Vegan Black Metal Chef › Year 1 - the reign of seitan begins

Quel fan de metal extrême ne connait encore pas le Vegan Black Metal Chef (VBMC), ce trentenaire floridien dont on se dit qu'il doit parfois avoir les fils qui se touchent au point d'avoir eu, un jour pas foutu comme un autre, l'idée complètement saugrenue de se filmer en panoplie (un (tout petit) peu exagérée) de black metalleux en train de cuisiner des plats végétaliens mis en chansons. C'était tellement farfelu que cela ne pouvait que marcher. Tant est si bien qu'aujourd'hui, alors qu'Euronymous doit se retourner dans sa tombe, le sieur Brian Manowitz, en plus de se faire un nom dans le monde végan, met en vente son premier album pour un prix très modique, en même temps que son premier DVD de recettes chantées. Cette note de 4 sur 6 récompense en fait l'ensemble de l' "œuvre" (entre guillemets) du Vegan Black Metal Chef et surtout les rigolades devant l'écran de mon PC dans mon salon en regardant ses vidéos loufoques. Pour parler plus précisément de ce "the reign...", on se situe dans un registre black metal, tantôt brutal, souvent assez mélodieux, avec quelques touches symphoniques par-ci-par-là. Tout cela n'est guère original mais, l'un dans l'autre (ndla : comme papa dans maman), la qualité est globalement au rendez-vous. Plus surprenant : les paroles sont totalement absentes, VBMC ne publie ici que ses musiques. On est donc tout simplement en présence d'un black metal purement instrumental. Voila qui peut dérouter car lesdites paroles sont une partie intégrante et même capitale du délire de VBMC. On citera par exemple le refrain "cut the tofu, turn the plate, cut the tofu" lors de la préparation de la soupe thaï, le passage sur la garniture du sushi black metal (avec, pour mémoire : de la glace, du bois et des clous), le passage sur le sushi viking (avec - également pour mémoire - des runes, "ainsi votre caca prédira l'avenir" (ndla : dans le texte !)), ou celui sur l'anniversaire du Christ dont notre cuistot peinturluré s’aperçoit qu'il n'est mentionné nulle dans la Bible alors qu'il s'apprête à mitonner une buche de Noël à cette occasion. L'absence de ces paroles provoque - ou renforce - immanquablement une sensation de vide, il manque quelque chose sur cet album et - pris isolement - je ne lui mettrais que 3 sur 6 de ce fait. Par delà ce défaut, ce "The reign of seitan begins" (qui reste à prendre au 666eme degré) vous fera passer un moment sympa. Sur ce, Joyeux Noël 2012 à toutes et tous !