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Scott Walker › Bish Bosch

  • 2012 • 4AD 1 CD

cd • 9 titres • 73:04 min

  • 1'See You Don't Bump His Head'
  • 2Corps De Blah
  • 3Phrasing
  • 4SDSS1416+13B (Zercon, A Flagpole Sitter)
  • 5Epizootics!
  • 6Dimple
  • 7Tar
  • 8Pilgrim
  • 9The Day The 'Conducator' Died (An Xmas Song)

informations

line up

Guy Barker (trompette sur 5), B.J. Cole (pedal steel sur 5), John Giblin (bass (tracks 2 to 8)), Cello – Chris Fish (tracks: 2, 4, 6), Dom Pecheur (tracks: 2, 4, 6), Frank Schaefer (tracks: 2, 4, 6), Joely Koos (tracks: 2, 4, 6), Justin Pearson (tracks: 2, 4, 6), Nerys Richards (tracks: 2, 4, 6), Tamsy Kayner* (tracks: 2, 4, 6), Vicky Metthews* (tracks: 2, 4, 6); Conductor, Orchestrated By – Mark Warman (tracks: 2, 4, 6); Double Bass – Alice Kent (tracks: 2, 4, 6), Chris West (5) (tracks: 2, 4, 6), Clare Tyack (tracks: 2, 4, 6), Enno Senft (tracks: 2, 4, 6), Lucy Hare (tracks: 4), Stacey Watton (tracks: 2, 4, 6), Stephen Warner (tracks: 4), Steve Rossell (tracks: 2, 4, 6); Drum Programming, Keyboards – Peter Walsh (tracks: 1 to 7); Drum Programming, Keyboards, Handclaps, Gong – Mark Warman (tracks: 1 to 7); Drums – Ian Thomas (tracks: 2 to 8); Guitar, Baritone Guitar – James Stevenson (tracks: 1, 2, 4); Guitar, Baritone Guitar, Resonator Guitar [Dobro], Pedal Steel Guitar, Ukulele – Hugh Burns (tracks: 1 to 7); Horns [Kudu, Shofar] – Michael Laird (2) (tracks: 4); Keyboards, Percussion, Guitar – Scott Walker (tracks: 8, 9); Percussion, Gong – Alasdair Malloy (tracks: 1 to 7); Sounds – Andrew McDonnell (tracks: 5); Trumpet – Tom Rees-Roberts (tracks: 5); Tuba, Baritone Saxophone – Pete Long (tracks: 4, 7); Violin [2nd - Leader] – Steve Morris (tracks: 2, 4, 6); Violin [2nd] – Brian Wright (tracks: 2, 4, 6), Charlie Brown (18) (tracks: 2, 4, 6), Clive Dobbins (tracks: 2, 4, 6), Elizabet Wexler* (tracks: 2, 4, 6), Nikki Gleed (tracks: 2, 4, 6), Paddy Roberts (tracks: 2, 4, 6), Sebastian Rudnicki (tracks: 2, 4, 6), Steve Bentley-Klein (tracks: 2, 4, 6), Tom Pigott-Smith (tracks: 2, 4, 6); Violin [First - Leader] – Paul Willey (tracks: 2, 4, 6); Violin [First] – Abigail Young (tracks: 2, 4, 6), Ann Morfee (tracks: 2, 4, 6), Boguslaw Kostecki (tracks: 2, 4, 6), Dave Smith (45) (tracks: 2, 4, 6), Dave Ogden* (tracks: 2, 4, 6), Jonathan Rees (tracks: 2, 4, 6), Julian Trafford (tracks: 2, 4, 6), Laura Melhuish (tracks: 2, 4, 6), Ruth Ehrlich (tracks: 2, 4, 6); Vocals – Scott Walker

