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Black Sabbath › Seventh Star
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L'album est sorti sous le nom de 'Black Sabbath featuring Tony Iommi'
line up
Glenn Hughes (chant), Tony Iommi (guitares), Geoff Nicholls (clavier), Eric Singer (batterie), Dave Spitz (basse)
Musiciens additionnels : Gordon Copley (basse [2])
chronique
Oui, oui, je sais, c'est entendu, 'Seventh Star' n'est pas vraiment un album du Sabb' mais bon ce n'est pas un cas d'école non plus. Oui, c'est vrai depuis le départ de Dio et surtout de Geezer Butler après 'Born again', c'est le gros bordel, Black Sabbath ne survit que sous l'impulsion de Tony Iommi, avec des va-et-vient continuels et agaçants de personnel à tel point qu'on ne peut plus parler de groupe...Ok, de là à tout rejeter, il y a un pas que je me refuse à franchir. Justement, ce fameux 'Seventh star', voilà bien un disque certes pas essentiel mais néanmoins mésestimé pour de mauvaises raisons selon moi. Pour Tony, ce devait être un travail solo pour lequel il envisageait même de collaborer avec plusieurs chanteurs distincts dont Rob Halford (pas un hasard donc si ce dernier assurera brièvement les vocaux pour le Sabb' quelques années plus tard) et même Dio mais pour des raisons de planning, de technique et de brouilles continuelles, le projet se modifiera (il lui faudra attendre des années avant de concrétiser ce rêve pour de bon) et le guitariste finira par recruter un véritable groupe avec notamment un ex-Deep Purple (après Ian Gillian, n'était-ce pas logique, on frise le comique) derrière le micro. Problème, une fois les enregistrements terminés, la maison de disque refuse de commercialiser le disque sous le seul nom de Iommi et lui impose de reprendre le nom de Black Sabbath; un compromis un peu ridicule sera trouvé sous forme de la mention de 'Black Sabbath featuring Tony Iommi', appellation grotesque lorsque l'on sait que l'homme est l'unique membre originel à figurer sur tous les disques. Passons. Cet imbroglio juridico-musical a conduit beaucoup de gens à mépriser cet opus qui, s'il n'est pas fabuleux, n'est pourtant pas si mauvais. Il est vrai qu'il compte à mes yeux car je l'ai reçu pour ma confirmation quand j'avais 14 ans (savourez l'ironie, un disque de Black Sabbath pour une cérémonie religieuse) et si j'ai pris un peu de recul avec les années, je l'apprécie toujours et trouve certains reproches pas toujours pleinement justifiés. On aime ou non la voix de Glenn Hughes mais pour moi, elle ne me pose pas de problème. C'est un bon chanteur et même s'il est clair que je préfère Ozzy et Dio, il s'en sort aussi bien que Gillian sur 'Born again' que j'apprécie également. On a reproché aux musiciens de flirter avec le hard fm ('Danger zone')...La belle affaire, ça faisait un petit moment déjà que Black Sabbath s'était ouvert à des influences plus hard rock et avec une certaine réussite, ce qui n'a rien d'étonnant avec un gratteux de la trempe de Iommi. Pour faire simple, je vais commencer avec mes titres favoris: l'énorme 'Seventh Star', un titre lourd et massif mais avec un côté imprécatoire que je trouve jouissif (on remarquera que les thèmes des paroles s'inscrivent dans la parfaite lignée des habitudes de Black Sabbath), le mélancolique 'No stranger to love' certes un peu convenu dans sa construction mais néanmoins fort appréciable (dans ce registre de ballade triste mais un brin moins efficace, on trouve encore 'In memory'), 'Turn to stone et 'In for the kill', les morceaux les plus agressifs. Ok, ça sonne un peu heavy mais franchement des compositions heavy de ce type, moi j'apprécie. J'imagine que Tony s'est fait plaisir sur 'Heart like a wheel' nettement plus bluesy, toujours est-il que son jeu y est impeccable et inspiré. Soyons honnêtes, il est exact que 'Angry heart' et 'Danger zone' ne sont pas inoubliables mais on ne peut pas gagner à tous les coups (et là aussi, j'ai entendu bien pire). Parmi les bonnes trouvailles, je citerais le clavier qui est discret mais soutient bien les mélodies au moment opportun. Vous voyez ? C'était pas si terrible. Il est évident que si vous n'êtes pas fan du timbre chaud de Hughes, une bonne partie de l'intérêt du disque s'effondre mais niveau musical, si on est loin du génie des débuts, si la production se fond dans l'air du temps, 'Seventh star' ne représente pas une rupture dans l'histoire du Sabb', en tout cas si vous appréciez 'Born again'. Après, si vous estimez que le combo est mort avec le départ de Ozzy (ce qui serait une insulte au travail de Iommi et Butler), je comprends que vous ne puissiez apprécier une telle galette et c'est votre droit. Je conclurai simplement en appelant à plus d'objectivité, ce disque, Tony, le voulait solo, il l'a eu emballage Black Sabbath, ok, c'est dommage mais pas si tragique et puis, bon, il n'est pas devenu manchot; ses riffs tiennent largement la route. D'ailleurs je trouve que l'ambiance générale colle pas si mal avec la pochette, cette impression de vide au crépuscule: tristesse, obscurité qui tombe et un Iommi au regard vague. A noter qu'une version deluxe digipack vient de sortir avec en bonus un cd live datant de 1986. Merci de m'avoir lu car comme annoncé plus haut, il m'est difficile d'être totalement objectif avec ce disque, ce qui explique mon 4 plutôt qu'un 3 plus professionnel.
