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Supuration › The cube

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Saïmone      mardi 4 février 2025 - 00:09
Ultimex      lundi 3 février 2025 - 09:05
Pokemonslaughter      dimanche 2 février 2025 - 23:20
sergent_BUCK      lundi 22 mars 2021 - 04:00
Demonaz Vikernes      lundi 13 mars 2006 - 21:04
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calinours      lundi 30 avril 2007 - 12:39
rapouille      dimanche 11 décembre 2005 - 01:23
Kieron      jeudi 1 décembre 2005 - 16:23
PLF      dimanche 13 février 2005 - 16:15
sam      jeudi 13 mai 2004 - 00:08
maarnaden      dimanche 2 juin 2002 - 23:15
Dead26      lundi 3 février 2025 - 15:50

cd • 10 titres • 38:23 min

  • 1Prelude00:57
  • 2The elevation05:10
  • 3Soul's speculum01:10
  • 41308.JP.0803:03
  • 5The cube05:49
  • 6Through the transparent partitions03:58
  • 7Spherical inner sides00:53 [instrumental]
  • 8The accomplishment07:15
  • 94TX.31B04:35
  • 10The dim light05:33

informations

CMA Studio Valenciennes, France

line up

Thierry Berger (batterie), Laurent Bessault (basse), Fabrice Loez (guitare), Ludovic Loez (guitare, chant)

chronique

  • death metal progressif

J’ai eu l’occasion récemment de me demander ce qui était « important » ou non. Finalement, on gesticule constamment sans trop se poser de questions, ce qui - entendons-nous - est bien nécessaire, mais dans tous les fardeaux qui accompagnent l’épreuve d’une vie, qu’est ce qui compte, qu’est ce qui est vain ? Et si se condamner au « A quoi bon » semble être une bien mauvaise solution, comment s’attacher aux petites choses, comment regarder le rien en y mettant tout, comment une passion, telle que nous la vivons tous ici, peut recouvrir le fini pour ajouter un peu d’espoir dans l’horizontalité de nos vies ?

Nul doute qu’en voulant mettre du sens, il se perd immédiatement, et nul doute également qu’une passion peut s’évaporer comme le talent, mais peut être est ce là le vrai « deal » : savoir que ce que l’on vit n’a aucun intérêt, et être capable pour autant de s’enthousiasmer, d’abandonner une responsabilité d’être et toucher la joie ne serait ce qu’une fraction de seconde.

Ce qui nous unit ici, c’est la musique – merci captain obvious qu’ils disent – et c’est assez fou d’observer la diversité de comportement vis-à-vis d’elle, et bien que nous soyons globalement entre vieux grognards allergiques aux nouveaux modes de consommation, on remarquera ce réflexe à revenir à nos valeurs sûres. Cela s’appelle vieillir, mais c’est aussi une forme de survie, ce besoin de repère, de se rappeler à nos origines malgré le flétrissement de nos enthousiasmes passés.

Un de mes rituels, c’est, comme pour 95% d’entre nous, de parcourir ma collection, frissonner sous les souvenirs, quelle merveille que l’hippocampe ! Et d’essayer, en multipliant les références, d’essayer de retrouver ce je ne sais quoi d’adolescent qui donnait tout son sens à une journée, à un trajet, à une rencontre.

Cet après midi, en regardant ma fille jouer, je parcourais ma cd-thèque et je me suis arrêté un instant, sur ce disque. Je l’ai en double. Car il le fallait, car il faut le posséder, sous tous ses aspects. Ce disque, il a un pouvoir magique : il parvient à la fois à refaire surgir des souvenirs, ancienneté oblige, mais aussi à en créer de nouveaux. Le temps l’a sublimé, noirci et éclairé à la fois, on sait aujourd’hui à quel point il fut novateur et unique, et écrire à son sujet rappelle aussi à quel point il fut négligé et incompris à sa sortie. Trop tôt, trop tard ? Va savoir, on parle d’un disque « Important » là.

Important car inimitable, intemporel. A-t-il changé quoi que ce soit à la scène death metal ? Non sûrement pas. A-t-il suscité le respect d’absolument tout le monde ? Voilà qui est plus probable. D’autant plus que « The Cube » arrive de vraiment nulle part. Deux ans auparavant sur l’Ep « Isolated », Supuration se trainait toujours dans un death metal tantot mou, tantot quelconque, mais avec déjà une approche plus rythmique, plus simple, avec des cordes jouées plus sèchement que la moyenne. Mais rien ne pouvait préparer à ça.

