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Black Strobe › Burn Your Own Church

cd • 11 titres • 55:22 min

  • 1Brenn Di Ega Kjerke6:37
  • 2Shining Bright Star5:32
  • 3Girl Next Door4:38
  • 4Blood Shot Eyes5:24
  • 5Not What You Need3:02
  • 6I'm A Man4:33 [reprise de Bo Diddley]
  • 7Lady 135:07
  • 8You Should Be4:49
  • 9Buzz Buzz Buzz3:56
  • 10Last Club On Earth7:14
  • 11Crave For Speed4:24

informations

Enregistré à East Studios, Milocos Studios, Neve Room & Assaut & Battery Studios à Londres. Mixé par Alan Moulder & Paul Epworth. Produit par Paul Epworth.

line up

Arnaud Rebotini (chant, programmation), David "Siskid" Shaw (guitare, basse), Vincent Artaud (basse), Benjamin Beaulieu (batterie)

chronique

Après avoir enflammé les pistes glacées des dancefloors les plus goths avec leur electronica teintée de froideur eighties, le duo Black Strobe se sépare sans avoir même sorti un premier album (bien que Smagghe ait eu le temps d'écrire les paroles des chansons présentes ici). C'est Rebotini qui remodèle le groupe pour l'orienter dans une autre direction qui l'a toujours titillé, empruntant des voies métalliques jusque là inusitées dans le milieu, quitte à se faire considérer par les orthodoxes peu sensibles aux gros riffs qui tâchent de "gros con de la techno". Qu'à cela ne tienne, Rebotini prend les devants et intitule ce premier album très attendu (et tout disposé à décevoir ses fans les plus électrophiles) "Burn Your Own Church", titre à double détente qui non seulement annonce la couleur vis-à-vis du landerneau techno et fait du même coup un clin d'oeil rigolard aux familiers du grand bonhomme friand de black metal old-school, d'autant que le premier morceau reprend cette même proposition sulfureuse, en Norvégien dans le texte s'il vous plait. Des ambiances caverneuses et oppressantes du métal scandinave le plus glauque, Rebotini en retient un goût des textures de guitares orageuses et des structures portées sur un ressassement de motifs simples montés en tempête de neige, dont le bien nommé "Brenn Di Ega Kjerke" constitue donc l'exemple le plus frappant, d'entrée de jeu, avec en gâterie rythmique une batterie qui n'hésite pas à balancer du double-kick dans la face d'une l'électro déjà bien plombée. Mais enfin si l'inspiration black métal est bien présente, elle l'est surtout en esprit beaucoup plus que dans la forme, dans une sorte de noirceur qui a toujours fait la signature de la machine Black Strobe depuis le début, y compris dans ses géniales tourneries assimilées electroclash, comme le fabuleux "Shining Bright Star", nouvelle pierre à l'édifice de défouraillage pour dancefloor en cuir et latex entrepris par Rebotini depuis quelques années déjà, du groove maléfique et sexy en diable, d'autant que la voix naturellement grave et profonde du géant est mise à contribution plus que jamais, Rebotini assumant son rôle de frontman de groupe de rock. Alors bien sûr il n'est ni Lemmy ni Dave Gahan, et certaines lignes de chants apparaissent parfois comme foutrement aléatoires, d'autant qu'il chante dans un anglais avec accent méchamment frenchy, composante historique de nos compatriotes oeuvrant dans l'artisanat de l'électro hexagonale exportable. Paradoxalement, alors que Black Strobe développe à première vue une musique sévèrement burnée, gorgée de gros métal bien lourd et d'électro tatouée EBM, ce n'est pas dans les démonstrations de virilité que la voix de Rebotini (et tout le groupe avec d'ailleurs) s'en sort toujours le mieux, "Blood Shot Eyes" et "Not What You Need" ne font pas une grosse impression. Alors bien sûr il y a ce über-male "I'm a Man", reprise d'un classique de Bo Didley qui pose les bases d'un mélange électro/rock bluesy tellement efficace et tapageur qu'il va vite se retrouver un peu partout aussi bien au cinéma (Tarantino en dernier lieu) qu'en publicité. On ne va pas cracher dans la soupe froide de Rebotini maintenant qu'un succès plus consistant semble lui tomber dessus. La vraie surprise de l'album, qui n'en est finalement pas une pour qui a suivi le grand Arnaud depuis Zend Avesta, c'est que la formation brille tout particulièrement dans des morceaux plus lents et contrastés, à commencer par ce sublime "Girl Next Door", mélancolique et élégiaque, où la voix de Rebotini fait des merveilles d'évocations inquiètes. "Lady 13" débute sur un piano parcimonieux pour laisser place à une dérive en suspens, à la mélodie envoutante comme une sirène en résilles lovée au fond d'une alcôve de catacombe. Le même piano introduit le très atmosphérique "Crave For Speed", lugubre ballade en forme de complainte pour boites à rythmes mourantes, tout en pesanteur résignée, dénuée de beat, les synthés de cérémonie païenne assurant la ritournelle accablée servant de contrepoint aux textures de guitares chtoniennes. En parallèle, Black Strobe n'oublie pas non plus d'envoyer la purée électroclash comme à la grande époque (à peine trois ou quatre ans plus tôt en fait), "Buzz Buzz Buzz", strictement instrumental et purement électro, semble sortir des pressages de l'époque Smagghe, du réfrigéré, de l'opaque qui cogne, de la techno pour chauve-souris. "You Should Be" mêle cet esprit eighties avec la sensibilité black métal de Rebotini, les guitares de David "Siskid" Shaw rugissent comme sur le fameux "Mortel Battement" de Zend Avesta, la batterie dérouille assez violemment pour faire fuir tout fan d'Ed Banger qui se respecte. Et comme on n'est jamais très loin du black au shoegazing finalement, "Last Club On Earth" se charge de faire le pont, et ce malgré une partie vocale pas toujours des plus inspirée, avec une instru multicouche, l'hypnose et le groove de l'électro qui transporte les textures de guitares noisy en apesanteur. Comme il se doit, l'album fait un gros flop dans le milieu techno, qui ne se délecte alors que de minimale d'un côté et de gros bastonnage hyper compressé de l'autre. Mais vous savez ce que Rebotini leur fait aux orthodoxes ? Il crame leurs églises.

note       Publiée le dimanche 20 janvier 2013

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Note moyenne        4 votes

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necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

du très très lourd. qui donne envie de remuer mes bras et mes jambes ( j'ai pas dit danser hein). grande claque française.

Note donnée au disque :       
london calling Envoyez un message privé àlondon calling

Pas mal ... y'a longtemps que t'en causes de celui-là, Rebotini, il se peut que je m'y mette un jour ...

Sinon, c'est Bo Diddley (ou alors Boo Radleys), et "I'm a man", il a déjà bien servi ... pour Dutronc ("La fille du père Noel"), pour Bowie (Jean Genie) ...

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Le Golden Forestate of Heaven de Black Strobe ?