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Jun Togawa › 裏玉姫 (Ura-Tamahime)

  • 1984 • Yen YLC-20004 • 1 EP 45 tours
  • 2006 • Sony music MHCL-713 • 1 CD digipack

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Membre Note Date
sergent_BUCK      dimanche 11 septembre 2022 - 05:39
Dead26      jeudi 1 septembre 2016 - 00:20
Jesuis      vendredi 28 novembre 2014 - 14:23
Aplecraf      jeudi 1 juin 2017 - 09:14
Dariev Stands      jeudi 29 novembre 2012 - 19:49
cyprine      lundi 14 janvier 2013 - 10:16

cd • 10 titres • 39:03 min

  • 1Overture01:53
  • 2玉姫様 (Tamahime-Sama)04:53
  • 3ベビーラブ (Baby Love)02:32
  • 4踊れない (Odonerai)03:09 [reprise de 8 1/2]
  • 5涙のメカニズム (Namida no Mechanism)02:48
  • 6電車でGO (Densha de GO)02:56 [reprise de Halmens]
  • 7ロマンス娘 (Romance Musume)03:57
  • 8隣の印度人 (Tonari no Indojin)02:33
  • 9昆虫軍 (Konchugun)04:36 [reprise de Halmens]
  • 10パンク蛹化の女 (Punk Mushi no Onna)04:12 [reprise du canon de Pachelbel]

informations

Enregistré live avec le groupe Yapoos en backing-band le 19 Février 1984 lors de la promo de l'album Tamahime-Sama.

Bien qu'il soit attribué à Jun Togawa & Yapoos, cet album est plutôt considéré comme un album solo de Jun Togawa, les Yapoos n'étant ici que son groupe de scène. La discographie de Jun Togawa regroupe de toute façon plusieurs appellations qu'il serait inutile de référencer, son deuxième album solo sortant par exemple sous le nom de Jun Togawa Unit.

line up

Jun Togawa (chant), Takao Higae (guitare), Toshirô Senzui (batterie), Nobuo Nakahara (basse), Yôichiro Yoshikawa (claviers)

