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Giant Sand › Cover Magazine

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cyprine      vendredi 14 mars 2014 - 08:50

cd • 13 titres • 62:11 min

  • 1El Paso / Out On The Weekend06:49 [reprises de Marty Robbins et Neil Young]
  • 2Johnny Hit and Run Pauline03:07 [reprise de X]
  • 3Iron Man04:33 [reprise de Black Sabbath]
  • 4Human / Lovely Head05:07 [reprises de Goldfrapp]
  • 5The Beat Goes On06:06 [reprise de Sonny & Cher]
  • 6Plants And Rags03:05 [reprise de PJ Harvey]
  • 7Wayfaring Strangers / Fly Me To The Moon04:48 [reprises de Johnny Cash et Sinatra]
  • 8Red Right Hand04:40 [reprise de Nick Cave & The Bad Seeds]
  • 9King of The Road02:55 [reprise de Roger Miller]
  • 10I'm Leaving Now02:06 [reprise de Johnny Cash]
  • 11Blue Marble Girl (live)09:27
  • 12The Inner Flame (live)06:37 [reprise de Rainer Ptacek]
  • 13The Beat Goes On (live)02:46 [reprise de Sonny & Cher]

informations

Produit par Howe Gelb et Craig Schumacher, enregistré pour la plupart à Wavelab Studio, Tucson, AZ. 11 et 12 produits par Harald Are Lund, enregistrés à The Rockfeller Music Hall, Oslo, Norvège. 13 enregistré à Bruxelles Radio.

line up

Joey Burns (basse, contrebasse), John Convertino (batterie, percussions), Howe Gelb (chant, piano, guitares, basse, guimbarde, bordel divers)

Musiciens additionnels : Neko Case (choeurs 7), Grandaddy (Aaron Burtch (batterie), Jim Fairchild (guitare) 11,12), PJ Harvey (choeurs 2), Sofia Albertsen Gelb (choeurs 5), Aris Posner (congas 3), Mike Grimes (contrebasse 3), Nick Luca (guitare 3), Aaron Graham (steel guitar 3), Noah Thomas (trompette 3), M. Ward (choeurs 3, piano 6), Kevin Salem (cordes 4), Via Tania (sample 4), Kelly Hogan (choeurs 7), Jon Rauhouse (pedal steel guitar 7), Jacob Valenzuela (trompette 7), Craig Schumacher (guimbarde 8), Laureline Prod'homme (choeurs, basse 11 - 13), Saholy Diavolana (choeurs, guitare 11 - 13)

