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Northcore › Desatero
- 2012 • Spotted Peccary Music SPTD 2101 • 1 CD digipack
cd • 10 titres • 41:38 min
- 1Looking Glass 4:19
- 2Jupiter 5:05
- 3Nocturne 5:41
- 4Oxygen 3:51
- 5Ladybird 3:53
- 6Quercus3:02
- 7Green Fridge 4:53
- 8Metronome2:48
- 9Parting 4:18
- 10Min Ros 3:48
informations
Pour en savoir un peu plus sur Northcore; http://www.northcore.net/ et entendre des extraits MP3 de Desatero; http://spottedpeccary.com/new-o3e-release-desatero-by-northcore/
line up
Carl Gibbons (claviers, synthés, voix et effets) et Jana Tillotson (voix et effets)
Musiciens additionnels : Eva Brezinová,Maja Eriksson et Sam Samoud (Voix) Rhian Daniel (violon)
chronique
- down-tempo ambiant, ambiant ethnique
Voilà une étonnante production du label Spotted Peccary. Northcore est un obscur duo Anglais composé de Carl Gibbons (claviers, synthés, voix et effets) et Jana Tillotson (voix et effets) qui s’est taillé une enviable réputation dans les sphères de la MÉ underground, sans pour autant avoir réalisé un seul album. Et c’est ce label américain, plutôt renommé pour sa MÉ aux caresses de New Age progressif ou aux douces envolées séquencées, qui a réussi à capturer l’univers sonique de Northcore avec une superbe production musicale où tous les détails culturels sont stigmatisés avec main de maître. “Desatero”, pour 10 commandements, est un album sans frontières. Présenté dans une belle pochette troublante, c’est une fascinante mosaïque musicale de 10 titres, dont près de la moitié sont chantés et/ou narrés, qui voguent entre du down-tempo et de l’ambiant ethnique dans une superbe enveloppe poétique. Autopsie d’un étonnant album qui envoûte à chaque écoute.
Des pas froissant une neige métallique ouvrent "Looking Glass" qui étale toute la splendeur sonique de “Desatero” avec une toile sonore au milles prismes. Des souffles éthérés soulèvent des poussières prismiques lorsqu’une voix feutrée donne le coup d’envoi à un savoureux down-tempo auquel s’accroche une ligne mélodieuse qui gambade entre les méandres ambiophoniques de "Looking Glass". Le rythme est fragmenté entre ses atmosphères glauques et cristallines, évitant constamment une structure soutenue pour errer entre ses phases hallucinogènes. "Jupiter" est le seul titre de “Desatero” à présenter un rythme soutenu. Et il est lourd. Arqué sur de bonnes frappes pulsatrices, il bat une mesure d’un genre mid-tempo avec de fines séquences circulaires qui moulent un léger filet stroboscopique qu’une ligne de synthé survole de sa mélodie ciselée. Et, comme chaque titre sur “Desatero”, l’enveloppe sonique est riche et foisonne de tonalités connexes qui ajoutent une dimension, cette fois-ci elle est rythmique, surréelle à ce premier album de Northcore qui assaille les oreilles avec une incroyable finesse."Nocturne" émerge d’une faune de bruits blancs pour offrir une séduisante incantation berbère où tam-tams claniques et grosses nappes d’orgues ténébreuses exposent tous les paradoxes qui sommeillent dans “Desatero”. À la fois sensuel et lyrique "Nocturne" flotte entre deux phases, passant d’une ambiante danse tribale à une profonde immersion cauchemardesque. "Oxygen", un titre chanté d’une voix suave et absente, instaure un climat de tension horrifique avec cette comptine à la Freddy Kruger susurrée d’une voix feutrée qu’une fine et malicieuse ligne de piano accompagne au plus profond d’une paranoïa cérébrale. "Ladybird" est un beau moment d’ambiance avec ses lignes de vie qui psalmodient en cercles divinatoires autour d’un étrange marché public où se conte une comptine tchèque. "Quercus" continue l’ensorcèlement avec un carrousel de clefs carillonnées qui tournoient sous les chauds vents d’une flûte onirique, alors que "Green Fridge" nous amène aux antipodes avec une approche angoissante où des lamentations stridentes crissent après une intro noircie de souffles effroyables. D’ailleurs son intro dépasse toute fiction avec une ribambelle de tonalités absconses qui soulèvent des pulsations glauques et des couinements de dents de bois pour s’arrimer à un furieux rythme noir qui tergiverse entre sa pesanteur circulaire et ses errances spectrales. Comme un tic-tac fuyant son temps "Metronome" couche un down-tempo ambiant enveloppé d’une incroyable aura musicale où niche une savoureuse mélodie née d’un inégal duel de voix. C’est très beau! C’est juste trop court. Toujours enracinée dans une forme de non-être, la voix de Jana Tillotson n’a rien à envier à Beth Gibbons, surtout sur "Parting" qui est un superbe down-tempo ambiant. "Min Ros", un chant traditionnel Suédois, clôture “Desatero” avec tout le mysticisme d’une œuvre celtique, témoin de la multiethnicité de cette étonnante et savoureuse première œuvre de Northcore sur Spotted Peccary.
“Desatero” est une surprenante aventure musicale qui se déguste avec un envoûtement sans cesse croissant. Northcore tisse les lignes d’un étonnant croisement entre Dead Can Dance et Solar Fields qui fait voyager l’auditeur à travers les couloirs du monde avec des contes et comptines trappés dans des ambiances paranormales et où les rythmes et ballades flottent dans une riche et fascinante faune sonique qui rehaussent les frontières d’un univers psychédélique. C’est remarquable et saisissant, et c’est surtout extrêmement envoûtant. Le plaisir est multiplié par dix avec un bon casque d’écoute.
note Publiée le mardi 9 octobre 2012
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Belle pochette en tout cas