Tout est dans le point d'interrogation de la pochette...'Hrydjuverk ?' et sa réponse de l'autre côté avec une photo montrant un singe torturé dans un laboratoire de vivisection : 'Hrydjuverk !'. Si Dys incarne un des aspect extrêmes de la minuscule scène anarcho-punk islandaise, le trio de Hrydjuverk va plus loin encore, joue plus vite, plus fort, balance des images plus choquantes. Fortement ancré dans une tradition instaurée par Discharge de punk radical aux idées soeurs de celles de l'anarcho-punk, le groupe clame sa haine de la guerre, de la pauvreté, de la vivisection, des catastrophes écologiques sur ton de guérilla musicale. Pas de fioriture, après une intro récitée sur roulement de batterie, le tempo s'accélère pour ne plus jamais ralentir. Dans cette furia à la production crue mais parfaitement audible, les musiciens parviennent pourtant à instaurer un vrai semblant de mélodie, les trois accords réglementaires joués au turbo forment comme des nappes quasi hypnotiques, quelques breaks lourds plombant l'ambiance pour permettre de respirer. La qualité de Hrydjuverk, comme j'avais pu m'en apercevoir sur leur split avec Patient Zero, c'est qu'il ne virent jamais dans la bouillie inaudible. Après, c'est certain, il faut aimer ce genre d'approche sans compromission. A noter que les textes, les prises de position, sont traduites en anglais pour ceux que le chant en islandais rebuterait, de même la pochette contient des fiches d'information sur la vivisection, l'élevage intensif en batterie et autres. A propos, 'Hrydjuverk' signifie 'acte de terrorisme' et comme l'écrit The Heavy Handed Punisher, 'si se soucier des animaux, de notre planète, vouloir construire un monde plus juste ou simplement prendre sa propre destinée en main est du terrorisme alors nous sommes effectivement coupables'.