Marduk › Serpent sermon

La machine de guerre est de retour, son avancée est immuable. Aucune offensive ennemie ne pourra stopper l'attaque ! Marduk est de retour avec un nouvel album, 3 ans après "Wormwood". Nous avions eu l'an passé le mini-CD 3-titres, "Iron dawn", pour patienter. 3 titres dans la droite lignée du "Panzer division Marduk", guerrier et destructeur au possible. Ici, le concept est totalement différent (d'où la volonté d'avoir sorti ce mini-CD l'année dernière). Ce "Serpent sermon" est entièrement basé sur le satanisme. L'ambiance générale de l'album est noire, tout dans l'artwork, le son pesant et les compos fait ressortir cette noirceur. Ce qui est impressionnant sur ce nouvel album, c'est de voir le groupe se diversifier encore, réaliser un album si varié, tout en gardant la patte si caractéristique du groupe. Et cela, après plus de 20 ans de carrière. Toujours droit devant, jamais à regarder le passé. On sent bien que pour la première fois de la carrière du groupe, les 4 membres ont mis la main à la patte pour écrire les morceaux de l'album. Ca commence déjà par un morceau très surprenant pour le groupe, une sorte de "tube black metal", un titre très typé black metal suédois classique à la Dark Funeral, avec un refrain très entêtant et mélodique. Le titre est ultra-efficace, il passe comme une lettre à la poste, effet garanti en concert, mais pour le coup, 10 morceaux comme ça et c'en est fini de cet album ! Faut être honnête. Mais heureusement, dès le 2ème titre, "Messianic pestilence" ultra-rapide et bourrin, dans la lignée de ce que le groupe nous a fait de plus direct, on a compris que ça ne sera pas le cas ! Cet album, c'est un condensé de black metal suédois dans toute sa diversité. Le reste de l'album passe en revue du black metal plus torturé et avec par moments une patte très significative du travail de Mortuus, noir, funéraire, vindicatif, rapide avec de nombreux changements de rythme. On a un "Temple of decay" monumental au milieu de l'album, lourd avec quelques rares touches pagan (qu'on retrouvera en fin d'album) donnant un petit côté Bathory pas dégueu du tout. "M.A.M.M.O.N." est aussi une curiosité de l'album avec des guitares dissonnantes et une structure très singulière, se rapprochant par moment des derniers travaux aventureux de Mayhem, un morceau singulier et pas forcément représentatif du groupe. Il reste cependant très intéressant. N'oublions pas non plus un dernier titre monstrueux, "World of blades", lent avec à nouveau des touches pagan et quelques parties de paroles récitées par Mortuus. Effet garanti. On peut d'ailleurs noter un travail très précis et poussé au niveau du chant tout au long de l'album avec une diversité et une puissance du meilleur effet. La réussite de l'album, en plus de sa diversité et de son ambiance, repose aussi sur une efficacité totale tout au long de l'album. Sur la version limitée de l'album, le groupe nous propose un inédit, "Coram stanae", dans la lignée de "Temple of decay", tout en lourdeur avec un Mortuus époustoufflant. Au final, ce douzième album enfonce un peu plus le clou, après toutes ces années, Marduk reste une valeur sûre du black metal. Peu de groupes ont réussi à garder un rythme aussi soutenu, constant et avec si peu de déchets sur plus de 2 décennies. Marduk en fait partie.