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Furniture › The wrong people
- 1986 • Stiff SEEZ 64 • 1 LP 33 tours
- 2010 • Cherry red CDMRED441 • 1 CD
cd • 20 titres
- 1Shake like Judy says
- 2Love your shoes
- 3Brilliant mind
- 4She gets out of the scrapbook
- 5I miss you
- 6Make believe I'm him
- 7Let me feel your pulse
- 8The sound of the bell
- 9Escape into your arms
- 10Answer the door
- 11Pierre's fight
- 12Brilliant fragment
- 13That man you loved (demo)
- 14Never said (demo)
- 15To Gus
- 16Turnupspeed
- 17Me, you and the name
- 18It continues
- 19Brilliant mind (extended version)
- 20Love your shoes (extended version)
extraits vidéo
informations
Sorti à l'origine chez Stiff Records. Les titres 12 à 20 sont des bonus.
line up
Jim Irvin (chant), Tim Whelan (guitare, choeurs), Hamilton Lee (batterie), Sally Still (basse), Maya Gilder (claviers)
Musiciens additionnels : Larry Whelan (saxophone), Martin drover (trompette), Tim Beaton, Charlie Buchannon (violon), Boz Boorer (clarinette), Phil Todd (saxophone)
chronique
Un disque décalé pour gens décalés, voilà ce qu'est 'The wrong people', une collection de morceaux qui refuse de se complaire dans le pessimisme, lutte contre la grisaille, tente même de dégager de l'espoir sans y parvenir totalement...A l'image du titre et de la dernière phrase de 'Pierre's fight', l'ultime chanson de l'album, 'Et cette fois les choses seront différentes'... Voilà le secret de la terrible beauté hantant cette galette qui m'accompagne depuis sa sortie en 1986, un condensé d'une forme de new wave exigeante hors des canons de la cold wave bien que partageant parfois la même tristesse, post punk mais empruntant quelques touches de jazz, pop mais de manière brumeuse. Cela débute avec 'Shake like Judy says' et son orgue d'intro mélancolique...Certes, la batterie se met à rouler mais le spleen qui s'était d'emblée installé ne se dilue pas, la voix de Jim Irvin porte trop de tristesse en son timbre, les éclats de trompette au milieu de la chanson sonnent de manière trop funèbre...Oui, bouge comme Judy, bouge pour essayer d'oublier la peine, crie à en user tes poumons pour réaliser que ta meilleure compagnie, c'est toi-même, pour oublier que Judy regarde la mer sans plus penser à toi, alors éclate-toi, bouge comme elle, jusqu'à t'endormir à force de larmes....Oui, 'Love your shoes' semble plus jovial mais il reste emprunt d'une certaine gravité, marqué de guitares trop fraîches pour rassurer pleinement. Et voici 'Brilliant mind', le hit du groupe, rythmé mais tout en retenue, baigné de clavier triste, de roulements saccadés, en une tentative de crescendo désespéré qui ne parvient jamais à trouer la grisaille merveilleuse de ses climats...Une fois encore, la tentative d'optimisme se heurte à la réalité, personne n'écoute car tout le monde hurle, et alors qu'un saxo se met en place, Jim Irvin ne peut que crier: 'Shame, shame on you'. Avec son piano pluvieux, 'She gets out of the scrapbook' ne cherche même plus à sourire, cet amour perdu qu'on espère retrouver, ce fantôme qui ne cesse de hanter nos souvenirs, on sait qu'on ne le retrouvera jamais mais y renoncer est impossible car il faut 'préparer le futur pour reprendre le contrôle du passé'. Le groupe fait preuve d'un doigté remarquable en travaillant la retenue, laissant le chant (ce mec a une voix extraordinaire, un peu à la Martin Fry de ABC) exprimer les pics de tension, la musique n'explosant que par touches bien senties pour renforcer certains climaxes. 'I miss you' est une de ces pièces lounge à la mélancolie enfumée, un constat de regret bercé par un piano fatigué, une basse ronde, et rien ni personne n'y apportera la moindre lumière. Comme pour 'Love your shoes', le morceau suivant, pêchu et rythmé, parait dissiper l'amertume mais tout est dans le titre, 'Make believe I'm him', et le refrain faussement enjoué, les petits orgues, ne sont que des placebos. La batterie bop jazzy, le rythme de la voix, laisseraient croire qu'avec 'Let me feel your pulse', la malédiction est en train de se rompre mais, de mon propre ressenti, cette chanson sous ses airs joyeux et pétillants dégage un je ne sais quoi de salé, comme 'A town called malice' de The Jam. Inutile de se fourvoyer désormais, 'The sound of the bell' dégage la beauté des stations balnéaires les jours de pluie même si le groupe alterne passages dynamiques et en demi-teintes avec sonorités jazzy; les guitares post punk l'emportent toujours. 'Escape into your arms' malgré son titre repose sur des harmonies plus tendues, limites inquiétantes, quant à 'Answer the door', il poursuit dans la même voie, avec ses notes de piano folles, son saxophone inquiet et l'urgence du chant. Lounge again mais version emballée pour 'Pierre's fight' appuyé par des disharmonies ponctuées de calme, on cherche à y croire, que les morceaux peuvent être recollés car 'cette fois, les choses seront différentes'...Ou pas. Neufs bonus ponctuent cette réédition dont le déchirant 'Brilliant fragement' au violon, le superbe 'To gus' et son orgue faussement gospel, bref, des compositions de qualité plus que de remplissage qui prolongent cette impression d'amertume baignant l'album. Etre optimiste ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais on ne peut lutter contre la réalité.
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- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Il y a aussi de très belles pièces sur leur mini de 1983 "When The Boom Was On"
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- Dun23 › Envoyez un message privé àDun23
Shake like Judy says est absolument géniale, le reste n'est pas à la hauteur pour moi mais il y a une vraie ambiance dans cet album, les titres se suivent et ne se ressemblent pas, sont quand même bons voire très bons dans l'ensemble, ça sent la régul dans pas longtemps. Mais voila, faut que je me convaincs que ce n'est pas que pour ce titre d'ouverture tellement brillant qu'il en ternit le reste.
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
Trouvé par hasard dans un bac, ça fait très Associates voire Pale Fountains (le premier titre!), New Wave/Soul typique de ces années... à voir sur la longueur !
- Alvus Dei › Envoyez un message privé àAlvus Dei
Ce n'est pas sans rappeler The The ou Bill Pritchard. Tout à fait mon genre de pop. Vraiment excellent!
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- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
"cette galette qui m'accompagne depuis sa sortie en 1986". Il y a le facteur amour, aussi.
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