formation parisienne. Existant depuis 1999, Korum nous délivre là son tout premier album, et l'on peut dire qu'il y a du bagage ! Korum officie dans un metal hybride mélangeant harmonieusement hardcore brutal, death metal, thrash voire même black metal. Le résultat est très surprenant : on se retrouve avec une musique ultra technique, aux riffs saccadés et complexes, aux rythmiques décharnées, déroutantes, mais toujours en phase avec le reste des instruments. Le chant se situe dans une lignée très hardcore/death, à ce titre très efficace, alternant parties criardes avec d'autres beaucoup plus basses. Ce qui caractérise principalement ce groupe reste la recherche dans les compositions. Celles-ci ont été longtemps travaillées (allant jusqu'à étudier le "déplacement corporel" !), et sont destinées à mûrir au fur et à mesure des écoutes. Le problème est que Korum a fait comme choix de privilégier l'intensité à la diversité : nombreux sont les passages indigestes, et l'on a l'impression que le groupe oublie un peu la "musicalité" de son style. Bon, je vous rassure, c'est loin d'être rédhibitoire mais cela gêne parfois. Ceci est d'autant plus dommage que la production, très brutale, se prêtait grandement à cette musique ultra technique : puissante tout en restant crade, à la fois claire et sourde, je ne sais pas si c'était volontaire (à l'instar d'un Gronibard) mais il est clair qu'avec peu de moyens, le son est assez impressionnant. L'album, d'environ 35 minutes, s'ingurgite en intégralité sans problème. Les parties très rapides étant certainement les plus réussies. Cependant les breaks sont trop nombreux, et donc déroutants, mais l'ensemble reste plus que correct. Si vous cherchez un album qui pète le feu durant une demi-heure, n'hésitez pas ! Ça gueule, ça riffe, ça blaste et au final ça fait quand même bien mal !