chronique

  • live bercé trop près du mur

Ouverture (sans u, les japonais ne savent pas ce que c'est) comme un film de science fiction, des hululements de synthés sur de vastes cumulus électroniques sifflant au raz des oreilles, intro instrumentale débouchant le passage vers une autre dimension, dépliée par Yôichiro Yoshikawa (qui, anecdote inutile, composera quelques années plus tard la musique de la série scientifique à succès "La Planète Miracle", ceux de nos lecteurs qui approchent dangereusement l'andropause s'en souviendront) qui n'a pas fini de faire parler de lui ce soir-là. Et puis la machine se met en route, lignes de basses bien caoutchouteuses, guitare qui tricote des textures mijotant furieusement avant que la voix ne rentre asséner un coup de boutoir définitif : en concert, Jun Togawa et son orchestre, ça va envoyer du sévère. C'est que l'art-pop alambiquée et subversive de son premier album solo trouve sur scène une formation qui peut la propulser vers des sphères autrement plus physiques. Dans les Yapoos, son backing-band officiel, Jun Togawa trouve tout simplement un putain de groupe de rock derrière elle, immergé dans la new-wave et offrant à la chanteuse très sérieusement perchée une rampe de lancement d'une ampleur qui sied à ses capacités vocales. L'autre choc est là, car Jun lâche la bride à l'animal et bien que déjà impressionnante en studio, c'est sur scène qu'il devient évident que cette fille là fait ce qu'elle veut avec sa gorge, mise à contribution et à l'épreuve aussi bien dans le guttural hardcore de punkette que dans l'opératique voltigeur, le vibrato de chanteuse traditionnelle, parfois se répondant à elle-même au sein d'un seul couplet, sautant quelques octaves au passage, dessinant des courbes sinueuses entre fausseté de gamine agaçante et maîtrise parfaite et femelle de son organe. La techno-pop ciselée de "Tamahime-Sama" transposée en post-punk qui groove dans la froidure et la colère, à peine moins chiadé mais nettement plus rentre-dedans et efficace; le fameux Canon de Pachelbel servant de mélodie à "Mushi no Onna" balancé après un 1-2-3-4 évocateur, ramoné jusqu'au fond, y compris par les claviers aigrelets qui assument le côté baroque du morceau même à cette vitesse frénétique, alors que Togawa a délaissé son chant mélancolique pour se faire péter la glotte une bonne fois pour toute. Le reste du répertoire consiste entre autre en reprises des Halmens, dont elle a embarqué le guitariste Takao Higae qui lui compose un "Baby Love" se prêtant parfaitement à l'univers décalqué de la miss, sur scène dans des costumes stéréotypés embarrassants, parodie sarcastique du business des idols. Sortant du lot, "Densha de GO", qu'on pourrait arbitrairement traduire par "ZOU ! Le train démarre !!!" est un concentré d'euphorisant au cube, avec ses claviers de fête foraine, son sifflet au smiley en avance, son chant bipolaire et bien sûr son refrain gorgé d'échos qui donne envie de bondir comme un crétin en criant "Ouais !! Le train !!!!", de la pure pop un peu lobotomisée, joyeusement idiote comme une ivresse par surprise. Toujours au milieu de la fête, de l'enka diluée dans la new-wave, "Namida no Mechanism", toujours écrite par Kenzo Saeki, la chanson sentimentale japonaise prend des allures pathétiques de parfum de synthèse et la voix de Togawa se tord et se déforme sous le poids de la douleur (illustrée dans un clip à la chute sidérante d'humour gore). Les deux reprises de l'album studio y passent, gagnant à chaque fois une niaque d'enfer à tout niveau, Jun vocalement déchainée et entrainée par les quatres mousquetaires qui lui donnent du grain à moudre en forme de force de frappe keupon aux fûts, de riffs délités et transversaux, de claviers acidulés et bouillonnants et de rythmiques rebondissantes, bref Jun peut compter sur son KGDD à elle. Le plus gros coup de force là-dedans est dans l'interprétation de "Tonari no Indojin" qui plie littéralement la version studio, pourtant déjà excellente, le groupe atteint là un summum de schyzophrénie orientalo-post punk angulaire, sans avoir à rajouter de gras. Festif, enfantin, malsain, grotesque, menaçant, hystérique, un concert pour pogoter déguisé en peluche géante, une ou deux canettes d'Asahi en main la fête est plus folle, jusqu'à ce que les hommes en blanc viennent nous chercher, ce qui, vu les bruits informes et hallucinés qu'émettent maintenant les vestiges des synthés si élégiaques en début du concert, ne saurait plus trop tarder.

note       Publiée le mardi 27 novembre 2012

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Puisque je vous le dit, Jun toujours sur la ligne blanche elle aussi.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    est ce que c'est celui avec un chapitre qui s'appelle "Alter-egos and woman sexualities in Japan" ?

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    Jesuis Envoyez un message privé àJesuis

    Le blog groundezro a été supprimé, quelqu'un a la copie de l'article sur togawa ? C'est une grosse perte ce blog http://groundzeromongkok.blogspot.fr/

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ouais ! Formidable ! Hi ! Subarashi desu !

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    En fait, autant choper les vinyles, ils sont à peine plus chers (oui, je sais, faut avoir une platine... mais je vous répondrai que c'est bientot noël de toutes façons). Quant à london calling : tu as oublié michou et jackie sardou dans tes comparaisons (et charlie oleg, ici honteusement repompé par ce feignant d'Hosono)

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    Soup Envoyez un message privé àSoup

    Merci pour la découverte, moi je kiffe grave! Par contre clair que c'est un peu galère à se procurer... Sur grooveshark ya ce qui s'apparente à un best of (togawa legend) qui envoie du paté, et que j'ai trouvé à tarif "raisonnable" (compte tenu du yen assez haut, du fait que le japon c'est cher, etc...) sur cdjapan.co.jp. En tout cas, je suis bien preneur de la suite des chroniques