Light Asylum › In tension

Avec ce premier mini, le duo de Light Asylum met en place tous les éléments spécifiques de son identité, lesquels exploseront avec puissance sur l'album qui suivra : une musique électronique tournée vers la new wave et l'ebm des eighties, une voix féminine androgyne, un feeling pop passé à la peinture noire...La principale différence réside dans un ton général moins sauvage. 'A certain person', par exemple, est bon mais se rapproche plutôt des essais les plus obscurs de Grace Jones, 'Knights and week ends' utilise des sonorités déjà plus saturées (de par l'ajout d'une guitare) et se veut plus rageur mais c'est véritablement à partir de 'Dark allies' que l'on commence à percevoir l'aspect ambigu de la musique...Petite mélodie glacée qui se met à tourner en boucle, beat sec, un chant plus rauque qui se laisse aller et des paroles sombres ('Come on, nail me to the cross...'), bref un cocktail des plus jouissifs, confirmé par le hit du mini, 'Skull Fuct', le titre le plus abouti et également le plus à même d'annoncer la couleur (sombre) de l'album à venir : mélodies dépouillées, froides et hypnotiques, rythmes dansants, voix rageuse presque masculine...La touche 'repeat' de ma platine a bien fonctionné, je puis vous l'assurer. On aurait pu se quitter ainsi mais le groupe a opté pour un nouveau mix de 'A certain person' dans une voie évoquant les débuts de Depeche Mode mais sonnant trop artificiel et maladroit pour rester totalement crédible. Qu'importe, les quatre autres pièces suffisent largement.