chronique

Sur la ligne de départ, les unijambistes sont sur les starting block. Aidés par une paire de béquille en bois, ils vont disputer le marathon des Jeux de l'Enfer. Lorsque le hurlement d'un trépané éclate, les coureurs s'élancent. Dès les premiers tours, quelques uns s'écroulent sur le tapis de braise rougie qui leur sert de piste. Certains tenteront de ramper pour sortir des limites, sans succès : le torse s'ouvre sous la chaleur incandescente après une poignée de secondes. Passé la première dizaine de tours, ce n'est plus sur leur unique pied que les coureurs s'acharnent, mais bien sur une espèce de moignon informe qui débute à la cheville. Les béquilles sont également rognées, petit à petit. Mais la compétition s'intensifie, sous les hurlements – les cris – de la foule, constituées pour la plupart d'un public empalé par l'anus, et dont le vacarme hésite entre pets et râles. Sur le terrain, les types rament. Certains en sont déjà à frotter leurs génitales sur le tison, on devine qu'ils n'arriveront pas jusqu'à la ligne d'arrivée. D'autres, plus malins, utilisent les corps des premiers tombés comme des prothèses temporaires. Ainsi, à quelques pas des quarante et quelques kilomètres du parcours – qui aura duré une éternité – il règne sur le stade une odeur tenace de sang, de merde et de chair brûlée. Quand, enfin, le gagnant se retrouve sur le podium et qu'on lui accroche une médaille de barbelé autour du torse, c'est l'hymne national qui résonne : l'assemblage cacophonique du Requiem de Ligeti, de Pancrace, de chants Gregoriens, des thrènes d'Hiroshima de Penderecki, de Great Death II de Brighter Death Now, de Pierre Henry, des Swans, de spoken words de Joyce, d'Artaud. Les monstres volent au dessus, et commencent à plonger sur le public qui agonise, et sur les athlètes qui se débattent : les foies sont dévorés, les membres déchiquetés, les yeux désorbités. Ceux qui s'enfuient sont découpé à la machette par la sécurité. Les visages sont brûlés, non par le chaud, mais bien par le froid : la morsure qui fissure les lèvres, le nez, les oreilles. Le charbon de la piste devient cendre, et les membres humains volent dans l'air comme autant de poussière. Rendez-vous dans six ans, pour les prochains Jeux.

note       Publiée le mardi 11 décembre 2012

chronique

La condamnation à la souffrance éternelle. L'étirement du temps, de l'instant qui devient toujours. L'horizon de cendres qui s'échappe à mesure qu'on y porte le regard. A l'intérieur, les viscères pourrissent. Petit à petit. D'une lenteur abominable. D'une lenteur aussi longue que l'éternité. Le poids du monde sur les épaules, littéralement. Accablé. L'être qui se soustrait. Les membres qui tombent, les bras, pieds, mains, jambes, bouche, oreille. Le vide et l'immobilité, comme une pierre tombale. Mourir, ou être déjà mort. Agoniser à perpétuité, ou errer dans les limbes de l'existence sans espoir de ne jamais arriver quelque part ? Ce corps est en putréfaction. L'odeur qu'il dégage est intenable. Le suicide n'est pas envisageable, pas quand on est déjà mort. Ce corps tailladé est en putréfaction. La frayeur a depuis longtemps laissé place à la stupeur. L'angoisse n'est qu'une formalité, nous sommes déjà au delà. Ni la peur, ni l'effroi. La stupeur. L'immobilité et le vide. La soustraction. L'incompréhension, à entendre le cœur qui bat encore, malgré tout les signes qui annoncent le contraire. Comme une énorme blague. La dernière des blagues. Ironie ultime. Bish Bosch, quel nom de merde. Il aurait dû s'appeler Cotard.

note       Publiée le jeudi 13 février 2014

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Note moyenne        20 votes

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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La moitié des titres de Soused est hyper cool, vous êtes durs !

Note donnée au disque :       
torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Bon bah je retourne écouter "Lullaby" !

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Oui, je comprends tout à fait, j'aurai fait pareil. Surtout pour quelqu'un a passé sa vie à ce point à contre courant de "l'actualité". ça fait bizarre, même si on s'y attendait un peu... Il aura survécu à Bowie de quelques années.

Sheer-khan Envoyez un message privé àSheer-khan
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J'allai chroniquer Soused, et c'est précisement en hommage que je ne l'ai pas fait. Ce n'est pas une blague.

Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Je plussoie à la proposition du commentaire précédent. Par ailleurs, "Nite Flights" des Walker Brothers aurait également sa place sur ce site.