Amy Denio › Birthing chair blues

Amy Denio est une énigme. Une artiste on ne peut plus complète, entière, et ce, dans le plus noble sens du terme. Originaire de Seattle, cette multi-instrumentiste compétente ne s'embarrasse pas d'un devenir guidé par la soif de reconnaissance internationale, mais plutôt par le besoin de s'exprimer. Ni plus, ni moins. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que ses disques soient si rares à trouver, à tel point qu'on la connaît plus pour ses collaborations (aux côtés de Curlew ou du Science Group de Chris Cutler) que pour son travail en solitaire. La musique d'Amy Denio est la musique de toutes les musiques. Elle s'inspire grandement des folklores mondiaux et y insuffle un vent de liberté et un ton insolent, voire iconoclaste qui font ressembler son oeuvre atypique à rien de commun. D'un abord plutôt pop, elle pratique quelque part la même forme de musique qu'une Laurie Anderson ou une Lydia Lunch ; une pop intellectualisée, mais plutôt extravertie. Accordéon, saxophone, basse, tout est bon, tout est compatible, tout est possible. Cette figure underground étonne aussi par ses capacités vocales (quatre octaves tout de même), mais n'en abuse pas au point d'en faire son credo, comme, par exemple, Diamanda Galas. Alors, ce "Birthing Chair Blues", ne vous inquiétez pas, ce n'est pas du blues. Pas du tout. C'est juste de la musique. A prendre ou à laisser.