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Björk › Debut

cd • 12 titres

  • 1Human Behaviour
  • 2Crying
  • 3Venus as a boy
  • 4There’s more to life than this (recorded live at the milk bar toilets)
  • 5Like someone in love
  • 6Big time sensuality
  • 7One day
  • 8Aeroplane
  • 9Come to me
  • 10Violently happy
  • 11The anchor song
  • 12Play dead

informations

Enregistré aux studios Wild bunch, Olympic, Townhouse, Livingston, Matrix, Swanyard, Workhouse ; Londres. Beats Studio-Bombay & Summa studio- Los Angeles. 1-10 produits par Nellee Hooper ; 5 co-produit par Nellee Hooper et Björk ; 11 produit par Björk ; 12 produit par David Cannon et David Cannon.

line up

Gary Barnacle (cuivres), Björk (voix, claviers), Marius de Vries (claviers et programmation), Luis Jardim (basse, batterie, percussions), Oliver Lake (cuivres), Oliver Lake (cuivres), Talvin Singh (tablas), Bruce Smith (batterie et percussions), Paul Waller (claviers et programmations), Martin Virgo (claviers et programmations), Garry Hughes (claviers et programmations), Nellee Hooper (batterie et percussions), Jhelisa Anderson (chœurs), Jon Mallison (guitare), Corki Halle (harpe), Mike Mower (cuivre)

chronique

Premier album solo pour Björk, et premier rendez-vous avec le succès et l’estime. L’album porte parfaitement son nom. Les 12 pièces qui le composent nous présentent Björk, artiste islandaise issue de la musique électronique de Sugar cubes, une voix à la fois fragile, cassée, et formidablement tenue et virtuose. En terme de composition la jeune femme montre une inclination certaine pour les formes pop, les traitements synthétiques délicats, et déjà un soucis de l’arrangement très prononcé. Mais c’est aussi une musique à la culture acoustique très forte, malgré tout ; Luis Jardim est aux percussions, il y a de la harpe( Talvin Singh ! ! !) , des cordes… et Björk fera tout de même un «Unplugged» mémorable sur MTV. Le très représentatif «Human behaviour» qui ouvre l’album en fût aussi le premier extrait. On y retrouve les percussions lourdes et grandiloquentes, les mélodies à la fois étranges et aériennes qui font une grande partie de la classe du personnage, et les violons à la gravité de velours. Sans atteindre encore les merveilleuses harmonies de textures des albums à venir (Post et Homogenic…), Björk et Nellee Hopper, à qui on devra le «Protection» de Massive Attack, témoignent tout de même, déjà, d’une grande imagination, alliée à une vraie conscience du juste équilibre. La particularité de Björk dans la scène à laquelle elle semblait d’abord appartenir est son penchant essentiel pour le narratif. Plus que des morceaux d’atmosphère ou des perles de sensations, ses morceaux sont des histoires. Il y a les contes nocturnes («Human Behaviour», «Violently Happy»…), les comptines de cristal («Venus as a boy» et ses violons précieux, «Like someone in love» et sa simplicité aux reflets jazz, «The anchor song» étrange et jolie chanson presqu’A-cappella, simplement soutenue de coup de saxophones bizzaroïdes et quelque peu pathétiques…), les rêves éveillés («One day», aérien en diable, «Aeroplane», inquiétant, ou «Come to me», sorte de trip-pop céleste, ensommeillée et délicieuse…). «Play dead», enfin, montre les ambitions orchestrales et grandiloquentes dont la jeune femme saura se montrer reine dans «Homogenic». A part cette clôture, globalement, le choix est encore aux sons courts ; piano, carillons, percussions fines et Celesta, et les nappes qui soulignent les harmonies sonnent encore très ambiant, très légères. Mais l’enchevêtrement du tout allié aux lignes de chant de la dame révèle une richesse mélodique déjà hors du commun. Et il y a, surtout, cette extraordinaire liberté vocale avec laquelle Björk aborde tout ce qu’elle touche. En multipliant les chœurs de soie, en imprimant à ses lignes des variations dynamiques soudaines et surprenantes, en brisant son organe comme bon lui semble, la jeune femme promène sa folie douce et nerveuse sur des paysages sonores précis et équilibrés. Elle imprime de la violence à la douceur, de la douceur à la violence, de l’étrange à la gaieté, et du rassurant, du touchant à l’étrange. Cet album à la patte incontestable, mais au traitement encore consensuel, aux morceaux parfois dispensables («There’s more..»…) ou calibrés («Big time sensuality», «Crying»…), sort déjà de l’ordinaire par la présence de son artiste, et de sa voix hors du commun. Par celle-ci, et de réelles trouvailles harmoniques un peu partout dans l’album on devine la Björk qui se révèle dans «Post», surprenante, exigeante, formidablement douée et surtout, merveilleusement différente.

