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M83 › Hurry up, we're dreaming

  • 2011 • Naïve 2 CD digipack

cd • 11 titres • 00:00 min

  • 1Intro
  • 2Midnight City
  • 3Reunion
  • 4Where The Boats Go
  • 5Wait
  • 6Raconte moi une histoire
  • 7A Train To Pluton
  • 8Claudia Lewis
  • 9This Bright Flash
  • 10When Will You Come Home?
  • 11Soon, My Friend

cd • 11 titres • 00:00 min

  • 1My Tears Are Becoming A Sea
  • 2New Map
  • 3OK Pal
  • 4Another Wave From You
  • 5Splendor
  • 6Year One, One UFO
  • 7Fountains
  • 8Steve McQueen
  • 9Echoes Of Mine
  • 10Klaus I love You
  • 11Outro

informations

Enregistré à Sound Factory et Sunset Studios, Los Angeles, CA. - Produit par Justin Meldal-Johnsen et Anthony Gonzalez - Mixé par Tony Hoffer & Antoine Gaillet – Ingé-son: Todd Burke

line up

Joey Waronker (batterie électrique, percussions, percussions d'orchestre), Anthony Gonzalez (chant, direction artistique, choeurs, direction d'orchestre, design, guitare électrique, claviers, arrangements de cordes, programmation, synthétiseurs), Lyle Workman (guitare acoustique, banjo, mandoline, marxophone), Jusin Medal-Johnsen (guitare acoustique, basse, guitare électrique, claviers, mandoline, percussions, programmation), James King (saxophone baryton, flute, saxophone), Brad Laner (voix, choeurs)

