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Hildegarde von Bingen (1098-1179) › Chants de l'extase

cd • 16 titres

  • 1O vis aeternitatis7.56
  • 2Nunc aperiut nobis1.53
  • 3Quia ergo femina mortem instruxit1.49
  • 4Cum processit factura digiti dei6.32
  • 5Alma redemptoris mater2.10
  • 6Ave maria, o auctrix vite8.57
  • 7Spiritus sanctus vivificans vite2.15
  • 8O ignis spiritus paracliti6.17
  • 9Caritas habundat in omnia2.10
  • 10O virga mediatrix2.25
  • 11O viridissima virga, ave3.51
  • 12Pièce instrumentale3.30
  • 13O pastor animarum1.18
  • 14O tu suavissima virga11.12
  • 15O choruscans stellarum2.37
  • 16O nobilisima viritidas6.42

informations

Enregistré du 16 au 21 juin 1993, St Pantaleon, Köln. Produit par Klaus L. Neumann

Pour les oeuvres de Hildegarde von Bingen, il est très fortement recommandé de privilégier les interprétations de l'ensemble Sequentia, qui reste sans équivalent dans l'approche de cette musique.

line up

Benjamin Bagby (harpe médiévale, organistrum), Barbara Thornton (chant, direction), SEQUENCIA ensemble de musique médiévale, Gundula Anders (chant), Pamela Dellal (chant), Elizabeth Glen (chant), Heather Knutson (chant), Laurie Monahan (chant), Susanne Norin (chant), Janet Youngdhal (chant), Elizabeth Gaver (vièle médiévale), Elisabetta de Mircovich (vièle médiévale)

chronique

  • musique sacrée-ancienne

Hildegard von Bingen : «Visionnaire du 12ème siècle, abbesse, guérisseuse, compositeur, écrivain et sainte», telle est la description couramment faite de ce personnage incroyable qui parcourut l’Europe pour y croiser les puissants, porter sa parole théologique (elle fût philosophe et théologienne renommée), monter ses églises : elle était mère supérieure. Ces chants de l’an mille entièrement voués à Dieu sont, pour qui les entend pour la première fois, une véritable révélation. Pas tout à fait A cappella, puisque le son nasillard de la vièle médiévale vient souvent sous tendre les voix, ils se distinguent notamment par le dépouillement harmonique absolu propre au vocabulaire musical religieux de l’époque. Le chant grégorien, musique liturgique officiel romaine depuis le VI ème siècle est un chant monodique, toutes les voix sont toujours à l’unisson. De même ces chants de l’extase où les voix féminines éthérées se superposent et se confondent avec tant de précision et d’abandon qu’il ne semble n’y en avoir qu’une seule, mais si étrange, si inhumaine lorsque soudain la tessiture soliste se démultiplie et, dans l’accomplissement sonore, se désincarne. Musique sombre ? Ce n’est pas toujours le but de ces chants, mais la force de leur dévotion, la simplicité du vocabulaire, les résultats sonores obtenus par le respect des interprètes des conditions d’époque font de chacune des pièces des moments de grâce, mais aussi d’une grande gravité. Les registres aigüs des femmes remplacent les moines des plain-chant, et dans les antiphons, ce qui nous rappellerait le grégorien courant devient saisissant, aérien… finalement divin. A l’arrivée cette musique est d’une puissance évocatrice exceptionnelle. Lassé par l’utilisation systématique du chant grégorien dans les publicités, films d’horreur ou intro black metal, vous allez retrouvez avec la musique de la «Sybille du Rhin» et l’ensemble Sequentia l’authenticité puissante et dépaysante de la dévotion en ces âges finalement déjà reculés. L’élévation est inévitable, la vision un peu désolée de la campagne moyen-âgeuse et de la simplicité de ses enjeux est omniprésente. Des voix inhumaines, tour à tour ensemble, solistes, dévotes puis soudainement seule et méditative, toujours habitées. Plus rare, la harpe aux mélodies surprenantes ajoute une couleur extraodinaire. A ce recueil des «Chants de l’extase», on pourra préférer «O jerusalem» qui réserve des pièces à la facture plus primitive encore, des intrumentales plus nombreuses aussi, purement atmosphériques et source d’une émotion incompréhensible, celle que contient ce recueil-ci est par ailleurs magnifique, indescriptible, une arabesque à la fois sage et folle de vièles et de harpes, toujours tirées vers l’avant selon les mouvements rythmiques sautillants propres à la musique ancienne. Hildegard Von Bingen est, finalement, le premier compositeur individuel recensé de l’histoire. Sa musique est à la fois immédiatement reçue, familière sur bien des points mais profondément ovniesque pour nos oreilles d’aujourd’hui. Encore une fois, l’authenticité qui résulte de cette personnalité créatrice, par delà les schémas convenus des pièces religieuses anciennes, font de ces œuvres, par Sequencia interprétées, des instants d’abandon de soi, d’oubli et de grâce. Pourquoi Guts ? Parce que évidemment, avec nos cœurs et nos esprits profanes et solitaires, face à de tels extases recueillis : gare à la mélancolie…

note       Publiée le dimanche 26 mai 2002

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Z'avez une expérience de la grande souffrance ? Mézigue oui. Et quand cette souffrance me retombe dessus en post-post traumatique, je fais tourner un de mes 4 Hildegard Von Bingen. Effet apaisant et élevant, gagnant à tous les coups.

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22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

Préférence de coeur pour Symphoniae (superbes instrumentaux), Voice of the blood (O Ecclesia) et O Jerusalem (magnifique premier titre avec ses cloches célestes)

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Et quelques autres, aussi... Endzeitfragmente (sur les musiques "de l'an mille" dans "l'aire allemande", on va dire, en gros - en fait ça déborde il me semble sur les années d'avant/après cette charnière ; le thème est en tout cas la fin des temps, l'Apocalypse) ou celui sur l'Edda. Ils ont enregistré avec le Dialogos au moins une fois, aussi, sur Lombards et Barbares (avec son morceau au texte incroyablement haineux sur les "faux croyants voués à l'enfer").

DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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Je crois que tu peux effectivement foncer les yeux fermés. Au-delà du répertoire von Bingen, Sequentia avait sorti un autre disque admirable, les chants perdus d'un harpeur rhénan. C'est superbe.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Ca fait toujours bizarre 1180 dans la colonne discographique. Vous confirmez que c'est toujours LE disque de Bingen à choper? On m'a demandé d'en choisir un.