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- Consultant en informatique › Envoyez un message privé àConsultant en informatique
Je le trouve excellent, rien que pour cette pochette anthologique Francis Cabrel / stev' en cuir à franges / traversée du désert / Sky Valley. Cette prod hard FM minérale me botte du tonnerre, ainsi que le chant de Glenn Hughes, démonstratif mais canalisé dans ses pulsions d'homme qui aime se toucher sur scène (faut pas écouter le live au Hammersmith Odeon qui vient avec les rééditions par contre, sur les classiques genre War Pigs ça vire à l'horrible poker nudiste). No Stranger to Love est un sommet de dark ballad permanentée aux claviers bien mordants. L'enchaînement Seventh Star / Danger Zone est un étendard 80ies, avec des solos astronomiques et du riffing inespéré qui te rappelle (si besoin était) who's the boss. La marque "Black Sabbath" sur la pochette et le contexte "spirale de la lose" dans laquelle Tony Iommi s'est embourbé entre deux lignes de coke c'est un package complet : ce disque c'est un condensé d'histoire(s).
- coronavirus › Envoyez un message privé àcoronavirus
Shelleyan tes chros sont souvent inspirés ,mais alors pour celle ci tu as enfilé ta toge d'avocat pour défendre ce bon et brave Tony Iommi au regard triste et désabusé (Mais rattrapé par le plus beau perfecto à frange qu'il m'a été donnée de voir sur une pochette d'album). Ta bienvaillance à l'égard de cet album m'intrigue fortement. Sinon pour rebondir sur deux ou trois trucs que tu as écrits, perso je ne fais pas partis de ceux qui ont tourné le dos au groupe après ozzy , j'aime beaucoup la période Dio ( heaven and hell en tête, fait encore partis de mes albums préférés du groupe) et de la décennie 80 j'aime assez Headless Cross , surtout le morceau titre
M'en vais écouter cela au plus vite !
Message édité le 11-06-2025 à 17:37 par coronavirus
- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Pas si mauvais, il y a de très bon morceaux comme Seventh Star ou Angry Heart, et quand c'est loupé, c'est moins loupé que sur d'autres opus du groupe (coucou Sabotage). Il gagne a être entendu, mais probablement pas comme un album de Black Sabbath, car plus grand chose à voir. 3,5/6
- Note donnée au disque :
- stickgrozeil › Envoyez un message privé àstickgrozeil
Insupportable, y'a pas d'autres qualificatifs possibles.
- Note donnée au disque :
- CeluiDuDehors › Envoyez un message privé àCeluiDuDehors
Cette histoire d'album solo que le label aurait rebaptisé Black Sabbath n'est pas crédible…déjà sur cette pochette, la mine déconfite, faisant littéralement seul la traversée du désert, et la peinture du "Tourment de St Antoine" ("Anthony" en anglais) de Michel-Ange au verso, l'imagerie pointe clairement au fait qu'Iommi était tout à fait conscient du gouffre qui s'ouvrait sous Black Sabbath à cette époque, et que c'était lui contre le reste du monde. Et que dire du fait qu'Iommi avait acquis les droits du nom Black Sabbath juste avant la sortie de l'album, simple coïncidence? Pourquoi n'aurait il pas utilisé ce nom dont il était devenu de fait - et légalement - le seul représentant ? Je pense que Seventh Star etait avant tout une tentative de retour aux sources et de réappropriation du groupe, et pas du tout un essai commercial, encore moins influencé par le glam comme certains le disent. Et le choix de Glenn Hughes va dans ce sens...pas le Hughes de Deep Purple, celui de Trapeze, celui qui écumait les clubs anglais aux côtés de Black Sabbath en 1970. Iommi a souvent refusé d'endosser la paternité du Heavy métal, il a toujours défendu l'idée que son groupe faisait simplement du "heavy rock", et que son jeu de guitare est tout simplement du blues. Et c'est exactement ce qui se trouve sur cet album. Ce n'est pas le Sabbath d'Ozzy, ce n'est pas celui de Dio non plus, c'est le Black Sabbath featuring Tony Iommi. Album injustement incompris, que pour ma part, je trouve excellent.
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