chronique

“Vite, on rêve…”. Ça fait un moment, maintenant. Après l’adolescence, il semble que M83 continue sa cure de rajeunissement vers l’enfance, ses joies et ses augures incertains, inexpliqués... Saturdays = Youth était surprenant mais plutôt réussi dans un registre new wave fleur bleue. Cet album-là réunit à lui tout seul tout les clichés des doubles-albums qui ont tant fait jaser au milieu des années 70 : ampoulé, boursouflé, tout ce qu’on veut… Et trop contrôlé, sans la fantaisie qui aurait pu éclairer l’exercice. "L’album de la maturité", c’est un cliché mais c’est un peu ça : une maturité qui, pour la musique qui nous intéresse (le rock, la pop, la new wave), a quasiment toujours été synonyme d’ennui, que l’on sache. Anthony Gonzalez semble avoir produit et réalisé lui-même une grande partie de son disque, aidé par Justin Medal-Johnsen, actuel bassiste de Nine Inch Nails qui avait déjà fait des merveilles sur les albums de Air, et par d’autres requins de studio modernes de L.A.. Avec de telles pointures on pouvait s’attendre à quelque chose… D’autant plus que Brad Laner s’était rejoint à eux, un mec au casier déjà bien plus chargé puisqu’il est à l’inverse l’un des musiciens expérimentaux les plus touche-à-tout de L.A., ayant commencé dans l’impro noise pour finir avec son groupe Medicine dans un registre shoegaze que n’aurait pas renié M83… On sait que Gonzalez a pris une claque ado avec Mellon Collie (d’où le double cd), il a d’ailleurs engagé le batteur actuel des Smashing, tout est donc réuni pour un album plus rock et aventureux que le précédent, qui était devenu la marotte absolue de la communauté indie-pitchforkienne. Sauf qu’aujourd’hui, Gonzalez a quitté le Antibes de son adolescence (on va pas trop le blamer, quand même, hein), pour voir les choses à grand, à l’améwicaine, dans ce fascinant L.A. qui l’accueille à bras ouvert. Et il trippe maintenant sur les Killers et Kings Of Leon, accompagnés en tournée. Aïe. Du coup Hurry Up est un disque à fond dans son époque, avec beaucoup plus d’âme que les Killers mais sans se départir de cette espèce de triomphalisme de quaterback, malgré le passé shoegaze-ambient de M83 (qui ressurgira un jour, espérons-le). Et surtout, dans sa mégalomanie – parfaitement assumée et ça c’est vrai que ça fait du bien – il en oublie de nous transporter comme pouvait le faire Before the dawn heals us… La grandiloquence ne s’arrête jamais. Parfois, notre démiurge sort du cadre et nous propose une fin de chanson aux arrangements surprenant (New Map), quelques gimmicks 80’s qu’il fallait oser ressortir (le saxo de Midnight City, le break slappé de Claudia Lewis)… Mais il y a une chose qui gâche tout. Gonzalez, fasciné par Jason machin des Killers, a pris des cours de chant et se prend désormais pour un mélange entre Chris Cornell et Simon Le Bon. Non seulement il part bien trop souvent dans des aigus vertigineux, mais était-il vraiment obligé de tapisser tout son album de petits cris aigus passés en boucle, tel un Bono période Zooropa qui aurait abusé de gimmicks héliumisants ? On dirait qu’il cherche à répéter la formule de Midnight City, ayant pressenti le carton de celui-ci. Alors oui, d’autres titres fonctionnent, sont même de potentiels tubes, comme ce Reunion au dimensions impressionnantes… Mais les jappements de Gonzalez finissent par nous en écoeurer. Même problème pour Ok Pal, qui pourtant voit M83 réincarné en un Tear For Fears enfin guéri de ses phobies, ayant troqué sa classe de crooner sombre à la Dave Gahan contre une voix de gamin en mode cruising sur Venice Beach, éberlué par tout ce qu’il voix, perdu dans les lumières de la ville comme dans une fête foraine. Steve McQueen donne d’ailleurs l’impression de se retrouver la tête à l’envers, dans le refrain, grisé par un manège à sensation qui dévoile soudain le vide brassé sous nos pieds ballants. Sauf que Gonzalez rêve d’œuvre totale, il veut toucher à tout, et quand il s’attaque à la power ballad accompagné de chœurs d’enfants, c’est juste pas crédible (Splendor). Le pire étant les deux morceaux "narratifs" (les deux cd étant vaguement symétriques), où un spoken-word vient se poser sur le mille-feuille orchestro-synthétique du groupe. Tout simplement insupportables au bout de 3 écoutes. La réaction légitime et typique au bon vieux syndrome "double album pompier" s’applique donc bien ici : ne garder que son titre préféré. Midnight City, tube désormais entendu partout dans le monde, a au moins le mérite d’être un rouleau compresseur définitif. M83 a tout condensé en 4 minutes, et ça tape très fort, malgré l’absence de mélodie vraiment tubesque – ce qui est d’autant plus fort. Au final, outre ce titre, il ne reste de Hurry Up que ce qui saute aux premières écoutes : cette production, énorme, spacieuse et riche. C’est clair, l’équipe a fait un travail de malade sur ce disque : épaisseur, mastering, puissance, tout y est. Mais ça n’a jamais fait un bon disque, et ce n’est sûrement pas dans ce début de décennie où les artifices de productions prolifèrent plus encore que la taxifolia au large d’Antibes que ça va changer…

note       Publiée le mardi 4 décembre 2012

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En fait, le son très stadium de ce disque rappelle leur Don't you (forget about me), sur la BO de Breakfast Club...

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La chanson titre ainsi que certains sons de synthés bien kitschos évoquent curieusement ce péplum de M83, au budget bien plus gros.

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    Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

    Junk énorme réussite. Bien mieux que les redites shoegaze un peu saoulante a la longue.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    C'est une blague ?

    Sinon, j'avais bien aimé la musique qu'il avait fait pour le film vraiment pourri de son frangin. C'était le seul truc supportable en fait, du coup ben ça passait à peu près.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    voilà la pochette du futur nouvel album... ça promet, hein ? Sûr que maintenant que le gars est au top de la reconnaissance mainstream, il peut se permettre ce genre de blague... au vu du premier extrait, ça a l'air plus fun que le précédent, mais pas folichon pour autant. à vérifier quand même. On n'enterrera pas tout de suite M83...

    Jeunechien Envoyez un message privé àJeunechien
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    E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

    Je plains ceux qui ont découvert "Midnight City" après le tabassage médiatique, parce que c'est un titre génial. Le sommet de l'album c'est sûr, mais il y a plein d'autres bons moments: l'autre tube "Steve McQueen" avec sa mélodie Indochine, l'instrumental galvanisant "This Bright Flash", le superbe "Wait"... Et j'aime assez tous les petits interludes ambiants. Par contre en effet les deux spoken word, très lourdingue... Mais dans l'ensemble cet album m'a assez charmé, à l'écouter j'ai vraiment l'impression de retomber en enfance.

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