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Giant Sand › Center Of The Universe

cd • 15 titres • 50:07 min

  • 1Seeded ('Tween Bone And Bark)04:26
  • 2Pathfinder04:19
  • 3Center Of The Universe03:25
  • 4Off Man Ramp03:21
  • 5Year Of The Dog02:41
  • 6Live To Tell03:41
  • 7Thrust00:35
  • 8Loretta And The Insect World03:10
  • 9Sonic Drive In01:44
  • 10Milkshake Girl02:46
  • 11Stuck05:41
  • 12Things Like That03:36
  • 13Return To Fodder01:00
  • 14Unwed And Well Sped02:05
  • 15Solomon's Ride04:15

informations

Produit par Howe Gelb, Micheal Dumas et John Convertino.

La réédition de Fire Records en 2011 contient deux titres inédits en plus du "bonus track" (inutile) présent sur l'édition originale.

line up

Joey Burns (contrebasse), John Convertino (batterie, kalimba), Howe Gelb (chant, guitare, piano, harpe), Paula Jean Brown (basse électrique), Chris Cavacas (orgue), Susan Cowhill (choeurs), Vicky Peterson (choeurs)

Musiciens additionnels : Victoria Williams (choeurs 3), Gary Eaton (basse 6), Ron Goudie (trois notes de guitares 9), Sofie Albertsen (voix 3, 11)

chronique

Giant Sand a toujours été un groupe plus ou moins bruyant et cela depuis ses racines cowpunk sauvages au début des années quatre-vingt. Mais là c'est vraiment le summum. Probablement inspiré par l'atmosphère alternative hyper abrasive du moment, Howe Gelb pousse les potards sur 11 avant même de commencer l'enregistrement, s'assurant un degré de saturation excessif à tout va. L'alt-country fracturée de la formation bute contre un mur du son dissonant littéralement dégueulé par les amplis à chaque fois que Gelb triture sa guitare. C'est pas difficile, le premier morceau "Seeded (T'ween Bone and Bark)", avec cette vibration de basse graisseuse, cette batterie qui résonne des cymbales et ses soli tout en éruptions chaotiques pourrait passer pour du stoner de cow-boy, si ce n'était les harmonieux choeurs féminins qui viennent percer la chape de plomb, apportant un peu de lumière au milieu de cette masse de nuages électriques. Le chant de Gelb étant de plus en plus cramé, c'est à elles, les Psycho Sisters Susan Cowhill et Vicky Peterson (ex-Bangles) que revient la lourde charge de glisser dans cet univers un peu de sensualité et de douceur et il faut bien reconnaître qu'elles assurent comme des bêtes, jamais Giant Sand n'aura eu aussi brillant support féminin. D'autant qu'elles ont de quoi se glisser dans des mélodies qui, si elles sont à peine dissimulées sous des empilements de textures crasseuses comme un vieux 4X4 qui aurait roulé trop longtemps dans la poussière, font de cet opus peut-être le meilleurs jamais produit par Howe Gelb et sa cohorte de rancheros. L'enchainement des quatre premiers titres fait office de stand de tir pour cador du stetson, c'est de l'alt-country débridée de rodéo sonique : les riffs stridents de "Pathfinder" qui crissent derrière la section acoustique, dangereux comme une rafale de balles perdues; l'extraordinaire "Center Of The Universe" où l'orgue de Chris Cavacas (Green on Red) apporte une couleur psyché au récit délirant et flingué de Gelb, guitares qui dérapent hors de contrôle, noisy à te faire péter les synapses, et les Psycho Sisters imperturbables qui planent au dessus de ce bordel ambiant; et "Off Man Ramp", du cowpunk avec une guitare acoustique qui elle-même à l'air de se griller les fils, l'orgue arc-en-ciel de Cavacas et les Sisters de fin de soirée quand la bière a trop coulé à flot. Gelb leur donnera peu de répit, quasiment pas en fait, même ce "Year of the Dog" verra toute la formation en ordre de bataille sur le champs, et ce "Live To Tell" aux allures de folk downtempo menaçant à l'harmonica entêtant finira par s'éventrer la paillasse pour laisser s'échapper toujours plus de décibels saturés et de riffs lourds comme les trucks hors-normes qui tracent des lignes le long de la Frontière. A peine un ou deux interludes jazzy au piano, mis sur la balance avec l'horrible déferlement bruitiste de "Sonic Drive In", Giant Sand où l'équivalent désertique de ces new-yorkais gourmands de débordements free-noise. A part ces petites impros, rien ne freine le tempo d'enfer, trop d'inertie depuis le départ, l'américana prend des couleurs irrésistiblement grungy, "Thing Like That" et "Unwed And Well Sped", la country alternative mis aux jours de la génération des slackers, ceux qui se vautrent dans le gros son crado. D'une telle collection de morceaux aussi bons les uns que les autres, aussi sauvages et perturbés, trois grosses tueries de plus sont essaimées sur la seconde moitié de l'album, le brillant "Loretta And The Insect World", à la fois noisy et mélodique à mort, avec ses sauts de timbre sur la voix de Gelb qui s'est enregistré sur plusieurs tonalités avant de tout traficouiller en studio, et le refrain porté par les Psycho Sisters tel un vieux classique country : "It was then when love turned from wonder and lust to just sin", chanson post-rupture aux paroles géniales, évocatrices de culpablité et de soulagement, "It felt good to feel our love in the past tense"; un épique "Stuck", plein de double sens, au bord de la route, folk-rock où brille une fois de plus la combinaison imparable Cavacas/Psycho Sister et toujours plus de guitare dégueulasse pour achever le refrain; "Solomon's Ride" pour conclure l'album, drôle de portrait d'un drôle de personnage, déchiré des riffs aléatoires et métalliques d'un Gelb décidément au sommet de son inspiration, à tout niveau. Le plus lourd des albums de Giant Sand, parachèvement d'un parcours riche d'une décennie d'alt-country électrique, poussiéreuse et frappée.

note       Publiée le mardi 12 février 2013

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