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Sólstafir › Svartir Sandar
- 2011 • Season of mist SOM 247 • 2 CD digipack
cd 1 • 6 titres
- 1ANDVARI: Ljós í Stormi
- 2Fjara
- 3Þín Orð
- 4Sjúki Skugginn
- 5Æra
- 6Kukl
cd 2 • 6 titres
- 1GOLA: Melrakkablús
- 2Draumfari
- 3Stinningskaldi
- 4Stormfari
- 5Svartir Sandar
- 6Djákninn
extraits vidéo
informations
Studio Sundlaugin, Islande, mai 2011
Existe en version limitée avec t-shirt, verres à shot et bac à glaçons
line up
Aðalbjörn Tryggvason (chant, guitare), Gudmundur Óli Pálmason (batterie), Savar Austmann (basse), Sæþór Marius Sæþórsson (guitare)
Musiciens additionnels : Halldór A. Björnsson (piano électrique), Steinar Sigurðsson (saxophone), Ragnheiður Eiriksdóttir (choeurs féminins), Jón Björn Rikhardsson (gong), Gerður G. Bjarklind (récitation), Hljómeyki (chorale)
chronique
Nos pères se sont installés sur cette terre, elle qui ne les attendait pas, elle qui a tenté de les repousser en dressant les pointes de ses falaises, en déchaînant le feu de ses volcans, en mordant de son sel les coques de leurs navires, en asséchant de ses vents les pauvres cultures que des heures de labeur sous un froid mordant avaient peiné à faire croître... Mais nos pères étaient coriaces, ils se sont accroché, ont fini par aimer cette terre qui, à son tour, a accepté de les tolérer sur son ventre. Aujourd'hui, quand je me tiens ici face à l'horizon en laissant glisser entre mes doigts le sable noir, je me sens bien. La vie est dure et ne nous fait pas de cadeau mais face à l'infinie beauté du ciel qu'un jour je rejoindrai, face à la caresse froide, rêche mais franche de ce sable couleur de charbon, je comprends aussi que quoi qu'il arrive, je serai protégé ; quand les larmes brûleront mon visage, le vent qui balaie ces plaines sans arbre les sèchera, quand mon esprit sera assailli par les démons, la mer me lavera de mes péchés. 'Svartir sandar' (les sables noirs), c'est ça, un continuel va et vient entre souffrance et apaisement. Plus audacieux que jamais, les Islandais de Sólstafir nous livrent un album qui bat au rythme de leur île, un disque long, mystique, empli de nuances qui prend le temps de diffuser son message jusque dans le moindre souffle, le plus petit silence. Dans un genre plus tourné vers le post rock que le metal, même s'il a conservé de ces racines une forme de désespoir glacé, le groupe nous dévoile des compositions raffinées, subtiles, variées, posant des ambiances au sein desquelles rien n'est jamais joué, le calme annonçant souvent la tempête, laquelle s'apaise d'un coup pour se gorger de vide et repartir sous une forme nouvelle. Car de rythme, 'Svartir sandar' n'en manque pas et l'idée de deux cds ne doit pas vous effrayer car franchement, outre le fait qu'ils sont équilibrés dans la durée, ils s'écoutent aisément d'une traite sans la moindre lassitude. Sólstafir a pris des risques mais a relevé le défi haut la main, peut-être parce qu'ils laissent leur musique évoluer au tempo de ce ciel islandais aux teintes si particulières, s'autorisant des longues plages atmosphériques où les accords épars de guitares paraissent s'éparpiller dans l'espace, avant que ces dernières ne s'élèvent en tourbillons doublés d'une cavalcade de batterie, pour cesser d'un seul coup, laisser une mélodie hivernale baigner de mélancolie l'instant avant que le tout ne reparte sous une nouvelle forme, à l'ombre de quelques bribes de piano à l'écho sans fin. Pas de réelle agressivité, des moments pesants, presque inquiétants, de la souffrance, des doutes mais toujours un pâle rayon de lumière finit par traverser les nuages l'espace d'un instant avant que l'obscurité ne reprennent ses droits pour nous convier à une séance de magie rituelle ancienne ('Kukl'). Et Aðalbjörn Tryggvason chante, comme un exorcisme, comme pour vomir cette bile au goût de désespoir en quête d'éclat, un constat d'échec sans cesse renouvelé mais qui rapproche à chaque fois de la clarté jusqu'à l'effleurer. Plus que sur tout autre album de Sólstafir, la musique est porteuse d'images, c'est une certitude, elle a le goût du souffre, l'odeur râpeuse de la cendre et du sel, la froideur de l'hiver mais évoque également l'espace infini des ciels nordiques, la beauté quasi douloureuse de ces horizons sans saison comme autant de portes vers la plénitude absolue des sens et de l'âme. La clef vers l'état de grâce.
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commentaires
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- H2O › Envoyez un message privé àH2O
Un disque parfait en cette période estival, très rafraichissant.
- Note donnée au disque :
- Arno › Envoyez un message privé àArno
Laisse tomber, toi tu as des couilles, tu peux pas adorer ça...
- cyprine › Envoyez un message privé àcyprine
J'en suis au 3ème titre, je viens d'ouvrir un paquet de Haribo pour fêter ça.
- Note donnée au disque :
- Pohjola76 › Envoyez un message privé àPohjola76
J'ai hésité avant d'en faire l'acquisition... Méfiance traditionnelle du normand envers les albums encensés par la critique (parfois justifiée). Je précise que j'ai découvert le groupe avec "Masterpiece of Bitterness" qui m'avait fait forte impression. Plus que son successeur d'ailleurs qui reste malgré tout un album de fort bon aloi. Et, grand fou que je suis, j'ai sauté le pas. Une première écoute agréable mais j'étais loin d'être en transe. Laissé de côté puis un jour... L'illumination. Un album profond, riche en émotions (ces chœurs sur le morceau éponyme, à frissonner), d'une grande variété mais très homogène malgré tout. Vraiment un grand groupe. Même si je ne suis pas client des groupes "post...", Sólstafir est réellement l'exception qui confirme la règle. Du coup, je serai encore plus méfiant envers le prochain...
- Note donnée au disque :
- Arno › Envoyez un message privé àArno
Oh putain ce choc émotionnel quand la voix arrive pour la première fois...