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Cabaret Voltaire › The voice of america
- 1980 • Rough trade ROUGH 11 • 1 LP 33 tours
lp vinyle • 10 titres • 40:23 min
- 1The Voice Of America / Damage Is Done 6:29
- 2Partially Submerged 3:45
- 3Kneel To The Boss 3:57
- 4Premonition 5:06
- Face B
- 5This Is Entertainment 6:00
- 6If The Shadows Could March? (1974) 0:55
- 7Stay Out Of It 2:39
- 8Obsession 5:06
- 9News From Nowhere 2:23
- 10Messages Received 3:15
informations
Enregistré à Western Works, as usual
line up
Richard H. Kirk (guitare, instruments à vents), Stephen Mallinder (basse, batterie électronique, chant lead), Christopher R. Watson (électronique, bandes magnétiques)
Musiciens additionnels : Haydn Boyes-Weston (batterie)
chronique
Les Cabs aiment bien poser l’ambiance avec quelques boucles bien guérilla à la 23 Skidoo, et ce Voice of America ne déroge pas à la règle. Ici, c’est un genre de camp de prisonniers gris et morcelé d’effluves acides, dont la 1ère face expérimentale semble une B.O. “we will not allow any dancing”, crie une voix dans les haut-parleurs. Le message est clair : pas de new wave hédoniste ici. Pas pour l’instant, du moins. D’un sample issu du service sécurité d’un concert de rock, le trio fait une allusion à la "Voice of America", le service de diffusion radiophonique international des USA. Le morceau titre se veut donc un fuck retentissant à cet insolent cauchemar américain qui s’apprête à dominer les années 80. Pourtant, derrière ces samples de vieux films de guerre, ces bruits analogiques si crus qu’ils en sont presque steampunk, et ces boites à rythmes plus squelettiques que cheap, c’est bien le futur qui se dessine. Un futur qui, depuis Blade Runner, commence à se profiler en dystopie pour de plus en plus de monde… Cabaret Voltaire, à contre-courant de la majorité des musiques électroniques des 70’s, avaient dès le départ donné le ton, résolument pessimiste et cruel, de leur vision du futur. Cruel comme cette alarme qui nous harangue les oreilles sur Partially Submerged, avant de revenir entremêlée aux bribes de voix et beats sur le morceau suivant. "Premonition" semble, plus que jamais, être un titre aux airs de mise en garde sur l’impasse de la société occidentale. Car il est vrai que bien des titres semblent faire écho au présent, et la musique est toujours aussi lugubre. Difficile d’entendre les touches de couleurs annoncées par la pochette. La face B dévoile le côté plus syncopé des Cabs, encore en gestation en cette période post-punk où les dancefloors disco ne sont pas encore totalement ouverts à la new wave. Les "tubes" (tube de métro désaffecté, ouais) sont This is Entertainment, Messages Received et Obsession, aux rythmes électroniques jouissifs une fois le volume poussé à blinde. Si la voix narquoise est typiquement angliche et à vrai dire, encore très punk ; la basse et les dissonances en fond rappellent de leur côté le Can dubby du milieu des 70’s (Can qui a influencé tout le (post) punk anglais sans commune mesure, décidément). Du bon groove rétamé pour danser comme un zombie, bien plus trippant que cette grosse blague de Nag Nag Nag. Là, ça commence à ressembler à du Chrome, avec les influences allemandes qui vont avec. Et l’humour. Il faut entendre comme cette voix annonce "this is entertainment, this is fun", en contre-pied au début de la face A. Comme ils sont joueurs, ils ont foutu quelques morceaux purement bruiteux et insupportables au milieu, dont un datant de 74 d’après la pochette (franchement aucun intérêt), et un truc appelé Stay out of it où un genre de Marc Almond vient déclamer. Éternellement le cul entre deux chaises, Cab Volt tâtonne donc, cherche sa voie… Qu’on peut déjà deviner par cette légère orientation "dansante" dans les boites à rythmes (mais Throbbing Gristle n’en était-il pas là au moment de se séparer ?). Ils s’extirpaient un peu déjà du radicalisme indus en se montrant sur la pochette. Pourtant, ce n’est pas la lumière qui est devant, mais l’ironie grinçante de faire de la synth-pop sans lendemain dans une Angleterre en voie de délabrement. Pire qu’un "No Future" ? Un "Fucked-Up Future"…
note Publiée le vendredi 14 septembre 2012
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Entre kraut lo-fi et premières boîtes à rythme, les DAF passent par la même transition angoissée sur ce disque.
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Note moyenne 7 votes
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Extraordinaire ce skeud, rien que le 1er morceau justifie l'achat. Voilà le Cabaret Voltaire que j'aime avec ces ambiances torves de ganja parfumées à l'huile de machines made in Sheffield...
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
J'ai beaucoup de peine avec celui-ci, réécouté mais ça ne m'évoque rien. Je colle 3 boules pour l'audace parce qu'il m'ennuie plutôt...
- Note donnée au disque :
- tritium_v › Envoyez un message privé àtritium_v
je lui mets 6 parce que c'est mon premier vinyl d'indus que j'ai acheté, et mon préf des cabs avec red mecca
- Note donnée au disque :
- novy_9 › Envoyez un message privé ànovy_9
Ecoute "the living legend" il regroupe les 7" une tuerie !
- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
J'aaurais un peu de mal à dire que j'adore de bout en bout, mais le coté "résidents font zouker tout Saturne avec Arto Lindsay en maitre de cérémonie" est bien kiffant
- Note donnée au disque :