Alors bien sûr, avec nos oreilles esquintées par 30 ans de sombrex’, découvrir « The cube » avec l’emphase que j’ai pu lui conférer fera un peu sourire, mais avouons le : Supuration s’est créé un style à lui tout seul, une espèce de death metal progressif, vaguement Voivodien, tout en ambiance et en nuance avec littéralement trois francs six sous. Les riffs sont tout bêtes, mais rythmiquement qu’est ce que c’est solide (batteur gaucher power ), le côté pataud qu’on pouvait reprocher par le passé prend ici tout son sens, Supuration c’est GROS, ça ne tape pas, ça roule et ça déroule tout en nuançant constamment son propos : l’approche mélodique était vraiment nouvelle à l’époque et il ne s’en sont jamais séparé.

Jusqu’à maintenant d’ailleurs, les mecs se sont trouvé une identité tellement forte avec ce disque qu’ils ont pu en faire deux groupes (Sup, c’est d’ailleurs sous ce patronyme que cet album sera réédité par Holy records avec le mini album « Still in the sphere ») et incorporer toutes leurs influences naturellement : la cold wave, le goth voire plus tard carrément le post punk (sur Sup). Chez Supuration en revanche, et plus spécifiquement sur cet album, on gardera toujours un pied dans l’extrême, avec cette voix tonitruante qui ne force jamais, mécanique et froide, ces mélodies limites spatiales et cette volonté de proposer quelque chose de construit, différent… Important.

L’album se voit comme un tout,, avec ces Easter eggs (1308 JP 08, a qui appartient cette bagnole ?) et surtout son concept en trilogie qu’ils finiront avec « Cube 3 » 20 ans plus tard. Vous imaginez la détermination et l’ambition des mecs ? Rien n’a pu les arrêter d’ailleurs, à écumer les MJC et galérer quand tout le monde s’intéressait à d’autres groupes finalement bien plus conventionnels (Loudblast, who said that ?), et c’est justement toute cette abnégation qui force l’admiration : « The Cube » est un disque qui a changé la vie de beaucoup de gens et plus particulièrement de ses créateurs qui n’ont eu de cesse finalement de broder leur carrière autour de lui et d’en proposer moultes visions et facettes dont jamais l’intérêt ne fut vraiment discuté (parce que c’est indiscutable).

Le décrire ce n’est pas lui rendre vraiment honneur, oui on a un disque ancré dans le death metal, avec des dissonances nouvelles, des voix claires tirées de la cold, des structures étranges, un délire autour de la SF qui a été maintes fois copié depuis, mais en contextualisant comme j’ai essayé de le faire plus haut, j’espère aussi, de mon côté, revibrer un peu, et fichtre, c’est toujours un peu le cas. Il y a une idée à chaque riff, à chaque break, c’est froid et frais (bon sang 4TX.31B !).

Qu’est ce qui est important ? Être capable de reconnaître une chose, j’aime ce disque, chacun est à sa place, lui dans la platine et moi en face, et à ce bête moment, oui je le crois j’ai été heureux, si tant est que le présent existe. Important je disais.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le dimanche 2 février 2025

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    pokemonslaughter Envoyez un message privé àpokemonslaughter
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    Oui, le précédent chroniqueur s'était gentiment barré avec ses chroniques...

    Note donnée au disque :       
    Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

    Il y avait déjà une chro avant non ? En tout cas, un disque qui n'a rien perdu de sa superbe avec les années et que j'écoute encore avec le même plaisir. comme pour les bons films, les suites sont dispensables.

    Note donnée au disque :       
    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Blood Incantation c'est l'enfer, j'aurais pas mieux dit.

    pokemonslaughter Envoyez un message privé àpokemonslaughter
    avatar

    Je veux bien d'autres noms alors ! (en dehors de cet enfer qu'est Blood Incantation)

    Note donnée au disque :       
    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Si on songe à, euh, "l'emprunt" de pratiquement 2 min de JP 08 sur le dernier Blood Incantation (paroles comprises), je trouve qu'au contraire, Supuration a eu un énorme effet sur plein de groupes, c'est juste qu'ils ne s'en sont jamais réclamés (je pense aussi au groupe Mare, célèbre mid 2000's, ou même DHG). The Cube est quand même un monument

    Note donnée au disque :