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Ordo Rosarius Equilibrio › O N A N I - [Practice Makes Perfect]

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julius_manes      dimanche 15 juin 2014 - 11:02
born to gulo      mardi 7 janvier 2020 - 22:48
Storm      jeudi 26 janvier 2023 - 23:56
allobroge      samedi 26 mars 2022 - 14:00
novy_9      samedi 15 décembre 2012 - 11:44

cd • 11 titres

  • 1Glory To Thee, My Beloved Masturbator 3:37
  • 2[Remember] What You Sow Is What You Reap 4:29
  • 3Can You Hear The Devils Laughing? (Or Is It Just Me) 4:28
  • 4The Love And Defiance Of Being Alive 5:32
  • 5Let Me Show You, All The Secrets Of The Torture Garden 3:40
  • 6Too Late For Innocence, Too Late For Regret (Four Hands Please Better Than Two) 4:57
  • 7Forgive Me, I Am Not Satan; I Am Mary Just Like You 3:42
  • 8C U M, And Let Me Lead You Far Astray 4:14
  • 9Amore Rosso, Amore Marrone, Amore Nero (Il Waltzer Del Lupo Mannaro) 3:58
  • 10I W I L L; Even After The Flowers Are Gone 5:02
  • 11Confessions Of A Sinflower 4:39

informations

Limbo

Existe aussi en édition box-set, avec un jeu de photos et un clip DVD, version picture disc, etc...

line up

Tomas Petersson, Rose-Marie Larsen

Musiciens additionnels : Marco Deplano (chant italien sur 'Amore Rosso...')

chronique

Ordo Rosarius Equilibrio ou l'équilibre dans l'antithèse : ce disque, il m'énerve et pourtant, il m'est irrésistible. Je dois bien le dire, il revient souvent dans la platine. Trop souvent, surtout pour tout ce que j'ai à lui reprocher. Mais j'ai un faible pour les gens arrogants et prétentieux. Ils m'énervent, m'amusent puis, en rentrant dans leur jeu, m'attirent. Je lis leur excès et finis par en jouer. Avec O N A N I le groupe est à la bordure entre l'insupportable et l'irrésistible, par l'attitude, par les sons, la thématique. La masturbation ! Allons bon ! De quoi faire fuir le chaland pour de bon, que celle-ci soit saupoudrée de mysticisme ou d'aphrodisiaques en tous genres. Je passerai aussi vite sur l'artwork, composé à partir de photos de fans en train de se chatouiller l'hibiscus. Et c'est bien ce qu'il faut faire avec les gens arrogants : passer à travers, pour compendre leur jeu. Etonnament le groupe a encore à dire, et si l'on admet que la thématique n'est qu'un prétexte on se laisse prendre aux mélodies beaucoup plus subtiles que sur Apocalips (dont on retrouve des traces, hum, sur 'C U M, And Let Me Lead You Far Astray' et 'I W I L L; Even After The Flowers Are Gone'), plus ouvertement électroniques, plus lentes, et lourdement sensuelles. Le fort joli '[Remember] What You Sow Is What You Reap', celui qui me parle le plus en termes de paroles, est une bonne démonstration de cette combinaison subtile qui laisse des sonorités synthétiques (accordéons, violons, cloches et basses) former un fond paradoxalement très organique pour une récitation presque religieuse des textes ici portés sur des questions bien existentielles. D'autres sont plus ouvertements sexuelles - râles masculins y compris - et BDSM, poussant même la chansonnette en italien sur 'Amore Rosso...'. C'est dans l'atmosphère générale que tout se joue ; il semble que la musique diffuse un parfum aphrodisiaque à travers les enceintes, les sonorités sont moîtes ('Let Me Show You...', un de leurs titres les humides et outrageux) et les textes de plus en plus explicites, assumé comme tels, fiers et droits comme un chibre prêt à en découdre. Très bon aussi, le dernier titre, crescendo luxuriant qui reste longtemps en tête. Un album érotique aussi facile et déterminé que le sujet abordé, déjà lubrifié pour rentrer sans heurts et en ressortir aussi facilement. Comme qu'y dirait ; "Tu sais, c'est toujours la même chose mais on ne s'en lasse jamais." Et avec une pointe de culpabilité, on y retourne.