chronique

  • alt-country jazzy et guitares noisy

Giant Sand est quand même le groupe le plus classe du monde. Une preuve ? Howe Gelb est le seul type à avoir l'idée de mélanger El Paso, vieux classique country de Marty Robbins, avec un autre classique, de Neil Young s'il vous plait, pour en faire un seul morceau cohérent, qui oscille entre rugosité de cowboy en acoustique et décharge électrique de cheval fou sous l'orage. Gelb n'improvise pas des notes, il improvise des chansons entières, du coup quand il se met à faire des reprises le résultat est souvent imprévisible. Switcher en plein milieu d'un morceau pour rebondir sur un autre, au gré de son humeur cyclothymique, ça ne lui fait pas peur. Reprendre une sublime ballade de l'immense Johnny Cash non plus, surtout quand il peut compter sur des choristes aussi lumineuses que Kelly Hogan et Neko Case et de la pedal steel guitar tellement évocatrice de Jon Rauhouse, de la galaxie Calexico. Et au milieu, presque sans y prêter gare, comme si de rien n'était, balancer un petit "Fly Me to the Moon" avec une décontraction insolente, genre Sinatra-je-maîtrise, t'inquiète. La classe, tu l'as ou pas. Gelb et ses deux compères, ils sont nés avec, ça ne s'apprend pas, c'est de l'inné. On les imagine en costards noirs, l'un derrière sa contrebasse, l'autre brillant comme jamais derrière ses fûts. Et ça y va de la reprise bien jazzy du tube le plus parfait de Sonny & Cher, "The Beat Goes On" avec pour compléter le tableau Sofia Albertsen, Mme Gelb elle-même, qui vient tendre la main au refrain, comme sur l'original, mais en plus freestyle, avec même un petit solo de guitare bien senti, bien fouetté de reverb. Les trois larrons ne se quitteront pas fâchés, ils se croient aux Studio Sun quand ils reprennent façon rockabilly "I'm Leaving Now", toujours de l'homme en noir, et font claquer les doigts sur une version de "King of the Road" de fin de soirée dans un piano-bar. Tous ces grands classiques se coulent tout seul dans l'alt-country teintée de jazz du trio, mais quand il s'agit de reprendre Black Sabbath, le caractère profondément WTF?!? du groupe tombe le masque. "Iron Man" version jazz latin épuré avec congas et trompette bien crépusculaire, c'est faisable ? Ouais. Tranquillou. Autant dire que les paroles sonnent d'un coup d'autant plus étranges chuchotées par Howe Gelb au dessus de son piano. Et c'est pas tout, la connexion bristolienne effectuée par le groupe quelques années plus tôt (John Parish, producteur de "Chore of Enchantment") les encourage à s'attaquer à deux morceaux du premier album de Goldfrapp, auquel Gelb donne une dimension encore plus bizarre et presque menaçante, sans oublier d'y placer là un sample improbable et sensuel d'un obscure groupe Australien, Via Tania, histoire d'effleurer l'aspect trip-hop des originaux. Et que dire de la reprise simplement ahurissante, toute tordue et grinçante, du "Red Right Hand" de Nick Cave, en version alt-country rouillée, chuchotée, hullulée ? Que Gelb s'y fait largement plus flippé et inquiétant que Cave, c'est pour le moins impressionnant. Plonger dans la noirceur, il sait faire aussi le pince-sans-rire de Tucson, voir sa reprise sèche et sévère de "Johnny Hit and Run Pauline", une histoire de violeur des punks californiens de X, seul avec sa guitare acoustique noyée dans la reverb, passant sans prévenir à des rugissements électriques. Et Pauline ? C'est Polly, juste comme ça, de passage. Ouais, Howe Gelb est respecté par des grands. De PJ Harvey, il reprend d'ailleurs le blues crado de "Plants and Rags", qu'il fait plus rugueux et à deux doigts de la rupture qu'il n'était avant. Tu m'étonnes que PJ respecte le bonhomme, elle l'avait d'ailleurs emmené dans ses bagages lors de sa tournée de "Stories From the City...", à l'aube des années 2000. Giant Sand à l'Olympia !! Et dans d'autres grandes salles que leur renommé confidentielle ne leur permettrait pas autrement. Mais bien sûr, ce n'était plus vraiment Giant Sand. Joe et John étaient déjà partis de leur côté, faire de Calexico une affaire qui roule. Alors en renfort, Gelb pouvait compter sur deux petites frenchy bien remontées, Saholy et Laureline aka Candie Prune, et sur deux membres d'un groupe à qui il avait filé un coup de pouce à leur début, Aaron Burtch et Jim Fairchild de Grandaddy. Du coup, le "Blue Marble Girl" de Gelb, en live, se transforme en une sorte d'épique délié sur la durée, le long de la rythmique métronomique typique de Burtch, un tout autre style que la finesse jazzy de Convertino. Du gros son de guitare bien nuageux, bien dégueux, évidemment avec trois manieurs(nieuse) de manche ça envoie le bois, et une coda tout en suspension aérienne qui évoque forcément le son du groupe de Jason Lytle. Même traitement pour un magnifique morceau de Rainer Ptaceck, l'ami disparu, "The Inner Flame", qui vient conclure l'album avant un clin d'oeil final à la radio, Gelb et ses deux Candie qui se retapent Sonny & Cher sur un coin de table. Giant Sand est mort. Vive Giant Sand, le groupe le plus classe du monde.

note       Publiée le vendredi 7 février 2014

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