Killer Ethyl › Worst of volume 2

Depuis la découverte de Killer Ethyl, peu de soirées entre amis sans qu'un ou plusieurs de leurs titres n'occupent une place de choix dans la bande-son de la fête; leur punk pop arty drôle et caustique, les tranches de vie évoquées, ont toujours fait l'unanimité parmi nous. Bonne nouvelle, on va pouvoir en remettre une couche avec le second volume de leurs aventures. Celui-ci, plus que le premier, accentue l'aspect dadaïste, bricolo-déjanté, du trio en proposant notamment des versions alternatives et plus expérimentales de chansons figurant sur la compilation précédente. Voilà ainsi Jésus Khrist de retour sur un fond crée à base de boucles, de cloches, d'orgue, pareil pour le petit chef Dédé accompagné de clavier à piles, de 'gnagnagnas' en guise de choeurs, sans oublier ces mini loops bricolées avec cris d'animaux, bruitages, synthétiques et cheap. Plus fort encore, une nouvelle composition, 'La question', sorte de gospel rythmé à base de bruits de bouche, piaillements de bête et allez savoir quoi encore. La formule apparaît totalement maîtrisée et avec si peu d'éléments, le groupe parvient à tisser des chansons irrésistibles. D'autres morceaux sont plus traditionnels et rythmés, avec en fer de lance le génial 'Popaul et Mauricette' qui nous narre la sortie de prison d'un caïd du milieu bien décidé à se venger dans une atmosphère de valse musette punky. Et c'est parti pour une conga décalée pour 'Momo' au crâne tatoué qui devient notable respecté et s'inquiète fortement de sa calvitie naissante. Rythmique à base de bruits buccaux et basse pour le couplet de 'Y a plus rien' dans lequel 'Depuis pérpète Pépé répète' qu'il n'y a plus de morale ni de religion ni de dictature du prolétariat...Car une fois encore, les paroles participent clairement à l'ambiance du disque, des textes drôles et emplis d'humour noir pour nous présenter une série d'archétypes de loosers tels que le petit chef minable, le vieux aigri, le jeune rebelle rentré dans le rang une fois adulte, l'amour qui s'achète, le vieux rocker bidon...L'aspect punk rigolo n'a pas disparu, rassurez-vous, 'Tujurs l'amur', 'Je suis une star' sont là pour le prouver. A noter quelques goodies en guise de bonus comme des versions live ('Le p'tit quinquin', 'Rutabaga rock', 'Touche pas à ma mobylette') et 'Killer Ethyl par les autres' pour 'J'artourne à l'fabrique' a capella sur fond de boîte à rythmes à deux balles ou 'Profession de froid' en anglais façon new wave dingo. Indissociable du premier volet, les deux à se procurer en suivant l'ordre chronologique, d'urgence.