note       Publiée le samedi 15 décembre 2012

chronique

  • soulagement dans les rideaux

Non, non, non, non et non. "Mes chers auditeurs, je vous sais branleurs, l'union fait la force : branlez-vous, prenez-vous en photo, envoyez-moi tout cela et on en fera l'artwork pour notre album qui parle de branlette" Et c'est ce qui s'est passé ici, embaumé dans du lubrifiant bon marché et saupoudré de mysticisme synthétique toujours plus dépouillé de sa substance. Le reste de l'artwork, c'est des bouts de madame et de monsieur, parce qu'ils sont tellement amoureux qu'il faut bien qu'ils le fassent savoir à leur petite armée de fans éperdus. La seule chose à laquelle tout ce patacaisse me fasse penser est au morceau 'Unconditional Armistice' de Death In June (qui en a vu passer d'autres, aussi) : "Like pigs they link together / Like pigs in a sausage roll / They all think they're individuals / They all think they're free ". Eros, Thanatos et Dominatrix ont toujours été au coeur du groupe mais toujours avec une certaine retenue et élégance (il est loin le temps de CCCP...) et c'est ici une toute autre forme de sensualité qui est mise sur l'étal : quelque chose de cheap comme ces films que l'on regardait discrètement sur RTL9 à 22h40 le dimanche soir, avec des gens en sueur luisant sous les feux de projecteurs qui se frottaient langoureusement les uns sur les autres vingt minutes durant sur du jazz insipide mis au volume minimum. Remplacez le jazz par des synthés, des cloches gothiques et des percussions et voilà le tableau. Les textes sont en lisière, parfois subtils, parfois, euh... "I will slide my fingers in / Let me show you what I can". O N A N I c'est l'album spoken-word de Madonna, m'a-t-on dit. La version budget, peut-être... de jolies mélodies, certes, mais d'une facilité telle qu'elles glissent entre les doigts aussi vite qu'un lustrage hâtif et coupable. Après cela colle, mais comme qu'y dirait ; "Tu sais, c'est toujours la même chose mais on ne s'en lasse jamais." Et avec une pointe de culpabilité, on y retourne.

note       Publiée le samedi 15 décembre 2012

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    surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

    Je crois bien que c'est mon préféré de leur seconde période. Je n'ai pas envie d'y voir une profession de foi, mais c'est tout de même tristement logique...

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Je me demande surtout s'il a bien lu les deux chroniques...

    julius_manes Envoyez un message privé àjulius_manes

    "In vino veritas"

    Note donnée au disque :       
    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
    avatar

    Du coup, tu as omis de parler de l'arrogance du mec qui prétend rétablir l'équilibre et la verité. C'est vrai qu'on l'oublie souvent, celui là.

    julius_manes Envoyez un message privé àjulius_manes

    Je rétablis l'équilibre (et la vérité) : cet album est un chef d'oeuvre. On peut l'interpréter à la façon d'un porno-cheap version M6/RTL9, pourquoi pas...? On peut aussi se laisser prendre et y trouver un érotisme plus "noble", un érotisme paradoxal "Bataillien", dans lequel Eros et Thanatos n'ont finalement qu'un seul et même objectif : celui de la dissolution de l'être. Et, pour moi, c'est plutôt cette forme d'érotisme "sacré" qu'on retrouve ici, de par le rythme, l'ambiance sonore et la finesse des compositions que nous propose Tomas Petersson. On peut trouver ça ridicule, en frisant la mauvaise foi. On peut aussi considérer ça comme une prise de risque, à une époque où le côté transgressif de l'érotisme a été complètement dénaturé par la marchandisation des corps, que celle-ci soit affublée du qualificatif de porno-graphie, porno-chic ou porno-cheap.

    Quant à l'arrogance présupposée de certains, on peut se poser la question de savoir lequel des deux est le plus prétentieux du musicien qui propose une oeuvre originale ou du chroniqueur qui la juge impitoyablement.

    Note donnée au disque :