Bon
      
Publiée le dimanche 2 juin 2002

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Note moyenne        45 votes

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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réponse et suite (si y'en a qui veulent) : https://www.gutsofdarkness.com/god/crypte.php?sujet=740

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Commentaire déplacé dans la crypte, follow the guy with a cup on his head (parce que oui, autant pas encombrer en HS ici...).

Message édité le 29-10-2024 à 17:21 par dioneo

Code-12 Envoyez un message privé àCode-12

Je ne veux pas (et ne voulais pas) créer une polémique.

Si ma phrase a choqué, je m'en excuse.

Cela dit, pour se comprendre, il faut appliquer les bases de la sémantique générale.

La définition de misogyne est : qui meprise, voire qui haï, les femmes.

Honnêtement, je ne vois pas en quoi dire que je trouvais que Bjork était belle et qu'elle s'était mise à cacher sa beauté est une déclaration misogyne.

D'une part, parce que je n'ai jamais dit que je ne l'appréciais que pour sa plastique (j'ai même dit tout le contraire en écrivant que j'avais beaucoup écouté son premier album).

D'autre part, parce qu'émettre une opinion personnelle sur la beauté d'une femme n'est absolument pas une déclaration misogyne (en tous les cas, cela n'est pas ce que ressent ma femme lorsque je lui dis qu'elle est belle) vu que je ne la réduis pas, en tant qu'être, à sa seule apparence physique.

Peut-être que ma périphrase 'le suicide de sa beauté', pour évoquer ses déguisements incessants, était une licence littéraire un peu alambiquée et ambiguë.

Mais cela n'enlève rien au fait que :

  • dans les annes 90, tout le monde la trouvait jolie (relisez les interviews de ces années là)
  • et dès son second album, elle a tout fait pour modifier l'image publique de son corps.

Et je trouvais que cela révélait quelque chose, soit d'artistique soit de personnel.

Et le sujet me paraissait intéressant.

Enfin, reac moi ? Après tout, pourquoi pas. Chacun son appréciation. Mais je dirais : et alors ?

La prochaine fois, je m'en tiendrais à des considérations purement musicales pour ne pas froisser certains chroniqueurs (qui semble-t-il maîtrisent mal certaines notions de sémantique. Zut, ca y est, je polémique de nouveau...).

Note donnée au disque :       
Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

Waouh, vous y allez un peu fort avec la phrase de Code 12... Sinon, je pense pas qu'elle ait disparue, mais plutôt qu'elle est resté concentrée sur ce qu'elle fait plutôt que ce qu'elle peut représenter. C'est un peu comme d'autres artistes, discrets, mais toujours actif et qui finissent par sortir des albums qui sont souvent des événements - comme Sade ou Peter Gabriel... Et puis ça ne l'empêche pas de faire les couvertures de magazine quand elle produit quelque chose...

Pierre-Arnaud Envoyez un message privé àPierre-Arnaud

Ravi que le clip t'ait plu.^^

Elle ne se masque pas systématiquement même si c'est effectivement beaucoup plus présent sur les deux derniers albums (hors photos presse). En fait elle met surtout des masques quand elle porte de la haute couture, ça va avec ses mises en scène live exceptionnelles et son artillerie visuelle actuelle.